19 mai 2021 – Leur royaume pour un cheval

Souverains ou vedettes, rien n’est trop beau pour les amoureux des chevaux et les amateurs de sports équestres. Une passion dévorante qui peut aussi relever d’enjeux stratégiques pour les monarques ou les gouvernants.Il était une fois un prince si amoureux des chevaux qu’il songeait à se réincarner en équidé. Pour s’y préparer, il fit construire des écuries majestueuses voulues comme un palais. Cette histoire n’est pas un conte de fées, mais la genèse des Grandes Écuries du château de Chantilly, élevées à partir de 1719 par l’architecte Jean Aubert à la demande de Louis-Henri de Bourbon, prince de Condé. Le cousin du roi croyait, paraît-il, en la métempsycose. Grand cavalier et veneur, il voua toute sa vie une passion aux chevaux et possédait dans sa fabuleuse bibliothèque une édition rare de L’Art équestre de Xénophon, l’un des plus anciens traités consacrés au sujet. À ses yeux, rien n’est trop beau pour ces montures. Chaque cheval dispose d’une stalle moderne de 1,30 m de large et de fourrage en abondance. Les équipements pour soigner ou exercer les chevaux sont nom-breux, et l’ensemble des bâtiments est décoré avec soin, mêlant la gloire des Condé à la grandeur du cheval, avec de riches ornements, notamment des sculptures et des bas-reliefs commandés à Rémy François Bridault.

À son apogée, la cavalerie du prince de Condé ne compte pas moins de 240 chevaux, souvent à la robe sombre. Un contraste avec les rares Lusitaniens cremellos, à la robe crème et au regard bleu clair, dont raffole Louis XIV. À Versailles, les chevaux ne cessent de prospérer sous la monarchie. Au nombre de 400 en 1680, on en compte 700 à la fin du règne du Roi-Soleil, puis 1 700 à la mort de Louis XV et 2 208 en 1787. Ce dernier consacre une attention toute particulière à la constitution de ses équipages, avec 26 coureurs à son unique disposition, lui permettant changer de monture : 4 pour la chasse au cerf, 3 pour le sanglier, 2 pour le chevreuil.Avec le prince de Condé, Chantilly devient un haut lieu de la vénerie. Aujourd’hui, ce sont le musée vivant du Cheval, le Club de Polo de la ferme d’Apremont, où se distinguent les joueurs en vue comme le jeune maharadjah Sawai Padmanabh Singh de Jaipur, et, bien sûr, les courses qui font la réputation du domaine de Chantilly. Elles irradient toute la région cantilienne, et, durant de nombreuses années, l’Aga Khan y a établi ses quartiers.
Premiers plaisirs équestres pour les enfants de la famille royale d'Espagne (page de gauche, à gauche) ou de Belgique (ci-dessous). L'empereur Akihito du Japon était un fin cavalier de concours (page de gauche, à droite). Il réussit un jour à dompter Silver Lining, le farouche cheval blanc de la princesse Lilian de Réthy. Comme durant son enfance en Argentine, la reine Maxima des Pays-Bas (ci-dessus, à gauche) aime être en selle. Rapide et précis, S.A. Sawai Padmanabh Singh, le maharadjah de Jaipur (à droite), est un joueur de polo passionné.
Premiers plaisirs équestres pour les enfants de la famille royale d’Espagne (page de gauche, à gauche) ou de Belgique (ci-dessous). L’empereur Akihito du Japon était un fin cavalier de concours (page de gauche, à droite). Il réussit un jour à dompter Silver Lining, le farouche cheval blanc de la princesse Lilian de Réthy. Comme durant son enfance en Argentine, la reine Maxima des Pays-Bas (ci-dessus, à gauche) aime être en selle. Rapide et précis, S.A. Sawai Padmanabh Singh, le maharadjah de Jaipur (à droite), est un joueur de polo passionné.
La présence des chevaux a toujours apporté de grands bonheurs à Élisabeth II. La reine du Royaume-Uni est aussi connue pour ses élevages.
La présence des chevaux a toujours apporté de grands bonheurs à Élisabeth II. La reine du Royaume-Uni est aussi connue pour ses élevages.
Cavalier émérite, le prince Philip (à gauche) trouva un grand bonheur dans la conduite sportive d'attelages lorsque le polo lui fut interdit. Enfants et en selle, le roi Michel de Roumanie (1921-2017) et le prince Philip de Grèce (1921-2021), avec, au côté de leur monture, leurs mères respectives, la princesse Hélène de Grèce et la princesse Alice de Battenberg.
Cavalier émérite, le prince Philip (à gauche) trouva un grand bonheur dans la conduite sportive d’attelages lorsque le polo lui fut interdit. Enfants et en selle, le roi Michel de Roumanie (1921-2017) et le prince Philip de Grèce (1921-2021), avec, au côté de leur monture, leurs mères respectives, la princesse Hélène de Grèce et la princesse Alice de Battenberg.
Du haut de son cheval à bascule, le prince George en compagnie de ses parents le duc et la duchesse de Cambridge, accueille le président des États-Unis Barack Obama, en avril 2016. Virginie Coupérie-Eiffel élève des pur-sang dans sa propriété du Bordelais. L'arrière-petite-fille de Gustave Eiffel organise chaque année le Longines Paris Eiffel Jumping qui devrait avoir lieu du 23 au 27 juin.
Du haut de son cheval à bascule, le prince George en compagnie de ses parents le duc et la duchesse de Cambridge, accueille le président des États-Unis Barack Obama, en avril 2016. Virginie Coupérie-Eiffel élève des pur-sang dans sa propriété du Bordelais. L’arrière-petite-fille de Gustave Eiffel organise chaque année le Longines Paris Eiffel Jumping qui devrait avoir lieu du 23 au 27 juin.
Récemment, l’annonce du départ du prince Karim Aga Khan a fait l’effet d’un coup de tonnerre pour tout le secteur, tant le chef spirituel des Ismaéliens s’était investi dans la filière équine et, tout spécialement, celle des courses. Perpétuant depuis la mort de son père en 1960 la tradition familiale, héritée de son grand-père l’Aga Khan III et démarrée en 1920, Karim Aga Khan est devenu une référence en matière d’élevage de pur-sang. Les installations de ce passionné sont composées de plus de deux cents poulinières, réparties en Irlande et en France, où il possède les haras de Saint-Crespin, de Bonneval et de Ouilly. Il les gère avec autant d’attention que de discrétion, laissant volontiers la vedette aux chevaux montés par ses jockeys, reconnaissables à leur casaque vert et rouge. Des couleurs devenues célèbres dès les années 1920 sur les champs de courses d’Epsom et de Longchamp et qui ont souvent défié celles bleu et jaune des Rothschild, autre dynastie d’éleveurs passionnés. Au total, l’Aga Khan possède 850 chevaux et emploie quelque 220 personnes pour s’occuper de ses activités équestres florissantes. Car cette activité de passion peut aussi être parfaitement rentable, comme l’a démontré la reine du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord.Sans doute les chevaux auront-ils apporté à Élisabeth II parmi les plus grandes émotions et les plus belles joies de sa vie. Longtemps, elle présidait aux parades militaires en selle, et, à 95 ans, elle n’a toujours pas renoncé à monter. Si les Grecs ont reçu des Perses l’art équestre, puis l’ont transmis aux Romains, les Britanniques ont largement apporté leur contribution à son histoire.
Leurs souverains s’en sont même particulièrement mêlés, puisque Henri VIII et Élisabeth Ire instituèrent l’élevage de chevaux de race à Hampton Court et furent à l’origine d’importants croisements avec des races venues d’Afrique du Nord ou du Moyen-Orient. Jacques Ier et Charles Ier développèrent les importations de chevaux barbes et arabes, d’une manière alors inédite. Et, même s’il interdit les courses au nom du moralisme, Oliver Cromwell ne cessa jamais d’encourager l’élevage pour renforcer les races anglaises.Élisabeth II a su partager son goût des chevaux avec la quasi-totalité des membres de sa famille. Son mari, le duc d’Édimbourg, joueur de polo assidu – une passion partagée par le prince Charles et ses fils – a été des années durant un meneur d’attelage réputé. Quant à son arrière-petit-fils, le prince George, il se familiarise déjà à l’art des parades équestres, accueillant le président des États-Unis, Barack Obama, du haut de son cheval à bascule. Bon sang ne saurait mentir. Cavalière de concours de niveau international, la princesse Anne, la fille d’Élisabeth II, participa même aux jeux Olympiques.Un flambeau repris à haut niveau par sa fille, Zara Tindall, brillante cavalière au palmarès éloquent. Championne du monde de concours complet individuel en 2006, avec son cheval fétiche Toytown, la jeune femme a également décroché la médaille d’argent par équipe aux jeux Olympiques de Londres, en 2012.
C’est pour ses services rendus au sport équestre qu’elle a été nommée membre de l’ordre de l’Empire britannique en 2007. C’est la seule distinction offcielle de l’aînée des petites-filles de Sa Très Gracieuse Majesté, puisque, contrairement à ses cousins, Zara Tindall n’a ni titre ni revenu royaux. Une situation d’indépendance dont la jeune femme, parfois qualifiée de royal rebel dans son adolescence, a fait une force en développant ses activités pour financer elle-même intégralement ses engagements équestres et sa passion du cheval.Disciplines exigeantes, le dressage, l’obstacle et le concours complet nécessitent à haut niveau un engagement complet et assidu, comme le démontrent Athina Onassis, la petite-fille de l’armateur grec Aristote Onassis, Jessica Springsteen, la fille de la légende du rock Bruce Springsteen, ou encore Charlotte Casiraghi.Encouragée par sa mère, la fille de la princesse Caroline de Hanovre a intégré l’équipe du champion olympique Marcel Rozier en 2001 et a depuis participé à plusieurs championnats internationaux importants, comme le Global Champions Tour. Rema rquée pour son allure, elle devient même l’égérie de la marque Gucci. Un beau parcours qui fait penser à celui de Mathilde Pinault. Cavalière obstinée dès l’âge de 6 ans, la fille de François-Henri Pinault entame les Championnats poneys à 10 ans, puis le saut d’obstacles à 13 ans. Rêvant des olympiades, cette jeune femme de 20 ans s’entraîne avec assiduité pour briller au niveau mondial. Des efforts nourris par une passion qui guide généralement toute une vie. L’engagement de Virginie Coupérie-Eiffel l’illustre. Cavalière de haut rang, elle se partage entre Paris, où elle organise le Longines Paris Eiffel Jumping, et le domaine familial de Château Bacon, au bord de la Dordogne, dédié à l’élevage.Une activité aussi importante que le sport et qui participe de l’affection que vouent les Français au monde équestre, puisque, en plus des deux millions et demi de cavaliers pratiquants, quatorze millions de Français se déclarent enthousiastes à l’idée de monter à cheval si l’occasion se présente. Un intérêt qui s’incarne aussi avec la pratique régulière des sports équestres par un grand nombre de personnalités appréciées du public. Par exemple, Nicolas Canteloup, Thierry Lhermitte ou Guillaume Canet. L’acteur, qui incarna le champion olympique Pierre Durand dans le film Jappeloup de Christian Duguay, est lui-même un cavalier de concours confirmé et au palmarès étoffé. Il s’inscrit dans la tradition des acteurs-cavaliers, dans la veine de Philippe Noiret ou de Jean Rochefort. « Si j’ai fait des navets, ce n’était que pour les transformer en foin et en avoine », confessait ce dernier, non sans humour et en assumant pleinement cet art de vivre pour lequel plus d’un amateur serait prêt à tout donner.
Assidue et talentueuse, Mathilde Pinault est l'un des jeunes espoirs français en saut d'obstacles. Avec le cinéma, les chevaux ont été le grand amour du comédien Jean Rochefort.
Assidue et talentueuse, Mathilde Pinault est l’un des jeunes espoirs français en saut d’obstacles. Avec le cinéma, les chevaux ont été le grand amour du comédien Jean Rochefort.
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