Incohérences animalistes

Le rédacteur de ces lignes s’est récemment trouvé à débattre avec une jeune vétérinaire, une représentante de PETA (People for the Ethical Treatment of Animals) et Muriel Fusi, co-présidente du parti animaliste et candidate malheureuse à plusieurs élections. Le débat, qui portait spécifiquement sur les chiens de chasse, était conduit par un éducateur canin qui, selon ses dires, ne prenait pas position, mais était totalement ignorant des spécificités des chiens de meute. Ce débat, capturé en vidéo, a duré près d’une heure ce qui a laissé tout le temps aux parties de s’exprimer. Qu’en ressort-il ? 

L’animateur du débat, éducateur canin, exprima tout d’abord l’inquiétude des populations face à une chasse à courre. La meute est-elle dangereuse ? Doit-on craindre pour soi-même ou pour son propre chien ? Il faut sans doute y voir l’effet persistant de la malheureuse affaire Pilarski, survenue en novembre 2019 dans l’Aisne, dans laquelle les chiens de vènerie, un temps suspectés, furent bientôt innocentés. Les veneurs devront longtemps encore expliquer que leurs chiens ne sont pas dangereux. Les présentations de meutes dans les fêtes de la chasse, où les enfants sont conviés au milieu des chiens, contribuent pour une part significative à en faire la démonstration. 

Au premier rang des arguments qui nous sont opposés viennent les conditions de vie des meutes, et notamment leur hébergement : il est aisé d’y répondre par les normes imposées par les services de l’Etat à la construction d’un chenil. Cette contrainte réglementaire était inconnue de mes contradictrices, qui, dans le souci de polémiquer, en furent réduites à s’enquérir de la fréquence des visites de contrôle des services vétérinaires… 

Les unes et les autres se sont également appliquées à multiplier les exemples de chiens maltraités par des chasseurs : la vétérinaire qui les soigne après des blessures de chasse comme les deux militantes animalistes, évoquèrent de nombreux « témoignages de terrain. » Et quand bien même elles allaient chercher leurs exemples jusque dans l’Aude, où on ne chasse pas à courre, tout mauvais traitement de chiens de chasse rejaillit sur l’ensemble de la communauté des chasseurs, veneurs compris. Une seule solution en ce cas, faire écho à leur dénonciation. 

Nous en arrivions donc, peu à peu, à un moment du débat où nos points de vue, nos sentiments et les contraintes réglementaires qui venaient les appuyer auraient pu nous conduire vers une sorte de concorde inattendue. Par affection pour leurs chiens d’abord, par la connaissance aigüe de la relation particulière qui les lie au « meilleur ami de l’homme », et aussi par simple souci d’efficacité (des chiens maltraités ne chassent pas bien), les veneurs prennent le plus grand soin de leurs meutes.  

Cette issue du débat était insatisfaisante pour deux de mes interlocutrices, dont le fond de commerce consiste à ne pas aimer les chasseurs. A bout d’arguments, Muriel Fusi, co-présidente du parti animaliste, dégaina les deux charges qui devaient, à son sens, lui valoir la « victoire » : nous marquions nos chiens au fer rouge et nous les affamions les veilles de chasse, « afin qu’ils chassent mieux » (sic). Muriel Fusi, qui venait de prétendre avoir déjà suivi des chasses à courre, démontrait ainsi le contraire. Au mépris de toute galanterie, je fus contraint de le lui faire remarquer. 

La seule barrière qui se dresse entre les veneurs et les « amis des animaux » est celle de l’idéologie animaliste. Notre souci du chien est fondamentalement le même, mais il serait intolérable pour les animalistes d’en convenir, puisque leur but irraisonné est l’interdiction de la chasse. Continuons donc inlassablement d’y opposer la vérité irréprochable de nos chenils et aimons nos chiens ! 

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