L’obsession victimaire !

La crise sanitaire a vu s’agiter de plus belle les prédicateurs de la fin du monde ou du moins ont-ils tenté de tirer parti sans vergogne de circonstances exceptionnelles pour emboucher à nouveau les trompettes de leur idéologie punitive et appeler, à nouveau, à la fin d’un monde qu’ils poursuivent de leur vindicte depuis longtemps. Selon eux en ce début de XXIème siècle, dans « le monde d’après », « il est temps de… », « il y a urgence à… », « on ne pleut plus tolérer que… ». Suit, chez les opposants à la chasse à courre, un cortège de poncifs qui mêlent la tradition, l’aristocratie (sic), la cruauté, la souffrance, les châteaux, l’invasion, le ras-le-bol, les privilèges, la biodiversité, l’éthique et la morale, pour abolir les uns, dénoncer les autres, et louer les troisièmes ; chacun remettra les bons verbes en face des bons poncifs. Toute cette phraséologie est sous-tendue par ce que le philosophe Robert Redeker nomme le « despotisme victimaire », très en vogue, qui veut que certains se posent en représentants de victimes – animales en la circonstance. Affirmer qu’on « défend des victimes » est sensé imposer l’attention médiatique et politique et créer le buzz sur les réseaux sociaux, avec une complaisance démagogique. Le XXème siècle aura vu mourir tant de millions de victimes – humaines celles-ci – de la barbarie, que le terme-seul est devenu un qualificatif commode pour qui veut justifier sa petite idéologie et s’imposer en « homme de bien ». « Ainsi apparaît la victime postmoderne. Dans cette configuration, se donner en spectacle en tant que victime, c’est attirer à soi, séduire. C’est vouloir engloutir l’autre par la séduction de la souffrance et de l’injustice. C’est tenter de frapper de mort sociale ceux que l’on dénonce. Derrière le masque de la victime se cache un formidable appétit de puissance et de destruction… En particulier, s’emparer du pouvoir de censurer et d’empêcher. » (Robert Redeker)

62 parlementaires ont ainsi rallié la tribune du député Loïc Dombreval qui réclame la fin des chasses traditionnelles ; soyons assurés que nombre d’entre eux ne connaissent pas ces pratiques et auront innocemment souscrit à des allégations bien-pensantes en n’y voyant pas malice.

Plus récemment, le lancement du Referendum d’Initiative Partagée pour les animaux a suscité l’émotion légitime des veneurs puisqu’une des six interdictions qu’il préconise est celle de la chasse à courre. Engagé par trois multimillionnaires des hautes technologies et un journaliste sulfureux, ce RIP qui prétend sauver un milliard d’animaux, cache ses véritables intentions derrière la fausse barbe du « bien-être animal ». Ignorant sciemment la fraternité qui unit pratiquants, sympathisants et riverains de la chasse à courre dans nos campagnes, ils rejettent notre type de chasse, la plus écologique qui soit pourtant, puisqu’elle reproduit le cycle de la prédation naturelle.

A l’heure où nous publions cette chronique, ce sont 117 parlementaires qui se sont déclaré prêts à soutenir ce referendum ; il en faut 185 pour que la procédure s’engage. Il dépend de chaque veneur que cette initiative prenne fin. Chacun de nous est en mesure d’informer son député comme son sénateur des véritables motivations de ce RIP pour les animaux, véritable fourre-tout compassionnel qui cache – mal – son aspiration à un monde animaliste ; celui que rejettent 99% de nos concitoyens. L’avenir de la vènerie a besoin de chacun de nous.

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