Un champion de trompe de chasse en masterclass avec les sonneurs à Méricourt-sur-Somme

13 avril 2024

Le village d’Étinehem-Méricourt vibre au rythme des trompes de chasse ce week-end. Samedi 13 et dimanche 14 avril, le sextuple champion international solo de trompe de chasse, Nicolas Dromer, anime une masterclass à Méricourt-sur-Somme. C’est la deuxième fois que le sonneur, originaire de la région Centre, dispense un cours en Picardie. En 2023, il était venu au Crotoy.

Cette année, c’est dans la salle des fêtes du village ou dans l’église de Méricourt que le sonneur livre ses conseils. Même si la trompe est un instrument de chasse, ici, elle est un instrument de musique à part entière. « Il faut faire attention à la résonance. Ça doit être beau ce qui sort de la trompe », explique le champion.

Précision

Samedi après-midi, dans l’église, face à l’autel et dos à l’assistance, cinq musiciens, débutants ou confirmés, sonnent et suivent ses explications. « Dans ta voix, il manque une tension, chante. Est-ce que l’on entend toutes les notes ? Qu’est-ce que vous en dites ? »

Pas évident de juger les prestations de ses confrères et de pointer du doigt ce qui ne va pas. « Quand je joue, c’est toujours dans un tube constant. Il faut maintenir cette constance ». Et l’expert d’aller toujours plus loin dans le détail. « Il faut être précis. Quand je demande du bleu, ce n’est ni turquoise, ni violet. Faites confiance à votre oreille ! » Les conseils portent sur la technique, la théorie, mais aussi le physique. Une bonne posture avec la cavité buccale ouverte, permet d’avoir du souffle et donc d’être plus efficace.

Ce n’est pas un instrument de feignasse, il faut pousser ! C’est fait pour que ça s’entende à 1 km ! »

C’est au tour de Marc de monter sur la scène de l’église. Le Normand fait la fierté de son professeur. « Écoutez, il a commencé il y a 6 mois et il était vierge ! Il n’avait jamais fait de trompe avant et a appris en suivant mes cours en visio. Il n’y a pas de pas de défauts de base donc rien à rattraper ».

À un autre participant, Nicolas Dromer conseille d’envoyer. « Ce n’est pas un instrument de feignasse, il faut pousser ! C’est fait pour que ça s’entende à 1 km ! ».

Face au champion, des sonneurs expérimentés qui recherchent les petits détails pour améliorer encore leur pratique. « Cela fait cinq ans que je sonne mais avec le Covid, c’est plutôt trois ans. Je fais partie des Trompes du Pays du coquelicot. Je ne veux pas atteindre le niveau du champion mais sonner le plus correctement possible », explique Thibault Landuyt, 25 ans.

Le jeune homme est musicien mais pas chasseur. Pour Nicolas Dromer, il n’est pas indispensable d’être chasseur mais c’est un atout. « Chasseur ou pas, on peut pratiquer mais il faut connaître l’origine de l’instrument. Il faut comprendre la chasse. C’est la différence entre jouer de la trompe et sonner. Ce sont deux choses différentes ».

Marc Migraine, l’un des participants, acquiesce. « Moi, je suis chasseur. Il faut savoir que dans le milieu de la chasse à courre, les sonneurs ne se considèrent pas comme des musiciens. Ils n’ont pas conscience de faire de la musique. C’est le seul moyen de communication dans la chasse puisqu’il n’y a pas de téléphone. Sonner signifie que l’on a vu tel animal, qu’il se passe telle chose. Toutes les fanfares que l’on apprend sont liées à la chasse à courre ».

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