30 septembre 2021 – Pourquoi selon vous la sauvegarde des pratiques traditionnelles est importante ?

Dans le mot d’ordre de la mobilisation, le terme le plus important pour moi est le mot chasse. Quand on attaque la vénerie, la chasse à la palombe au filet, aux gibiers d’eau, on attaque au final la pratique dans son ensemble. Je pense qu’actuellement en France, il y a des choses plus importantes à faire que d’aller emmerder un papi qui chasse trois alouettes par an avec une matole. D’autant plus que ce sont des chasses qui vont à terme disparaître, naturellement, simplement, pourquoi alors vouloir accélérer le cours des choses ? Nos détracteurs veulent d’autant plus l’interdire en avançant des arguments, qui ne sont pas recevables et qui démontrent leur ignorance totale de ce qu’est la tradition cynégétique.

Que répondre justement à ceux qui estiment que la chasse est une pratique d’un autre temps ?
Pour moi la chasse est une passion. Comment expliquer philosophiquement et rationnellement cela ? Ça ne s’explique pas, ça se vit. Mais les opposants ont parfaitement le droit de s’exprimer, d’être contre. C’est leur droit le plus absolu et ça ne me gêne pas. En revanche, ce qui me dérange est le fait de passer d’une opinion à une envie d’interdire une passion qui ne va pas à l’encontre du fonctionnement de notre société. Ce n’est pas parce que l’on n’aime pas quelque chose que l’on doit demander sa prohibition. C’est ce palier nouveau que l’on vient de franchir que je ne comprends pas. À titre personnel, je ne perds donc pas de temps à répondre à certaines personnes qui ont des préjugés, qui ne veulent rien entendre, rien écouter et qui, quoiqu’il arrive, ne voudront pas changer d’avis.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, de plus en plus d’urbains prennent leur permis. La pratique tend également à se féminiser. Est-ce le cas aussi sur le territoire ?
En Haute-Garonne, la métropole toulousaine et muretaine concentre le plus de population. De ce fait, de plus en plus de chasseurs résident en milieu urbain car c’est là qu’ils vivent et travaillent. C’est un phénomène tout à fait normal et naturel. Je ne sais pas si les conséquences de la situation sanitaire vont inverser les choses et conduire certains à vouloir quitter leurs appartements en centre-ville pour revenir vivre en milieu rural. Concernant le nombre de pratiquantes, il est chez nous en très légère recrudescence.
À l’approche de l’élection présidentielle, pensez-vous que les choses pourraient évoluer favorablement à l’égard des chasseurs ?
Ne mélangeons pas les choses et ne réduisons pas cette première mobilisation à des enjeux politico-politiciens. Des gens ont simplement consacré un jour de leur vie afin de venir défendre leur passion. Dans le cortège il n’y a pas eu un seul slogan politique. Tous les hommes politiques qui étaient présents ce jour-là cherchaient justement une tribune que nous ne leur avons pas donnée. Ce qui est toutefois clair à l’approche du scrutin présidentiel, c’est que tous ceux qui prônent la suppression de la chasse auront du mal à avoir nos voix.
D’autres mobilisations sont-elles en préparation ?
Nous qui passons pour des gens avec une certaine image collée sur le dos, je tiens à souligner que tout s’est déroulé sans aucune anicroche, ni débordement, contrairement à de nombreux mouvements actuels. Nous n’allons pas rester sur ce premier succès d’ampleur et nous continuerons à nous mobiliser. Nous réfléchissons d’ailleurs très sérieusement à des manifestations à l’échelle nationale.
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