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EELV renonce très provisoirement à ses projets contre la chasse

En plaçant sa proposition de loi sur l’interdiction de la chasse le dimanche en cinquième et dernière position des textes présentés dans sa niche parlementaire de ce 6 avril, Europe Ecologie Les Verts avait fait le choix clair et délibéré de ne pas la voir débattue dans l’Hémicycle.

Il faut reconnaître que les signes n’étaient pas positifs pour faire approuver une telle proposition, tant l’interdiction de chasser le dimanche voyait se dresser contre elle une majorité de parlementaires, conscients de l’effet dévastateur qu’une telle mesure aurait, en premier lieu, sur la chasse populaire. Les députés de tout bord avaient exprimé un avis majoritairement négatif dans le cadre de la commission du développement durable, chargée d’étudier la PPL du député Charles Fournier. Le gouvernement lui-même avait rejeté cette disposition envisagée par la mission sénatoriale qui s’était penchée sur le renforcement de la sécurité à la chasse.

Cette nouvelle tentative prohibitionniste, attentatoire au droit des chasseurs, aura eu le mérite de voir se mobiliser, avec une belle unité, l’ensemble du monde de la chasse. Le monde fédéral, en premier lieu, aura su faire valoir, dans chaque département auprès des parlementaires, les effets induits de la proposition de loi portée par le député Fournier. Les veneurs ont également pris une part active à cette dénonciation, bien conscients de ce que l’interdiction de la chasse le dimanche priverait une grande partie d’entre eux des bonheurs du laisser-courre.

La PPL Fournier était pétrie d’incompréhension du monde rural. En voulant « garantir l’accès sûr et tranquille à la nature pour tous les Français », le député Fournier idéalisait une nature dont la jouissance libre et générale serait prétendument confisquée par les chasseurs. Cette nature-là n’existe pas. La « nature » a des propriétaires, dont l’Etat et les collectivités qui possèdent 20% des forêts françaises, et ces propriétaires entendent exercer librement leur droit sur leurs biens. Ils entendent notamment y réguler la faune sauvage qui la peuple dans le souci de l’équilibre agro-sylvo-cynégétique qui permet seul d’envisager que cette faune cohabite avec les activités humaines (agriculture, sylviculture, habitat, circulation routière et ferroviaire).

Cet état de fait n’exclut en rien des mesures renforcées pour assurer à la chasse la sécurité des chasseurs comme des promeneurs, un sujet sur lequel le monde fédéral travaille avec succès, puisque le nombre des accidents de chasse ne cesse de diminuer depuis des années. Si chacun d’eux est un drame réel, l’instrumentalisation hystérique qui en est faite par nos opposants nourrit une psychose sans commune mesure avec les risques encourus par « le promeneur du dimanche. »

Une nouvelle atteinte contre la chasse a été écartée ce jeudi. Ne nous réjouissons pas trop vite ! D’autres seront portées dans les temps à venir. Pour y faire face unis, les chasseurs et les veneurs devront sans relâche expliquer ce qu’est la chasse à leurs contemporains, et en quoi sa pratique est légitime et les chasseurs respectables, quel que soit le mode de chasse qu’ils pratiquent, pour autant qu’un sens profond de l’éthique les habite. Pédagogie et éthique : c’est la double exigence à laquelle il nous faut satisfaire pour les temps à venir.

Vènerie & bien-être animal

Les antispécistes ont découvert et veulent faire connaître des qualités des animaux auxquelles ils ont donné le qualificatif de « sentience », néologisme progressiste oblige, « (du lat. sentiens, ressentant) : pour un être vivant, capacité à ressentir les émotions, la douleur, le bien-être, etc. et à percevoir de façon subjective son environnement et ses expériences de vie. » (Larousse) Grande découverte ! Les animaux ressentent donc le chaud, le froid, la faim, la pluie, aiment brouter l’herbe ou manger de la viande (selon leur espèce), ressentent la douleur ou s’inquiètent de la présence du danger pour le fuir ou le combattre. Bel enfoncement de portes ouvertes ! On voudrait leur répondre : et alors ? La sentience, pour reprendre le terme, c’est la condition de la survie, tout simplement. Ça ne résout en rien la question de la relation des espèces entre elles, et notamment des humains avec le reste des animaux.

Pour ce faire, acceptons d’abord ensemble que l’Homme se situe en haut de la pyramide alimentaire – fait difficilement contestable – et qu’il combatte les espèces vivantes qui compromettent sa survie. Les villageois africains fêtent la mort de l’éléphant ou du buffle tué par un riche Américain pour quelques dizaines de milliers de dollars ; cette mort leur procure de la viande pour de nombreux mois et les met à l’abri des dévastations que l’animal causait à leurs habitations. L’Européen se réjouit que les chercheurs aient trouvé les vaccins susceptibles de juguler la propagation du COVID. Il détruit aussi les nids de guêpes dont les piqures peuvent lui être fatales. Et le berger se désole que l’expansion des populations de loups mette à mal ses troupeaux. Force est d’admettre que pour se maintenir en haut de la pyramide alimentaire, l’Homme doit, de toute éternité, supprimer des êtres vivants. Ce qui ne l’autorise pas à tous les comportements vis-à-vis de tous les êtres vivants, ainsi que nous l’avons vu dans l’épisode précédent de cette chronique.

Plus particulièrement en ce qui concerne les animaux que nous chassons, citons Charles Stépanoff : « Ancré dans son propre monde, l’animal-gibier n’est ni sacralisé comme un animal-enfant [tel que l’animal de compagnie] ni transformé en animal-matière [tel que l’animal de rente]. » L’animal-gibier est laissé à sa condition sauvage et à la liberté qui va de pair. Rappelons-nous la fable de La Fontaine, Le Loup et le Chien, et le loup découvrant le collier dont le chien est attaché : « Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas où vous voulez ? » Où l’on voit donc apparaître une « troisième voie » entre la sacralisation des animaux de compagnie et la mécanisation des animaux de rente : celle d’un animal libre, libre de se reproduire et de se déplacer.

Pour prix de cette liberté, et afin que l’espace soit partagé avec l’Homme, il appartient à ce dernier de réguler l’animal-gibier en le chassant, condition de sa cohabitation avec les activités humaines (agriculture, sylviculture, circulation routière, habitat). Telle (pourtant excellente) journaliste rêvait dans une émission de débat qu’on « laisse les sangliers et les cervidés tranquilles au lieu de les chasser car ils n’ont rien demandé. » Propos bien infantile ! La nature, dans laquelle évolue librement notre animal-gibier, n’est ni une maison de retraite ni une zone pavillonnaire dont les habitants s’attachent courtoisement à vivre sans gêner leurs voisins. La nature est un monde de lutte, lutte pour manger et ne pas être mangé. Et nombre d’espèces n’ont que l’Homme-chasseur pour réguler leurs populations. Afin que l’Homme puisse continuer de vivre sous nos latitudes, on ne pourrait opposer à cette régulation mesurée que la disparition pure et simple des espèces sauvages, au détriment de la sacro-sainte biodiversité, dont on voit ainsi que les chasseurs sont les premiers défenseurs.

Dans un prochain chapitre de cette chronique, nous verrons pourquoi et comment la chasse à courre exerce un type de prédation particulièrement vertueux au regard de nombreux critères, bien loin des condamnations à courte vue qu’en prononcent ses détracteurs.

Un document, intitulé « Vènerie & bien-être animal », réunit les principaux arguments sur le thème traité dans ces lignes. Il est disponible sur simple demande à agallon@venerie.fr

Interdiction de la chasse à courre : l’obstination animaliste de la NUPES

Le député EELV de Bordeaux centre, Nicolas Thierry, a déposé ce mardi 14 février une proposition de loi demandant l’interdiction de la chasse à courre. Comme pour toutes celles qui l’ont précédée, l’exposé des motifs comporte essentiellement des contre-vérités. Et pour cause ! Loin de correspondre à une quelconque réalité, la volonté obstinée des animalistes de voir disparaître notre mode de chasse est fondée sur deux présupposés. L’un est social : la vénerie serait pratiquée par les « seigneurs des temps modernes. » L’autre est animaliste : « l’animal serait l’égal de l’homme. » Relevons donc, encore une fois, les inexactitudes qui émaillent cette PPL.

Les animaux percutés durant les chasses à courre ? FAUX

Sur les 30 000 collisions gibier/véhicule déclarées chaque année aux compagnies d’assurance, on recense en moyenne depuis 10 ans trois collisions avec un animal chassé à courre, avec aucun dommage physique humain.

Le stress des animaux chassés ? FAUX

Dans la chaîne alimentaire, depuis la nuit des temps, les animaux chassés à courre sont des proies. C’est dire qu’ils vivent cette condition en état de perpétuelle alerte face à leurs prédateurs-carnivores. Ils ont pour cela développé des aptitudes physiques et sensorielles qui ont permis à leurs espèces de survivre face à ces prédateurs. Le stress d’un chevreuil ou d’un lièvre dans la nature n’a donc rien à voir avec celui d’un humain ; ce stress est naturel ; il est la condition de leur survie.

La chasse à courre inutilement cruelle ? FAUX

Qu’y a-t-il de cruel dans la chasse d’un herbivore (lapin, lièvre, chevreuil, sanglier, cerf) par un carnivore (la meute de chiens) ? Pourquoi EELV est-il favorable au développement du loup en France et contre la chasse de leurs proies par des chiens ?

La cruauté mérite une définition objective. Ce qui est cruel, c’est de placer un être vivant dans des conditions que ses aptitudes physiques et sensorielles ne lui permettent pas de combattre ; c’est l’exact contraire pour la chasse à courre, raison pour laquelle l’animal chassé sort vainqueur de la confrontation avec la meute trois fois sur quatre. La vénerie est naturelle.

Les veneurs, héritiers d’une tradition féodale ? FAUX

Il est exact que la pratique de la chasse à courre est très ancienne. Mais la vènerie a toujours su s’adapter à son temps ; dans toute son histoire, la vènerie au XXIème siècle n’a jamais connu un tel développement. Bien loin de la vision élitiste véhiculée par nos opposants, plus de 100 000 amoureux de la chasse à courre présentent aujourd’hui un profil varié (jeunes, femmes, de toutes les catégories socio-professionnelles), et pratiquent leur passion pour un coût très variable selon l’animal chassé : dans un équipage de lièvre, on déboursera 300 € par an quand le sympathisant bénévole d’un équipage de cerf participera à ses chasses gratuitement.

Des équipages étrangers pratiquent la vènerie en France ? FAUX

Témoignage supplémentaire de la totale méconnaissance du sujet par EELV. Aucun équipage étranger ne chasse en France, puisque l’attestation de meute, document administratif nécessaire à la pratique de la chasse à courre, n’est délivrée qu’à des équipages dont le chenil est installé en France.

La recherche du trophée ? FAUX

La « recherche du trophée » évoquée par le député Thierry est une pure vue de l’esprit. Ce sont les chiens qui choisissent l’animal chassé (de préférence le plus faible) et les trophées de lapin, lièvre, renard, chevreuil ou sanglier n’existent tout simplement pas. Quant aux quelques centaines de cerfs prélevés par la vènerie, pour la plupart jeunes cerfs sans trophée, ils sont à mettre en perspective des 60 000 cervidés prélevés chaque année en France par la chasse à tir dans le but louable et nécessaire d’assurer un équilibre agro-sylvo-cynégétique.

La sécurité et la tranquillité des habitants menacées ? FAUX

Dans la réalité, les 18 000 journées de vènerie organisées chaque saison par les 390 équipages qui chassent dans 70 départements français se déroulent dans une parfaite sérénité, les rares incidents (deux dans la saison 2021/2022) étant traités par la justice conformément à la réglementation en vigueur. Quant à la tranquillité des habitants, elle s’est vue renforcée et garantie par le décret ministériel de février 2019 qui interdit désormais de servir des animaux dans les zones urbanisées.

Une pratique minoritaire ? OUI, EST-CE UNE RAISON POUR L’INTERDIRE ?

Les veneurs sont une minorité parmi les chasseurs ; mais cette minorité est garante d’un patrimoine culturel, composé d’une connaissance de la faune sauvage et de la nature sans équivalent. Elle mérite, à ce simple titre, d’être préservée parce que minoritaire et donc fragile. Une pratique minoritaire mérite d’être soutenue ; c’est là l’honneur de nos démocraties.

Les sondages…

Enfin, les sondages présentés comme caution à la PPL ont tous été commandités par les opposants à la chasse à courre ; on peut leur faire confiance pour avoir su orienter les questions ! En réalité, la seule statistique qui vaut est celle qui énonce que 99% de nos contemporains n’ont jamais assisté à une chasse à courre et que 95% de ceux qui y participent ou, tout simplement, visitent nos chenils, comprennent la légitimité de notre mode de chasse, et bien souvent l’apprécient. Le dernier sondage réalisé par le CSA était d’ailleurs très clair : 89% des Français ne se sentent pas concernés par la vènerie.

Il appartient aux élus de la République de refuser cette PPL, rédigée par un député qui ignore manifestement tout des réalités de la vénerie au XXIème siècle et qui se limite à reprendre les arguments fallacieux des ayatollahs de la pensée animaliste. Les mêmes qui veulent interdire la corrida, l’élevage, et l’équitation.

Hommes et animaux : la cohabitation

« Est-il juste de laisser le lion manger la gazelle ? La question doit être posée ! »

David Olivier, directeur de la rédaction des Cahiers Antispécistes.

 

La citation de David Olivier qui ouvre le troisième chapitre de cette chronique sur le bien-être animal a l’avantage de résumer la pensée antispéciste. Encore faut-il la lire dans le détail. Olivier parle de « justice » (est-il juste de…) pour caractériser la relation lion-gazelle. Mais de quelle justice parle-t-il ? Le Larousse en donne une définition claire : qualité morale qui invite à respecter les droits d’autrui. Olivier s’interroge donc sur les qualités morales du lion, et l’invite à respecter les droits de la gazelle… Impasse ! le lion ne reconnaît qu’une fonction et par voie de conséquence qu’un droit à la gazelle : celui de le nourrir quand il a faim ; difficile de le convaincre d’autre chose ; il est à craindre qu’il reste sourd à nos arguments. Mais alors, sont-ce les qualités morales de l’Homme qui doivent être opposées au lion ? Curieuse ingérence dans la « morale » des animaux de la part de l’antispéciste, lui qui « reconnaît un même statut moral à tous les individus, indépendamment de l’espèce à laquelle ils appartiennent. » (définition du Larousse)

On pourrait aussi citer Aymeric Caron, élu député de la France Insoumise, qui nous enjoint de ne pas tuer un moustique qui nous attaque car « vous prenez le risque de tuer une femelle qui essaye de remplir son rôle de future mère. »

Ne nous y trompons pas ! ces délires exprimés avec aplomb ne sont que le reflet de la grande peur des antispécistes : la mort, et d’abord, la leur. Ce qui les gêne dans l’élevage comme dans la chasse, c’est la mort. Dans leur monde fantasmé, la mort est escamotée. Dans la France de Louis XIV, il convenait, avant de mourir, de souffrir une longue agonie afin de mériter son paradis. Cette notion qui peut paraître étrange à l’homme du XXIème siècle s’est vu substituer une autre non moins cocasse : la mort, c’est fini ! ou du moins, on ne veut plus la voir. Hélas, mauvaise nouvelle pour les antispécistes : les êtres vivants sont mortels, humains, animaux, végétaux. Certes, convenons que les horreurs des conflits de la première moitié du XXème siècle ont leur part dans cette hantise de la mort. Tant de gens, civils et militaires, ont péri dans d’atroces conditions qu’à juste titre, on ne conçoit plus pareille barbarie aujourd’hui ; et pourtant, elles perdurent de par le monde.

Les antispécistes ont découvert et veulent faire connaître des qualités des animaux auxquelles ils ont donné le qualificatif de « sentience », néologisme progressiste oblige, « (du lat. sentiens, ressentant) : pour un être vivant, capacité à ressentir les émotions, la douleur, le bien-être, etc. et à percevoir de façon subjective son environnement et ses expériences de vie. » (Larousse toujours) Grande découverte ! Les animaux ressentent donc le chaud, le froid, la faim, la pluie, aiment brouter l’herbe ou manger de la viande (selon leur espèce), ressentent la douleur ou s’inquiètent de la présence du danger pour le fuir ou le combattre. Bel enfoncement de portes ouvertes ! On voudrait leur répondre : et alors ? La sentience, pour reprendre le terme, c’est la condition de la survie, tout simplement. Ça ne résout en rien la question de la relation des espèces entre elles, et notamment des humains avec le reste des animaux.

Un document, intitulé « Vènerie & bien-être animal », réunit les principaux arguments sur le thème traité dans ces lignes. Il est disponible sur simple demande à agallon@venerie.fr

Le respect de la vérité

Lorsque des points de vue s’opposent, lorsque des sensibilités divergent, une exigence s’impose à ceux qui veulent débattre : le respect de la vérité. En ce domaine, les opposants à la chasse à courre ne progressent guère d’année en année. Leur aveuglement idéologique les conduit à travestir en permanence notre pratique, et à ériger en drames nationaux des anecdotes sans intérêt, quand elles ne sont pas totalement inventées.

Ainsi en est-il du bilan de la saison 2021/2022 publié par le collectif qui entend faire interdire la vènerie. Il recense prétendument 46 incidents, quand leur liste n’en comporte que 43. Afin de vous en épargner la fastidieuse lecture, nous les avons analysés pour vous. Sur 43 « incidents » listés, deux sont réels, l’un d’eux ayant d’ailleurs fait l’objet de poursuites judiciaires ; cela démontre que les veneurs sont des justiciables comme les autres contrairement aux allégations de nos opposants qui voudraient faire croire que nous sommes protégés par « les puissants », mécanique complotiste qui a servi dans tant d’autres circonstances. Six de ces prétendus « incidents » sont des inventions pures et simples : collisions imaginaires, riverains mécontents introuvables, chasse arrêtée qui se poursuit…

Les 35 derniers « incidents » ne motiveraient pas même la presse régionale la moins bien intentionnée à l’égard de la vènerie : circulation ralentie, collision avec des animaux – il s’en compte plus de 20 000 chaque année au total sur les routes de France ; les cinq dont nous créditent nos opposants sont du nombre, soit 0,025%. Des biches sont aperçues dans un pré, des cavaliers empruntent une route, un chien s’est égaré. Aussitôt nos opposants imaginatifs y voient le chaos, l’horreur, la barbarie, la colère.

La chasse à courre, c’est le mouvement et le partage. Mouvement de l’animal chassé, de la meute qui le poursuit et des veneurs qui la suivent. Elle est aussi partage des espaces où elle s’exerce dans le respect de la légalité. Le partage exige une tolérance réciproque des veneurs et des non-veneurs. La propagande insidieuse de nos opposants vise à nous rendre intolérables aux non-veneurs en déformant la vérité, quand ce n’est pas en inventant de toute pièce des situations qui ne sont pas advenues. Le vocabulaire employé pour y parvenir est symptomatique : privilège féodal, arrogance, délinquance, chaos, invasion, panique, etc. C’est tout un lexique dont l’emploi ne prétend qu’à nous faire détester ; notre détestation, une nécessité pour leur existence.

Curieusement, dès lors que la vérité de la vènerie est exposée, dès lors qu’avec un intérêt dénué de préjugés – ou en faisant abstraction – on s’intéresse à sa pratique, la sérénité et la tolérance refont surface. Pas un cas sur cent où l’interlocuteur reparte en campant sur une attitude hostile. La vérité de notre pratique repose sur la relation la plus naturelle et la plus respectueuse de l’homme aux animaux, sauvages et domestiques.

Respect, respect des animaux dans leur vraie nature, des non-veneurs dans leur mode de vie et de la vérité dans son exigence : voilà bien les conditions qui assureront à la vènerie un avenir serein, n’en déplaise aux propagateurs de haine qui s’opposent à nous.

« La vérité, vous le savez, c’est ce qui simplifie le monde et non ce qui crée le chaos. »

Antoine de Saint-Exupéry

Chasse à Villers-Cotterêts le 20 décembre : résultat de l’enquête de la Société de Vènerie

La Société de Vènerie a dépêché une enquête sur les circonstances dans lesquelles l’équipage de Villers-Cotterêts a pris un cerf le mardi 20 décembre dans un étang de la commune de Corcy (Aisne). Sa commission de contrôle et d’arbitrage en a étudié les conclusions et les responsables de l’équipage ont été entendus.

Il a été confirmé que le cerf chassé avait fini sa course dans un étang privé en bordure de la forêt de Villers Cotterêts, où il est mort d’hydrocution. L’équipage n’a pas été en mesure de reprendre ses chiens avant l’étang, où ils sont restés plusieurs minutes. La Société de Vènerie a regretté que la chasse n’ait pas été arrêtée plus tôt et qu’un contact rapide et suivi n’ait pas été établi avec le propriétaire de l’étang.

L’absence de risque généré par l’incident, les précautions des responsables de l’équipage en toute circonstance, et le fait qu’aucune plainte n’ait été déposée par les parties prenantes ont plaidé pour un examen bienveillant de cet incident exceptionnel et assez imprévisible.

Une fois encore, en marge d’un incident mineur, trois activistes réunis dans un collectif non déclaré ont voulu voir l’opportunité de distiller leur propagande nauséabonde. Ils agissent illégalement, ont des comportements dangereux, harcèlent les élus locaux et les riverains, et publient des affirmations diffamatoires et mensongères sur les réseaux sociaux. Rappelons que 385 équipages sur 390 pratiquent la chasse à courre sans le moindre incident dans plus de soixante-dix départements.

Lettre ouverte à Marine Tondelier, nouvelle Secrétaire Nationale d’Europe Ecologie Les Verts

Madame la Secrétaire Nationale d’Europe Ecologie Les Verts,

Votre récente élection au Secrétariat National d’Europe Ecologie Les Verts vous donne une place dans l’arène politique qui vous contraint désormais à ne pas tenir des propos que la vérité viendrait contredire ; vous n’avez malheureusement pas manqué de le faire quelques heures seulement après votre élection. Vous avez félicité Karima Delli, membre de votre parti et député européen, d’avoir « dérouté une meute de chiens et sauvé un cerf » en suivant une chasse à courre. Ce faisant, la députée Delli et vous-même, qui l’accompagniez, avez commis un acte répréhensible et n’avez rien sauvé du tout.

Il est en effet illégal de s’opposer par la force à l’exercice d’une activité légalement exercée, et, en l’espèce, d’entraver le bon déroulement d’une chasse. Dans son rapport sur la sécurité à la chasse, la mission sénatoriale de septembre dernier a préconisé la création d’une sanction dans le code pénal pour le délit d’entrave à la chasse, délit qui serait puni de 7500 € d’amende et de six mois de prison. Il est bon que les électeurs qui songeraient à vous apporter leurs suffrages sachent de quel côté de la Loi vous entendez vous placer.

Quant à sauver un cerf, la seule formulation de cette affirmation démontre
votre totale méconnaissance de la gestion de la faune sauvage sur le territoire français.

Depuis les années 1970, la gestion de la faune sauvage, et notamment celle du grand gibier, est soumise à plan de chasse. Le plan de chasse vise à assurer un développement durable des populations de gibier et à préserver leurs habitats en conciliant les intérêts agricoles, sylvicoles et cynégétiques. Depuis son instauration, les populations de grand gibier se sont ainsi considérablement développées sur le territoire national, tout en assurant les conditions de leur cohabitation harmonieuse avec les activités humaines (agriculture, sylviculture, circulation routière, habitat).

En particulier, les effectifs nationaux de cervidés ont été multipliés par quatre en 25 ans, de 1985 à 2010 (chiffres du ministère de la Transition Ecologique) ; ils sont désormais installés dans 83 départements occupant une superficie qui a été multipliée par 2,2 au cours de ces mêmes 25 années (ibid). La question n’est donc pas de « sauver des cerfs » dont la population est prospère mais plutôt de la réguler, afin qu’elle demeure compatible avec les activités humaines sus-évoquées. Dans le cadre du plan de chasse, le cerf que la députée Delli et vous-même avez « sauvé » au mépris de la loi sera prélevé par la chasse à tir.

Vous n’avez rien sauvé du tout.
Vous avez seulement fait du grand spectacle racoleur et démagogique.

Les chasseurs sont les premiers écologistes de France ; ils le font désormais savoir depuis plusieurs années. Les inepties proférées par la députée Delli et saluées par vous-même fournissent une nouvelle démonstration de ce que vous en êtes probablement les derniers.

Nous sommes cependant à votre disposition, Madame la Secrétaire Nationale, pour vous faire visiter le chenil de l’un de nos 390 équipages ; il s’en trouve installés dans toutes les régions de France. Nous vous y présenterons les subtilités de la chasse à courre et la connaissance extraordinaire qu’elle procure des animaux sauvages et domestiques.

Chasse à courre et bien-être animal #3 : la mutation fantasmée du bien-être animal

Dès lors qu’on identifie les animaux aux humains, l’élevage, les zoos et les cirques, la corrida ou la chasse, ne paraissent plus que comme une immense barbarie, sentiment fondé sur le fantasme originel évoqué ci-dessus. On évoque le « bien-être » animal, comme une nécessité absolue, quand le bien-être des humains lui-même s’avère si difficile à satisfaire.

Notons au passage que ces théories nouvelles émergent au sein de populations douillettement installées dans un paisible confort. Pour ces populations, Dieu est mort, Marx est mort, plus de guerre ou de famines (ou si loin), de maladie ou de catastrophe (quoique…) ; dès lors, comme le dit Voltaire dans sa tragédie justement nommée « Le fanatisme » : « Il faut un nouveau culte, il faut de nouveaux fers ; Il faut un nouveau dieu pour l’aveugle univers. » Ce sera l’animalisme.

Pour autant, on ne saurait nier la responsabilité des hommes vis-à-vis du règne animal, qu’il soit domestique ou sauvage, puisque, depuis Descartes, l’Homme tend à se rendre « maître et possesseur de la nature. » Et même si chaque jour démontre que cette maîtrise et cette possession sont loin d’être intégrales, la responsabilité des hommes, pour bien réelle qu’elle soit, n’est pas indifférenciée. Le chien, le rat – désormais nommé « surmulot » (sic) par les animalistes – le crocodile ou le porc ne sont pas tous de la même sorte ; les Hommes n’entretiennent pas le même rapport avec chacun d’eux. L’Homme, « cet être relationnel » comme le définit le Pape François (Parlement européen de Strasbourg – novembre 2014), doit réfléchir à ses connexions aux autres êtres vivants dans leur diversité. Les nécessités de l’alimentation d’une population mondiale dont la croissance galope imposent des règles plus strictes à l’élevage intensif, dans l’objectif premier de garantir notre saine alimentation. La place croissante faite à l’urbanisation nous fait un devoir d’assurer à la faune sauvage des espaces de vie non pas « tranquilles », car la « tranquillité » ne ressort pas de la vie sauvage, mais aussi naturels que possible. Le nombre toujours plus important des animaux de compagnie oblige ceux qui les adoptent à s’engager pour connaître et satisfaire leurs véritables besoins premiers tout le temps de leur vie.

La chasse invite particulièrement à cette réflexion, et la chasse à courre plus encore qui entretient avec les animaux une relation intense. Pour les animaux que chassent les veneurs, leur observation et leur connaissance concourent à la prise et donc à la mort ; c’est l’objectif de la chasse. Pour les chiens, et les chevaux, le soin qui leur est apporté constitue la condition de leur capacité à chasser. L’ambiguïté de ces relations, qui font que la connaissance des uns conduit à leur mort et celle des autres à leur performance, n’est qu’apparente. Car dans cette affaire, l’homme-veneur n’est que le témoin actif d’un phénomène naturel bien antérieur à son existence-même : celui de la prédation.

De l’antispécisme, de la cohabitation des hommes et des animaux, du devoir de préserver la faune sauvage, du bien-être de nos chiens et de nos chevaux, et de la prédation nous reparlerons dans les prochains épisodes de cette chronique.

Un document, intitulé « Vènerie & bien-être animal », réunit les principaux arguments sur ce thème. Il est disponible sur simple demande à agallon@venerie.fr

Dans le procès l’opposant à une militante AVA, le veneur de Compiègne fait appel

Pierre-Antoine Delahaye, piqueux salarié de l’équipage La Futaie des Amis, a décidé de faire appel de la condamnation prononcée contre lui par le tribunal correctionnel de Compiègne le mardi 15 novembre. Cette condamnation faisait suite à la plainte d’une militante du collectif Abolissons la Vènerie Aujourd’hui (AVA), déposée après un « incident » survenu le 13 novembre 2021.

Ce jour-là, le veneur avait croisé la militante en forêt de Compiègne ; l’accusant de l’avoir bousculée avec son cheval, elle avait déposé plainte, deux mois après les faits pour « violences avec arme ». A l’audience, pour autant, elle n’avait pas demandé de dommages-et-intérêts. Il avait été requis contre le veneur une peine d’emprisonnement avec sursis.

Le tribunal a estimé que « les violences avec arme » étaient caractérisées, qualifiant ainsi le cheval d’arme par destination, ce qui est une première. Pierre-Antoine Delahaye a été condamné à une peine d’amende de 1000 € avec sursis.

Le piqueux de La Futaie des Amis, n’ayant pas commis de « violences avec arme », a fait appel de cette décision.

Ce procès constitue pour la Société de Vènerie l’occasion de condamner une nouvelle fois les agissements provocateurs des militants d’AVA en forêt de Compiègne. Si, ce 13 novembre 2021, le cheval du veneur et un des militants se sont croisés, c’est qu’une fois de plus ces derniers s’efforçaient de s’opposer au libre exercice d’une activité légale et réglementée : la chasse à courre. Il y a une certaine ironie à se plaindre de s’être fait bousculer par un cheval quand on veut s’interposer sur son passage. Il y a un certain cynisme à stigmatiser les prétendus désordres qu’occasionnerait la chasse à courre quand on en est les premiers instigateurs.

Ces dernières semaines, l’activisme des militants animalistes a redoublé à Compiègne, au mépris tant des arrêtés préfectoraux qui leur interdisent l’accès à certains secteurs de la forêt les jours de chasse que de leur propre sécurité. S’il n’était ce dernier point, tout cela serait simplement illégal, risible et vain, puisqu’ils ne sont plus qu’une poignée à s’agiter de la sorte contre la vènerie, quand les 389 autres équipages qui chassent à courre dans 70 départements de France le font en totale sérénité et symbiose avec leur environnement.

Dieu se rit des hommes
qui maudissent les effets dont ils chérissent les causes.
Bossuet

Victoire pour la corrida

Ce jeudi 24 novembre après-midi, ils étaient des centaines de milliers d’amoureux de la corrida à retenir leur souffle. L’animaliste Aymeric Caron, député de La France Insoumise, portait devant l’Assemblée nationale une proposition de loi demandant l’abolition de la corrida dans le cadre de la niche parlementaire réservée à son groupe ; ç’aurait pu, tout autant, être la chasse à courre. Il ne s’agit donc pas ici de déterminer si on est « pour » ou « contre » la corrida, mais bien plutôt d’analyser la façon dont nos députés ont accueilli l’idéologie animaliste.

Programmée en deuxième position parmi les propositions du groupe, l’interdiction de la corrida prévalait aux yeux des insoumis sur des sujets plus proches d’enjeux économiques ou sanitaires ; cette « fuite en avant sociétale » fut d’ailleurs dénoncée par le député LR de l’Ain, Xavier Breton. Aux alentours de 17h00, le rapporteur Caron exposa donc les motivations de sa proposition dans une envolée rhétorique soigneusement étudiée pour « fendre l’âme. »

Dominique Faure, secrétaire d’Etat chargée de la ruralité, lui succédait à la tribune pour faire valoir l’avis défavorable du gouvernement. Assurant respecter l’émotion de ceux qui sont « pour » tout autant que de ceux qui sont « contre », elle évoqua la culture ancestrale qui relie chaque territoire à son histoire, précisant que la pratique de la tauromachie n’était autorisée que dans cinquante villes. Surtout, le gouvernement n’entendait pas fracturer le pays en temps de crise, à des fins politiciennes, bien d’autres préoccupations (pouvoir d’achat, énergie, guerre, déserts médicaux) animant légitimement nos concitoyens. Elle vanta les mérites d’une France plurielle, et la nécessité de respecter nos différences en démocratie.

Cette approche nuancée ouvrait la porte à un débat dont plusieurs députés ont regretté qu’il ne se tienne finalement pas car à 17h32, le député Caron, tel un enfant capricieux à qui on refuse un jouet, jeta l’éponge. Il retirait sa proposition de loi. Il en va ainsi du totalitarisme animaliste ; il ne débat pas, il ne concède pas ; il interdit, il sanctionne, il abolit.

Il faut revenir sur les jours qui ont précédé ce 24 novembre, au cours desquels les animalistes ont multiplié les tentatives d’intimidation, envahissant les messageries des députés, menaçant ceux qui ne voteraient pas la proposition abolitioniste. Beaucoup d’élus ont ainsi pris conscience que, bien au-delà de la corrida, c’est à une entreprise de dépossession du patrimoine matériel et immatériel que conviait Aymeric Caron. Dans le JDD du dimanche précédent, 217 élus s’étaient clairement prononcés : « nos traditions doivent résister à l’éco-totalitarisme »

Par son sectarisme radicalisé, le député Caron a fini par convaincre une majorité de députés de voter contre sa proposition. Ainsi que le soulignait Alexis Brézet dans sa chronique sur Europe 1 le matin-même, les afficionados peuvent lui dire merci.

Finalement, la corrida ressort probablement plus forte et plus légitime de cet épisode parlementaire, qui a mis à nu l’intransigeance animaliste, incompatible avec la vie démocratique. La corrida a su aussi faire comprendre ses spécificités, entre autres par la voix d’El Rafi, un jeune torero de 23 ans, dont il faut avoir entendu l’interview sur France Inter, plein d’une flamme et d’un charme auxquels la journaliste Sonia Devillers qui l’interrogeait ne fut pas insensible.

Pour cette fois, les éco-dingos ont perdu et nos élus ont démontré, dans leur grande majorité, leur sagesse et leur sens de la mesure ; mais l’idéologie animaliste n’a pas disparu pour autant. Restons mobilisés sans relâche pour en dénoncer les outrances.

Chasse à courre et bien être animal #2 : la mutation fantasmée du règne animal

Nous avons rompu avec les bêtes réelles, qu’elles soient sauvages ou domestiques. Et, à la place de celles-ci, s’est développé […] un nouveau type de faune, d’où est né un nouveau rapport à l’animalité : les animaux de compagnie, au travers desquels est vu tout le règne animal.  Francis Wolf, philosophe 

Si la question du bien-être animal est devenue un sujet de société, elle le doit essentiellement à des raisons démographiques qui se sont précipitées au cours des dernières décennies : le nombre des ruraux ne cesse de décroitre. Au début du XXème siècle, les deux tiers de la population française vivaient à la campagne ; ils ne sont plus que 19%. Les agriculteurs représentent aujourd’hui 1,5% des actifs. Ils en représentaient encore 7,1% en 1982 (source INSEE). 

C’est dire qu’avec le lien à la vie rurale s’est perdu, chez nos contemporains, une sensibilité aux phénomènes de la nature et à l’altérité animale. Il y a quarante ans, on concevait encore la condition animale dans sa diversité, animaux domestiques (et non de compagnie, on y reviendra), animaux de labeur et faune sauvage, elle-aussi très diverse. Les animaux domestiques avaient une utilité : le chat éloignait rats et souris et le chien gardait les troupeaux. Les animaux de labeur étaient encore ceux de la ferme, qu’on voyait naître, grandir et nourrir les humains sous des formes variées (lait et viande). Et la faune sauvage, dans sa diversité, cohabitait avec les activités humaines. Une grande partie de la population, qui peuplait ou visitait nos campagnes, était le témoin de cette vie animale. C’était il y a quarante ans et même un peu plus. 

A cette vie animale réelle, s’est substituée, dans l’inconscient collectif une vie animale fantasmée. Elle est constituée du bestiaire de Walt Disney, où les oiseaux parlent à Cendrillon et où le lionceau est l’ami du phacochère, et des animaux de compagnie. La compagnie : étymologiquement, ceux avec qui on partage le pain. Cela dit tout de la place prise par ces animaux d’un nouveau type dans la vie de ceux qui les adoptent ; celle d’un compagnon (ce même terme par lequel on identifie désormais son partenaire de vie, autrefois conjoint, mari ou époux). On comprend mieux pourquoi s’y est associé rapidement un anthropomorphisme ravageur, qui conduit à prêter aux animaux « de compagnie » les mêmes besoins et sensations que les humains. Et ainsi à les associer aux besoins des humains, à les humaniser : l’anthropomorphisme sous-jacent prépare ainsi le terrain à l’antispécisme, cette idéologie qui ne distingue pas les animaux des hommes. 

Dès lors qu’on identifie les animaux aux humains, l’élevage, les zoos et les cirques, la corrida ou la chasse, ne paraissent plus que comme une immense barbarie, sentiment fondé sur le fantasme originel évoqué ci-dessus. Les hommes politiques et les « influenceurs » sont sommés de se positionner par rapport à cette question. On évoque le « bien-être » animal, comme une nécessité absolue. Quand le bien-être des humains lui-même s’avère si difficile à satisfaire entre la guerre, les maladies et la soif insatiable d’un « bonheur jamais atteint », quelle définition du bien-être animal pourrait-on donner ?  

A suivre… 

Un document, intitulé « Vènerie & bien-être animal », réunit les principaux arguments sur ce thème. Il est disponible sur simple demande à agallon@venerie.fr

Incohérences animalistes

Le rédacteur de ces lignes s’est récemment trouvé à débattre avec une jeune vétérinaire, une représentante de PETA (People for the Ethical Treatment of Animals) et Muriel Fusi, co-présidente du parti animaliste et candidate malheureuse à plusieurs élections. Le débat, qui portait spécifiquement sur les chiens de chasse, était conduit par un éducateur canin qui, selon ses dires, ne prenait pas position, mais était totalement ignorant des spécificités des chiens de meute. Ce débat, capturé en vidéo, a duré près d’une heure ce qui a laissé tout le temps aux parties de s’exprimer. Qu’en ressort-il ? 

L’animateur du débat, éducateur canin, exprima tout d’abord l’inquiétude des populations face à une chasse à courre. La meute est-elle dangereuse ? Doit-on craindre pour soi-même ou pour son propre chien ? Il faut sans doute y voir l’effet persistant de la malheureuse affaire Pilarski, survenue en novembre 2019 dans l’Aisne, dans laquelle les chiens de vènerie, un temps suspectés, furent bientôt innocentés. Les veneurs devront longtemps encore expliquer que leurs chiens ne sont pas dangereux. Les présentations de meutes dans les fêtes de la chasse, où les enfants sont conviés au milieu des chiens, contribuent pour une part significative à en faire la démonstration. 

Au premier rang des arguments qui nous sont opposés viennent les conditions de vie des meutes, et notamment leur hébergement : il est aisé d’y répondre par les normes imposées par les services de l’Etat à la construction d’un chenil. Cette contrainte réglementaire était inconnue de mes contradictrices, qui, dans le souci de polémiquer, en furent réduites à s’enquérir de la fréquence des visites de contrôle des services vétérinaires… 

Les unes et les autres se sont également appliquées à multiplier les exemples de chiens maltraités par des chasseurs : la vétérinaire qui les soigne après des blessures de chasse comme les deux militantes animalistes, évoquèrent de nombreux « témoignages de terrain. » Et quand bien même elles allaient chercher leurs exemples jusque dans l’Aude, où on ne chasse pas à courre, tout mauvais traitement de chiens de chasse rejaillit sur l’ensemble de la communauté des chasseurs, veneurs compris. Une seule solution en ce cas, faire écho à leur dénonciation. 

Nous en arrivions donc, peu à peu, à un moment du débat où nos points de vue, nos sentiments et les contraintes réglementaires qui venaient les appuyer auraient pu nous conduire vers une sorte de concorde inattendue. Par affection pour leurs chiens d’abord, par la connaissance aigüe de la relation particulière qui les lie au « meilleur ami de l’homme », et aussi par simple souci d’efficacité (des chiens maltraités ne chassent pas bien), les veneurs prennent le plus grand soin de leurs meutes.  

Cette issue du débat était insatisfaisante pour deux de mes interlocutrices, dont le fond de commerce consiste à ne pas aimer les chasseurs. A bout d’arguments, Muriel Fusi, co-présidente du parti animaliste, dégaina les deux charges qui devaient, à son sens, lui valoir la « victoire » : nous marquions nos chiens au fer rouge et nous les affamions les veilles de chasse, « afin qu’ils chassent mieux » (sic). Muriel Fusi, qui venait de prétendre avoir déjà suivi des chasses à courre, démontrait ainsi le contraire. Au mépris de toute galanterie, je fus contraint de le lui faire remarquer. 

La seule barrière qui se dresse entre les veneurs et les « amis des animaux » est celle de l’idéologie animaliste. Notre souci du chien est fondamentalement le même, mais il serait intolérable pour les animalistes d’en convenir, puisque leur but irraisonné est l’interdiction de la chasse. Continuons donc inlassablement d’y opposer la vérité irréprochable de nos chenils et aimons nos chiens ! 

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