Il était piqueux lors des chasses à courre

27 avril 2024
Ancien piqueux de chasse à courre, Dominique Guivarch a confié ses souvenirs sur un métier-passion pratiqué pendant dix ans dans l’équipage de la duchesse de Magenta dans la forêt de Beaumont-le-Roger.

Alors que l’église Saint-Nicolas de Beaumont-le-Roger accueille aujourd’hui une messe de la Saint-Hubert rythmée par les sonneurs de trompes en grande tenue, avant une exposition de trophées, Dominique Guivarch a confié ses souvenirs de piqueux. Le piqueux, ou piqueur, c’est le cavalier qui s’occupe de la meute, suit la bête et règle la course des chiens.Dans la maison de son enfance, en plein cœur de la forêt de Beaumont, Dominique Guivarch était aux premières loges pour contempler la vie foisonnante de ce milieu, et le passage coloré de l’équipage et de la meute. Un spectacle fascinant pour le petit garçon, qui a rapidement trouvé sa vocation : piqueux, autrement dit responsable de meute.

« Nous chassions généralement deux jours par semaine, entre septembre et mars.

Des parties de chasse échelonnées d’une heure à cinq heures »

Un métier-passion pratiqué pendant dix ans au service de la duchesse de Magenta, propriétaire de la forêt de Beaumont. Dominique garde un souvenir impérissable de cette activité, où le respect de l’animal l’emporte, avec le respect de la nature et des traditions, sur toute autre considération.

Un entraînement rigoureux

« Je me suis, dans un premier temps, perfectionné en équitation au haras du Val-Saint-Martin, à Beaumont-le-Roger, auprès du Marquis de Fraguier. J’ai poursuivi ma formation comme second piqueux dans la Nièvre, où l’équipage du Pic-Avant Nivernais chassait en forêt de Moulins-Engilbert. Après mon service militaire, j’ai intégré, en 1977, l’équipage couleur jonquille à parements magenta de la duchesse de Magenta, installé au manoir du Hom », indique le passionné.

Soixante anglo-français tricolores, durs à la peine et disciplinés, en investissaient alors les chenils. Des athlètes, issus des meilleures lignées de chiens de meute, Dominique veillant à la reproduction.

Quant à l’éducation de la meute, elle était mise en œuvre au quotidien. « La soupe constituait un rituel formateur. Alignés devant leur auge, les chiens devaient attendre sans bouger mon signal, manifesté par un claquement de fouet, avant de manger », souligne l’ancien piqueux. L’éducation des chiots débute vers l’âge de 12 mois. Ils sont intégrés progressivement à la meute, en binôme avec un chien expérimenté, et apprennent notamment, sur piste ou de visu, à traquer uniquement le cerf, laissant de côté les autres animaux.

Discipline, endurance physique

« Nous chassions généralement deux jours par semaine, entre septembre et mars, non sans effectuer un roulement entre les chiens, soumis à un rythme intense au cours des parties de chasse échelonnées d’une heure à cinq heures. Je pouvais par ailleurs compter sur un cheval frais, apporté par un autre membre de l’équipage sur tel ou tel relais. Les chevaux étaient ensuite laissés au pré, et les chiens au repos, non sans des exercices quotidiens, avant la reprise des choses sérieuses en août » , ajoute le passionné.

Une vie rude, impliquant pour tous discipline, endurance physique et mentale, analyse du milieu et une bonne part d’instinct. Elle fait la fierté de l’ancien piqueux, qui a si souvent goûté l’adrénaline des traques, la beauté de la forêt dans le flamboiement de l’automne, et l’émotion de ces Saint-Hubert célébrées en grande tenue devant la chapelle Saint-Marc. Quant à la trompe de chasse, qui permet aux participants de communiquer, elle constitue l’autre passion de Dominique Guivarch.

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