6 décembre 2021 – Les chiens de chasse à courre sont de véritables athlètes

La chasse à courre consiste à faire rechercher, sans arme, un animal sauvage notamment un cerf ou un sanglier, par une meute de chiens, véritables athlètes et entraînés à cet effet. Ce mode de chasse est « le plus naturel qu’il puisse exister ». 

Julien Hazotte et François Dole sont les deux maîtres d’équipage du rallye Hourvari. Ce dernier a été créé en 2012 par deux passionnés de chasse à courre, l’un Côte-d’Orien et l’autre Jurassien, pour pratiquer dès la saison 2013-2014 dans la voie du chevreuil.

Ils chassent deux fois par semaine, les mardi et samedi en Bourgogne et dans le Jura ainsi que sur invitations. Ils sont d’ailleurs ouverts à la découverte de nouveaux territoires.

Des chiens anglo-français de belle descendance

Le rallye possède une particularité : la meute est répartie dans les chenils des deux maîtres d’équipage. Chaque structure ayant sa propre vocation. Le premier est situé chez François Dole à Montrond dans le Jura. Les installations neuves comprennent entre autres aménagements des cours et plusieurs parcs d’ébat (dont un de 2 ha) …. Le chenil héberge les chiens appelés à chasser.

Le deuxième chenil qui dispose d’installations modernes conçues pour l’élevage, est situé chez Julien et Marine Hazotte à Dampierre-et-Flée, qui se trouve dans l’aire d’attraction de Dijon. « Nos chiots, des Anglo-Français de belle descendance, naissent, grandissent à la maison, dans le cocon familial où nos trois filles les élèvent dans une relation fusionnelle. »

Courir à un rythme soutenu pendant des dizaines de kilomètres

« Observer, anticiper et choisir, sont les maîtres mots qui guident mon travail qui consiste à préparer le renouvellement des générations de chiens en préservant une bonne répartition dans la pyramide des âges », précise Marine Hazotte. L’instinct de chasse est inné. Cependant, il faut en moyenne trois ans pour qu’un chien soit apte à chasser deux fois par semaine. Et d’ajouter : « La corrélation entre l’homme et la meute mais aussi avec chaque chien, nécessite un travail quotidien. Pour la chasse à courre, les chiens doivent être de véritables athlètes et entraînés comme tels. Ils doivent posséder les aptitudes physiques qui sont nécessaires pour courir, par tous les temps, sur tout type de terrain et à un rythme soutenu pendant des dizaines de kilomètres. De plus, ils sont éduqués à suivre la trace d’un seul animal sauvage à la vue ou à l’odeur. On dit qu’ils sont créancés, en l’occurrence sur le chevreuil ».

Marine Hazotte connaît le nom et les traits de caractère de chacun de ses vingt chiens dont le plus grand plaisir, est constitué par les sorties quotidiennes, en toute liberté, le long de la Vingeanne qui borde le chenil. De plus, une nutrition saine et équilibrée est indispensable pour assouvir leur passion qu’est la chasse. « Le respect et l’amour que nous portons à nos chiens, c’est du pur bonheur. »

Le rallye Hourvari chasse le chevreuil, le mardi, dans la forêt de La Ferté à Saint-Ambreuil aux portes de Chalon-sur-Saône. Nous avons suivi François Dole et Julien Hazotte, les deux maîtres d’équipage, afin d’apprécier le rôle des chiens dans une chasse à courre.

Robustesse et flair infaillible

« Un chevreuil chassé est totalement imprévisible, c’est l’animal le plus dur à forcer, expliquent les deux hommes. Pour prendre un chevreuil, il faut que les chiens chassent vite pour laisser le moins de temps possible au chevreuil de ruser. Mais attention, la vitesse ne suffit pas, il faut des chiens fins de nez et surtout très malins. C’est pour cela que nous vivons presque avec nos chiens pour qu’une osmose se fasse entre la meute et les hommes qui les mènent pendant la chasse. » La meute est composée d’Anglo-Français de grande vénerie, une vingtaine de chiens blanc et orange qui ont pour caractéristiques d’être à la fois très chasseurs tout en ayant beaucoup de sagesse.

« Ce sont des chiens faciles, très rapides et criants. Nous avons mis un point d’honneur à avoir un lot de chiens très aux ordres tout en gardant une certaine liberté, essentielle pour la vénerie du chevreuil », soulignent François Dole et Julien Hazotte. Chien courant par excellence, l’Anglo-Français combine robustesse et flair infaillible. « Son regard doux et sa mine sympathique ne doivent pas faire oublier qu’il aime vivre en meute et peut courir à travers bois et champs toute une journée », comme nous avons pu le voir lorsqu’ils étaient lancés à la poursuite d’un chevreuil.

La chasse à courre repose « sur la complicité qui s’établit entre les chiens et ceux qui les élèvent et les mènent depuis leur plus jeune âge et tout au long de sa vie. Elle constitue un art cynégétique particulièrement subtil. Elle est basée sur le principe de la sélection naturelle. Ce sont les chiens qui chassent le gibier de manière instinctive. Ce sont eux, les chasseurs ». Les cavaliers encadrent les chiens et veillent au bon déroulement de la chasse et à la sécurité de leurs chiens.

Nous vivons presque avec nos chiens pour qu’une osmose se fasse entre la meute et les hommes qui les mènent pendant la chasse.

Une fois que les chiens sont jugés aptes à pouvoir chasser, ils prennent la direction du chenil jurassien pour rejoindre la meute qui se lancera dans la voie du chevreuil.

La sélection

À chaque saison cynégétique, les maîtres d’équipage du rallye Hourvari font entrer dans la meute entre 10 et 15 jeunes. Tous ne sont pas promis à un avenir dans ladite meute, mais une sélection, basée sur l’appréciation de leur comportement en chasse, permet de retenir les sujets dont le potentiel est des plus prometteurs. « L’observation constitue l’une des qualités à laquelle s’attachent les hommes et, les femmes de plus en plus nombreuses, qui pratiquent la chasse à courre », assure Marine Hazotte.

Chaque jour, Marine Hazotte du chenil d’élevage de Dampierre-et-Flée effectue une longue balade avec ses chiens le long de la Vingeanne.

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