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23 décembre 2021 – De la Sibérie à la France, sur les traces du chasseur empathique

A travers une enquête de terrain fouillée, l’anthropologue Charles Stépanoff met au défi nos idées préconçues sur le rapport des humains au monde sauvage

Quel rapport paradoxal le monde occidental cultive-t-il avec les animaux! D’un côté un sentiment profond «d’amour protecteur», qui s’applique à nos animaux domestiques et aux animaux sauvages le plus souvent idéalisés. De l’autre, une «sensibilité endurcie» face à l’hécatombe du bétail consommé (plus de 3 millions de bêtes tuées par jour en France). Et alors que la mise à mort filmée d’un cervidé suscite l’indignation sur les réseaux sociaux, la disparition des haies et d’autres espaces naturels propices aux équilibres écologiques, ainsi que l’urbanisation galopante, passe souvent inaperçue.

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Jean-Paul Graziani nous a quittés

Jean-Paul Graziani nous a quittés dans sa 88ème année. Amoureux des chiens et plus particulièrement des Porcelaine, il crée son équipage, le Rallye Dans le Vent, en 1965 et chasse le lièvre, toujours à pied, jusqu’à sa dernière année dans les bocages de Loire Atlantique et de l’Anjou.

La Société de Vènerie présente ses sincères condoléances à sa famille.

Ses obsèques auront lieu mercredi 22 décembre à 10h30 en l’église de Champteussé sur Baconne.

19 décembre 2021 – La chasse à courre attire les cavaliers

Après avoir décrit le rôle primordial des chiens dans une chasse à courre, nous abordons aujourd’hui l’importance des chevaux, une activité équestre à part entière via l’équipage Piqu’Avant- Bourgogne, basé à l’abbaye du Val des Choues, dans le creux d’un vallon, au cœur de la forêt de Châtillon.

L’équipage Piqu’Avant-Bourgogne a été créé en 1999 par Inès et Michel Monot. « La chasse à courre attire les cavaliers qui souhaitent allier deux passions : la chasse et l’équitation », explique Michel Monot, maître d’équipage de Piqu’Avant-Bourgogne, qui chasse dans la voie du sanglier dans la forêt de Châtillon.

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16 décembre 2021 – Mathieu Berge est passionné de chasse à courre

Depuis sa plus tendre enfance, Mathieu Berge, qui vit près d’Aumale, est passionné par la chasse à courre. Il possède une cinquantaine de chiens et de solides arguments face aux critiques de certains activistes anti-chasse.

Il y a ceux qui se passionnent pour le sport, d’autres pour la généalogie ou bien encore les décorations de Noël. Et il y a ceux qui se passionnent pour la chasse à courre. C’est le cas de Mathieu Berge, 65 ans. Et ce depuis son plus jeune âge. « J’ai trouvé cela extraordinaire » (suite…)

L’art du Loup

L’aure emballe le brouillard, le crachin se détache du ciel grisâtre qui apparaît. Le point du jour paradoxe avec la lumière des doux matins automnaux. Les valets s’apprêtent, ahuris par les paroles des Hommes ou le pas pressant des chevaux.

La prise soudaine d’un veau, pour sûr par les crocs acérés d’un louvart, décrit l’ultime nuitée ténébreuse. Paysans comme gars du coin, ils s’adonnent avec un certain entrain à la recherche d’indices.

Au pavillon, le temps marque visages et velours sans pour autant décourager l’afflux de partisans. Par l’allée, quelques notables gagnent au volant de leur automobile, suivis d’une calèche fort bien occupée. L’écho de la Saint-Hubert quête courage et protection tandis que celui du Nouveau Départ signifie l’exorde.

Utopie, Ulysse, Vagabond, Venise, Artiste… Rapprocheurs avérés, tous se récrient à la voie, fiers d’augurer une remise éventuelle de l’animal repu. Le village trémule, observant près du bourg abois et mise à courre par une soixantaine d’Anglos-Poitevinés judicieusement découplés. « Aucoute à Venise ! Aucoute ! » La chienne, au sang spectaculaire, perce et relève les défauts sous d’immenses trombes ravinant les guérets. De ses méandres, La Bobilance, ruisseau paisible et limpide longeant les halliers, accompagne l’animal se jouant d’une multitude de ruses. […] Affaibli par deux journées de pourchas, le jeune loup s’est remisé, donnant sa tête au trophée, ses entrailles à la curée, son âme à la forêt.

Fiers, après deux soleils levés, autant de relais et quelques contrées d’avoir une meute fort bien honorée, hôtes et hôteliers ne cessent de contempler. La joie du Maître se ressent lorsque, pensant, il félicite par d’abondantes caresses ses dignes valets.

Le tumulte s’est apaisé, la lune rythme le crépuscule, les chants s’amenuisent et les trompes louangent. L’Adieu des Maîtres, l’Adieu des Piqueux et autres fanfares de Navarre ravissent les convives d’une vénerie si émissive.

Déc[O]uplons les savoirs de la nature.
J’accour[R]e.

Notre découverte de la chasse à courre

Témoignage de Caroline, chasseresse dans les Landes : « Lorsque je publiais des stories Instagram, Annabelle me répondait bien souvent que la chasse à courre était quelque chose d’horrible, que nos chiens étaient malheureux. Quand l’occasion s’est présentée lors de son passage dans les Landes, nous l’avons conviée, avec son ami Adrien, à venir visiter le chenil du Rallye Chanteau, afin de leur expliquer et surtout, comme les mots ne suffisent pas, leur montrer comment les chiens vivent, mangent etc…

Après la visite du chenil, autour d’un apéro, Annabelle et Adrien posaient pleins de questions sur la chasse. Nous leur avons donc proposé naturellement de nous suivre le lendemain : grosse réticence de leur part au début. Au fil de nos échanges, Annabelle a quand même demandé à voir nos tenues. Faisant la même taille qu’elle, je lui ai fait essayer ma redingote qu’elle appelait au début un déguisement. Mais finalement, l’idée a fait son chemin et nous avons fini par prêter un cheval à Annabelle. Elle s’est rendue compte très rapidement, et ça ne faisait aucun doute, du bonheur d’être à cheval en forêt. Adrien, non cavalier, a quant à lui suivi en voiture avec un passionné de notre équipage. Il ne pouvait pas être mieux accompagné.

Malgré de nombreuses courbatures et après 35 km de chasse, il ne fait plus aucun doute qu’Annabelle et Adrien ont été agréablement surpris par notre passion, loin des clichés véhiculés par certains fanatiques opposés à la vènerie. Cela prouve que le meilleur moyen pour nous veneurs de convaincre, c’est de faire plonger les novices en immersion dans un équipage de chasse à courre. Bref, découvrir de l’intérieur qui sont les veneurs et leurs animaux !

Il était primordial pour nous qu’Adrien et Annabelle se fassent un avis objectif sur la chasse à courre, c’est-à-dire après y avoir participé. C’est pari gagné pour nous car ils semblent avoir apprécié notre mode de vie. »

Témoignage d’Annabelle et Adrien, invités à la chasse pour la première fois : « Cavalière de concours hippique depuis 20 ans et propriétaire d’un poney club en Bretagne, je vis avec Adrien qui est pompier professionnel à Rennes. Nous avons eu l’opportunité grâce à nos amis Caroline et Ladislaw de participer à une pratique qui ne nous était pas familière et dont la réputation nous rendait réticents : la chasse à courre.

J’ai d’abord commencé par poser des questions à une amie pour comprendre le « pourquoi ». La réponse fut simple : passion.

Après de nombreuses hésitations, car nous pensions tout savoir de la chasse à courre grâce à ce qu’on en voyait sur les réseaux sociaux, nous avons décidé d’assister à une chasse. Après avoir exploré pendant plus de 6 heures la forêt landaise, pour ma part à cheval, pour Adrien en voiture, nous pouvons aujourd’hui émettre un avis. Nous avons trouvé incroyable le respect mutuel entre hommes, femmes, et animaux. L’organisation entièrement structurée et réglementée où chacun a un rôle bien déterminé dans l’équipage. Le travail d’équipe entre les animaux (chevaux et chiens) et les hommes et tout cela dans le respect des règles que la nature leur impose. Et la confiance qui s’installe obligatoirement. La mise à mort de l’animal est effectuée en tout pudeur et dans le respect. »

Les expressions françaises inspirées par la vènerie : « Être aux abois »

« Les six chiens, la gueule levée, l’entouraient de ces cris profonds, gutturaux, sauvages qu’ils ont seulement pour les abois »

M.DRUON

L’expression être aux abois désigne le moment où l’animal poursuivi, sur ses fins, s’arrête, se retourne, fait tête aux chiens qui l’entourent et donnent de la voix. L’animal est aux abois, il tient les abois ou il est à l’hallali.

La langue de la vènerie étant considérée comme noble et valorisante, certaines expressions employées au sujet des animaux de vènerie et des chiens de meute s’appliquent à l’être humain et aux réalités abstraites, sans nuance dégradante. Ainsi l’expression être aux abois est-elle entrée dans la langue courante où elle s’utilise au sens figuré.

Être aux abois signifie en particulier « dans une situation matérielle désespérée ». Des créanciers aux abois. Le sens premier d’aboi était « cri du chien ». Il a disparu et est passé dans le dérivé aboiement. Dans l’usage métaphorique de la locution aux abois, les abois ou les aboiements c’est dire les cris du chien, n’apparaissent quasiment plus.

Corrélativement, l’usage d’abois étant réservé aux veneurs, le terme s’est chargé d’une valeur littéraire qui tient au caractère noble de la langue de la vènerie. Cet usage a permis de donner vie à des emplois figurés fondés sur un moment de la chasse à courre, même si l’évolution de la société, qui a réduit l’importance de la vènerie, a entraîné une régression de ces emplois. De plus, la langue actuelle tend à préférer des métaphores moins dures, plus filées, qu’à l’époque classique.

Au figuré, plus largement, être, paraître, se sentir aux abois signifie « avoir épuisé toutes ses ressources et ne pas savoir comment sortir d’une situation difficile », en parlant soit d’une personne, souvent dangereuse, mais pas nécessairement : un criminel aux abois ; soit d’une chose abstraite, surtout dans la langue classique : l’idolâtrie aux abois, chez Bossuet ; la prudence aux abois chez Voltaire. « Il faut, pense le peuple, que Napoléon III soit aux abois pour en venir à un tel déploiement de forces de police pour une simple rumeur ».

Mettre un homme aux abois, le réduire aux abois, c’est « le pousser dans une telle situation ».

Une vie de chien : Flocon dit Minuscule

Une vie de chien… voilà une expression peu flatteuse si l’on se réfère au sens que le langage courant a bien voulu lui donner, mais il n’en est rien de nos chiens de vénerie et encore moins de la vie de Flocon, ce beagle au caractère bien trempé du Rallye Janot.

La Saint Hubert approche et cette année l’équipage célèbrera sa cinquantième saison ; alors des chiens, des anecdotes, des récits de chasse et des souvenirs nous en avons plein les mémoires, mais parmi les personnages qui ont écrit l’histoire de ces dernières saisons, il y a Flocon mieux connu sous le nom de Minuscule.

Son arrivée dans la vie lui a sans doute forgé le caractère ; seul survivant de sa portée, il a fallu lui faire quelques biberons pour le lancer dans le grand bain de la vie de chien de vénerie. Il était de gabarit si petit qu’il tenait dans le creux de la main, ce qui lui vaudra son nom de Minuscule.  La journée, il était au chaud dans une poche de veste partageant ainsi notre quotidien et surtout celui de ma sœur Aliénor avec laquelle il aura une complicité étonnante.

Les mois se passent et Minuscule profite, plus en largeur qu’en hauteur, un petit beagle à l’embonpoint certain, reconnaissable de tous par son physique mais aussi par son caractère.

Pas question de se laisser marcher dessus par les autres sous prétexte d’être plus petit, alors il s’impose ! Un brin râleur, il arrive à dégager un charisme qui lui vaudra de se faire respecter de tous ses congénères ; et ce qu’il aime par-dessus tout c’est de montrer son autorité pour protéger celle qui l’a élevé : Aliénor. Sous son air bougon, Minuscule donnerait tout son amour pour lui montrer sa reconnaissance et réciproquement, comme le dit si bien l’expression “les yeux sont le miroir de l’âme”. Je suis sûre que chaque veneur se remémorera à travers ce récit le regard d’un chien à qui il ne manquait que la parole.

A la chasse, il s’est énervé plus d’une fois parce que nous avions décidé de sonner la retraite manquée et qu’il aurait bien persisté un peu plus. Très fin de nez, il était capable de chasser par des voies exécrables et souvent nous a fait sonner des relancés alors que le reste de la meute n’avait plus d’espoir.

Je me souviens d’une fois où nous foulions depuis des heures sans connaissances, les haies, les ronces, les boqueteaux, les semis… rien, aucune trace de maître Janot : buisson creux. Nous nous dirigeons vers le chenil, quand tout à coup nous entendons un récri : c’est Minuscule ! La meute rallie rapidement et nous appuyons gaiement pour lui montrer notre confiance. La voie se réchauffe et c’est lancé, les bien-allers résonnent, Minuscule a sauvé la journée !

Son ardeur et sa ténacité étaient autant une qualité qu’un défaut ; il est arrivé qu’on l’attende le soir car il n’avait pas fini de démêler les ruses de notre animal de chasse, ou encore d’avoir la dent dure, lorsqu’on voulait qu’il reste à la maison un jour de chasse pour ménager son cœur fatigué. C’est hélas ce grand cœur qui l’a conduit auprès de Saint Hubert un matin de chasse. Bien que tout petit, il a laissé un vide immense au Rallye Janot.

Heureusement, il a transmis à sa descendance nombre de ses qualités et quelques défauts, afin que l’on se souvienne des anecdotes de Minuscule qui font partie de l’histoire du Rallye Janot.

« L’animal et la mort » : il faut lire Charles Stépanoff

Il faut lire « L’animal et la mort », le récent ouvrage de Charles Stépanoff paru aux éditions de La Découverte, qui vient d’être couronné, par le premier prix de l’essai France Culture-Arte. Durant deux années, cet anthropologue, bien connu des lecteurs de la revue Vènerie qui lui aura ouvert ses pages durant toute l’année 2021, a mené une enquête « immersive » sur le terrain de la chasse.

Tout d’abord, il note combien nos contemporains ont « atteint individuellement un degré de sensibilité et d’intolérance à la violence sans précédent, alors même que nous appartenons collectivement à un Occident dont la formidable violence destructrice est sans égale dans l’histoire de la vie. » Il nous livre une analyse passionnante de la relation de l’homme du XXIème siècle aux animaux. Il distingue l’animal-matière (animal de rente) de l’animal-enfant (l’animal de compagnie, intégré à la famille et privé de vie sociale et sexuelle avec ses congénères). Nos contemporains sont tiraillés par une véritable « déchirure morale » entre les nécessités vivrières de l’exploitation productiviste et les relations morales et de protection qu’ils souhaitent étendre aux animaux de compagnie.

Pour Charles Stépanoff, la chasse entre en contradiction avec ce dualisme exploitation-protection. Il considère la chasse et les chasseurs avec la curiosité de l’intellectuel attaché aux savoirs de l’homme. « A l’heure où nous sommes de plus en plus nombreux à nous interroger sur la viabilité et le sens de nos modes de vie face aux désastres qui s’annoncent, il serait sage d’accorder aux formes minoritaires de rapports au vivant curiosité et observation attentive… » Il décrit la chasse comme « un acte volontaire de confrontation de l’humain avec un animal sauvage capable de lui résister… Il faut que la chasse puisse échouer, infligeant à l’homme l’expérience – aujourd’hui rare – des limites de sa domination. » Il voit à travers la remise en cause de la chasse un des nombreux témoignages de « l’effilochement rapide du tissu des relations entre les hommes et les autres vivants. »

Pour ce qui est de la vènerie, il considère qu’elle « se heurte frontalement à la cosmologie moderne : en introduisant au cœur du monde sauvage une tradition culturelle avec costumes, fanfares et cérémonies, elle contrevient à la séparation entre nature et culture. » Le veneur serait tenté de dire qu’elle y contrevient avec bonheur, pour mieux démontrer combien nature et culture sont imbriquées, combien notre culture est imprégnée de la nature dans laquelle elle s’est développée.

Signalons aussi la qualité de son analyse sur l’opposition à la chasse à courre plus complexe que le raccourci qui en est communément donné et qu’il résume comme un « nouveau type de lutte géo-sociale et cosmique entre des milieux intellectuels et des milieux populaires. »

On l’aura compris, Charles Stépanoff illustre à merveille la capacité des intellectuels à poser sur des situations de tension le calme et la distanciation de l’analyse documentée et fondée sur une riche connaissance des cultures dans leur diversité et leurs ressemblances. Il sait nommer les situations et caractériser l’état d’esprit de nos contemporains vis-à-vis d’un monde animal qui leur est de plus en plus étranger dans son authenticité.

Ce faisant, il contribue aussi à donner aux chasseurs une explication des ressorts de leur passion qui en alimente le partage avec leurs contemporains. Trop souvent, nous autres veneurs éprouvons des difficultés à expliciter les raisons de notre attrait pour la chasse. Le chemin du cœur au cerveau, i.e. de la passion à son explication, est jonché d’embuches. Sachons donc nous approprier les riches analyses contenues dans le livre de Charles Stépanoff pour toujours plus et mieux expliquer à nos contemporains pourquoi nous chassons.

11 décembre 2021 – Le cheval de chasse à courre, résistant et respectueux

Après avoir évoqué la place du chien dans la pratique de la chasse à courre, zoom aujourd’hui sur le cheval avec le Vautrait de Ragy qui chasse le sanglier dans les forêts de la région chalonnaise.

Le Vautrait de Ragy, dont les maîtres d’équipage sont Pierre Ackermann et Céline Vogel, secondés par Mathieu Guignier, a obtenu son certificat de vénerie en 2012. L’équipage est composé de 40 membres.

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Pourquoi je soutiens la chasse alors que je ne chasse pas

Pour ceux qui ne l’auraient pas remarqué, nous vivons dans un milieu anthropique depuis Vercingétorix.

Nos campagnes et la plupart des massifs montagneux du pays disposent d’aménagements hydrauliques anciens. Les sociétés locales successives ont modifié les écoulements pour capter l’eau rare des étiages des torrents et rivières. Elles ont aussi organisé des parades pour éviter l’érosion et la destruction par l’eau trop abondante des crues, mais également contre les incendies avec notamment le pastoralisme. Les versants montagnards et nos campagnes ont été humanisés par des artifices techniques mais aussi par des pratiques sociales communautaires motivés par l’agriculture et l’élevage avec comme soutien principal, la chasse.

La nature qui se régule d’elle même, cela fonctionne encore aux sources du Rio Négro, mais en France, c’est fini depuis bien longtemps. Je ne suis pas chasseur, je suis agent de valorisation des espaces naturels et sensibles. Je précise pour que vous compreniez mieux mon propos et qu’on ne me pointe pas du doigt en m’accusant de lobbyisme. L’ensemble de notre paysage a été façonné par l’homme (1), et cela fait bien longtemps que nous sommes le seul prédateur efficace des suidés par exemple, depuis la disparition du tigre à dents de sabre, en fait. La régulation naturelle du grand gibier, ce n’est pas comme on pourrait l’imaginer, un beau conte de fée comme sur Gully ou Disney Chanel, cela se traduit, par un appauvrissement du milieu. Notamment par une sur-consommation des jeunes arbres qui ralentit la régénération des forêts. Vient ensuite en toute logique l’affaiblissement des populations et donc les maladies qui s’amplifient avec le phénomène de promiscuité. Avec des grands prédateurs c’est encore plus violent. La pression qu’exerce une meute de loups sur les populations de cervidés est sans aucune commune mesure et incontrôlable, ça peut vite devenir critique, surtout que nos cerfs et autres n’ont plus l’habitude des attaques sauvages et foudroyantes.

L’homme de son coté cela fait des centaines d’années qu’il maintient cet équilibre grâce à la chasse. C’est un service environnemental fondamental au même titre que le pastoralisme par exemple. Je n’ai pas vraiment envie de voir nos domaines forestiers ravagés par la famine et la maladie, avec des animaux rongés par les tiques ou dévorés par des bêtes sauvages, juste pour avoir l’impression que c’est plus « naturel ». Les populations de grands gibiers (2) ne se sont jamais aussi bien portées, il y en a même trop, par manque de chasseurs. Et la forêt a doublé en France en 200 ans.

Jusqu’à preuve du contraire, nous sommes des animaux omnivores opportunistes comme l’ours. Notre corps dans son ensemble, les yeux, les pieds, notre peau, notre squelette, nos poumons, tout absolument tout notre corps a été façonné par et pour la chasse. La chasse à l’épuisement pour être exact (3), celle des origines, ce n’est que très tard que l’homme a inventé ses premiers outils de chasse, sagaie et arc. Maintenant si vous pensez encore que l’homme n’est pas un prédateur parce qu’il utilise des outils, je vous mets au défi de répondre à ce message sans votre smartphone ni votre ordinateur, et de vous filmer le jour où un médecin vous enlèvera l’appendicite à mains nues.

Comme dit plus haut, on manque de chasseur, donc au lieu de pleurnicher sur Facebook le cul vissé sur votre canapé, venez faire le travail de régulation et de suivi des populations à leur place si vous trouvez que ça soit mal fait. Prévoyez quand même de bonne chaussures, une petite laine et un sandwich mais attention, il faut se lever tôt, ce n’est peut être pas adapté à tout le monde, surtout le dimanche.

Le canton de Genève en Suisses (4) a interdit la chasse aux particuliers, mais ils se sont vite rendu compte qu’un territoire sans chasse c’est trop le bordel et font maintenant faire le travail par des salariés. Si on devait comparer à la France en faisant le rapport entre coût là bas et superficie ici, ça nous coûterait juste plusieurs milliards d’€ par an. Et sans le travail de veille sanitaire qui se fait de lui même avec nos réseaux de chasseurs. Cela nous coûterait donc beaucoup d’argent; alors que cela nous en rapporte aujourd’hui assez pour entretenir nos forêts et indemniser les agricultures impactés.

Maintenant vous avez le choix, d’un coté on a une gestion exemplaire avec des résultats plutôt encourageants. Les populations de Cerfs par exemple (5) dont on a multiplié par 2,5 les surfaces de peuplement et par au moins 4 ou 5 les effectifs ces trente dernières années.

D’un autre coté vous avez des animaux malades dévorés par des bêtes sauvages comme le loup, avec des risques d’atteinte de seuil de non reproductibilité, alors qu’aujourd’hui ils sont sur-numéraire, avouez que c’est quand même très peu logique votre histoire.

Après quand je dis que vous avez le choix c’est pas tout à fait la réalité puisque peu importe ce que vous pouvez penser, d’une façon ou d’une autre la chasse doit et devra toujours faire son travail….

Maintenant je voudrais m’adresser aux chasseurs et chasseresses (puisqu’elles sont la cible privilégiée des pseudo-activistes anti-tout)

Tout simplement : Merci !

Merci de nous permettre de cultiver nos champs, d’entretenir nos belles pelouses et nos jolis parterres de fleurs. Merci également de nous permettre de circuler en voiture, et de limiter grâce à votre activité le nombre d’accident de la route causés par du gibier à 25000 par an (et ce n’est pas à cause de la chasse puisque c’est principalement de nuit). Merci aussi d’être toujours présents lors des journées d’action pour le patrimoine naturel, parce qu’on y trouve toujours un chasseur quand c’est pas carrément une de leur initiatives. Par contre je n’y ai jamais vu un seul antispécsiste. Merci enfin de nous tolérer en forêt alors qu’il serait nettement plus simple de nous l’interdire surtout quand on voit le résultat de tout ces urbains qui pensent que la « nature » est à tout le monde, en crachant joyeusement sur ceux qui l’entretiennent et sur le droit de propriété.

La chasse est en réalité le bras armé de l’agriculture, sur laquelle repose notre société moderne sans le savoir, se sont deux activités indissociables. L’agriculture qui peut se passer de la chasse, c’est généralement pas celle qui fait rêver.

Celui qui refuse de comprendre ça mérite peut être de rester en ville dans le berceau trop douillet que nos ancêtres leur ont laissés quand la forêt, faute d’entretien et de régulation sera devenue impraticable pour l’être humain.

En attendant que ces fantasmes au delà de toutes réalités de terrain ne se réalisent jamais .

Bonne chasse à tout ceux qui aident à préserver notre patrimoine naturel, merci les chasseurs.

(1) Ecologie et histoire du paysage : https://journals.openedition.org/geocarrefour/1622

(2) Prélèvement du gibier comparatif 1993-2019 : https://www.chassons.com/…/combien-de-sangliers…/306636

(3) Chasse à l’épuisement ou l’évolution de l’homme : http://mikolka-inquiries.blogspot.fr/…/chasse…

(4) Sans la chasse : https://fr.browning-blog.eu/geneve-sans-chasse-entretien…/

(5) Suivi des populations de Cerfs sur Trente ans et de l’impact bénéfique de l’action cynégétique : http://www.oncfs.gouv.fr/…/FS-314-trente-ans-de-suivi…

En espérant que ce soit la dernière foi que je doive me justifier sur ce sujet, mais je sais pas pourquoi je sens que c’est pas prêt d’arriver.

8 décembre 2021 – Irlande : le projet de loi anti chasse à courre n’a pas été adopté

C’est une victoire pour les chasseurs Irlandais, les derniers à pratiquer encore la chasse à courre dans le Royaume Uni, le projet de loi visant à interdire la chasse à cour a été rejeté à l’assemblée.

Une victoire des chasseurs, mais plus généralement une victoire du monde rural et de ses traditions. Cette victoire, les Irlandais la doive aussi à la Countryside Alliance, une organisation militante qui promeut le mode de vie rural au Parlement, dans les médias et sur le terrain. Son objectif est de promouvoir la compréhension et l’acceptation du mode de vie rural et des activités telles que la chasse et le tir dans un paysage géré, et de les protéger des préjugés, de la désinformation et de la réglementation excessive. (suite…)