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Chasser ou pas : attendons d’en savoir plus

L’allocution prononcée hier soir, mardi 24 novembre, par le Président de la République présentait les grandes lignes du déconfinement progressif du pays qui va s’étaler sur une période courant du 28 novembre au 20 janvier.

Il serait abusif de vouloir trouver dans ces propos une interprétation qui constituerait une autorisation formelle de chasser à nouveau à partir de samedi prochain. Il nous faut notamment comprendre ce que l’autorisation de sortie dans un périmètre de 20 km pendant trois heures recouvre.

Il convient donc d’attendre les précisions que nous allons chercher auprès de la FNC et du Ministère de la Transition Ecologique si possible aujourd’hui. Nous reviendrons vers vous au plus vite et quoiqu’il en soit au plus tard vendredi.

Hugo, le nez au vent

Dans nos vallons, Hugo, grand Anglo-Français et fin limier, quête puis requête, espérant humer une de ces subtiles senteurs asphaltées. Que le temps soit à la grappille des abeilles, à la pluie qui sans cesse se déverse, ou à la tombée des flocons jonchant les arêtes, il explore sous des saules ou des Sudètes*.

Dans nos vallons, Hugo porte fièrement en son prénom, une âme de garçon.
Il acquiesce de nombreuses câlineries contredisant ainsi avec sa prestance et sa nonchalance. Approchant sa truffe pour tenter de chérir ou de remercier peut-être, en glissant un petit coup de langue, il laisse paraître son œil borgne de naissance, blanchi partiellement.
Il épanche, toujours de la même manière, son dépit, son entrain ou sa colère. De son regard, il fixe l’être qui lui est le plus cher, s’exprimant dans son langage que nul Homme, par le passé, n’eut déchiffré.

Dans nos vallons, Hugo, le nez au vent, s’exhale hardiment : « AOOOOOH » ! D’un ton rocailleux, la voix, se laissant porter par le vent, stagne et s’oppose au silence qui en devenait presque pesant.
Maîtres, piqueux et boutons le savent, devant lui, ils sont là, les sangliers qu’ils eurent tant désirés.
Comme un modèle, un patriarche, un véritable chef de clan, il attend patiemment. Il attend, pour l’épauler, que ses compagnons de meute le rejoignent pousser de joyeuses menées.

Dans nos vallons, Hugo demeure et demeurera, un chien de foi, un chien des bois, un chien d’abois.

Le vieux Hugo, chien des « grands devants », appartient à l’un de mes proches amis passionnés. Il est le fruit de générations d’élevage, de sélections génétiques et de dressage. L’amour qu’il émet se ressent à travers lui et ne manquent que les mots pour qu’il le retranscrive…

Déc[O]uplons les savoirs de la nature. J’accour[R]e.

*variété de Mélèze (Larix Decidua)

Et si la vènerie avait tout compris ?

A l’heure où le mal être collectif de notre pays fait battre le pavé à des millions de français et les pousse à s’inventer des causes parfois absconses pour redonner un sens à leur existence, la vénerie poursuit son laisser-courre joyeusement, affermie par une tradition assumée qui lui permet d’être résolument tournée vers l’avenir parce que profondément ancrée.

Il faut en effet constater gravement ou légèrement selon l’humeur ou le caractère, que les repères de notre pays chéri, oserais-je dire : de notre Patrie, s’effritent sérieusement, laissant çà et là un drôle de champ de bataille au fond du cœur et une confusion certaine dans la tête de nos enfants. Quand on ne sait plus d’où l’on vient, comment savoir où l’on va et qui l’on est ? Quand il n’y a plus de fierté et de beauté, en somme plus de grandeur, que reste-t-il à l’homme ?

Alors quoi de plus naturel au fond que l’existence même de nos chers AVA, pour ne prendre qu’eux. Car en mal d’identité, ils se communautarisent ; en mal d’autorité, ils tyrannisent ; en mal de nature, ils « artificialisent » une écologie ; en mal de beauté et d’élévation ils se créent une idéologie, un combat. Pour eux ce sont tant de tâtonnements sans réponse véritable, sans justesse, finalement sans bonheur. Ce sont tant de certitudes douteuses et de mensonges consentis. Une quête souffrante du bonheur, alors que pourtant tout est là à portée de la main.

Nos opposants, sans le comprendre, admettent que les veneurs semblent libres et heureux, qu’une cohésion forte est présente malgré le faisceau des différences sociales, qu’une passion semble les émouvoir ensemble. C’est parce que la vénerie est forte de ses racines incarnées dans des usages immuables. Autrefois aristocratique, elle élève aujourd’hui en offrant à tous son élégance, refusant inexorablement le nivellement par le bas. La vénerie est une continuité naturelle entre l’ancien temps et le nouveau, sans rupture, sans révolution, sans blessure. La vénerie lie les hommes entre eux autour d’une passion, autour d’un mystère, celui de la vie et de la mort. En conservant une structure fondée sur l’autorité (auctoritas en latin signifie : faire grandir) avec les maîtres d’équipage, et des repères que sont les rites (traditions, fanfares, tenues…), elle offre un cadre propre à l’épanouissement, qui loin de restreindre la liberté en offre un précieux écrin.

Enfin, elle est un rattachement à la terre, celle qui est sous nos pieds, si près de nous, celle qui ne ment pas, celle avec laquelle on ne peut tricher sans en payer les conséquences. Celle qui rythme le temps des hommes par ses saisons, celle enfin qui offre la vie et qui la reprendra.

J’aime la vénerie pour la chasse bien sûr, cette quête époustouflante et incertaine, cet ensemble d’engagement, d‘art et de savoir qui fonde l’amour mystérieux du veneur. J’aime la vénerie pour l’élégance et la courtoisie de ses rendez-vous, le bon sens et la vérité paysanne. J’aime la vénerie enfin car elle est un vecteur formidable d’éducation, par la transmission de valeurs essentielles, à mes petites têtes blondes. Elle contribue à en faire des Français debout dans le monde et des hommes humbles sur la Terre.

C’est donc aussi parce que la vénerie est l’un des nombreux repères qui manque à notre société qu’elle doit vivre. Chasser à courre, c’est résister, durer et offrir un avenir plus radieux à nos enfants.

QUO VADIS ? « Où vas-tu ? » demandait Saint Pierre à Jésus alors sur la voie Appienne. Si l’on ne sait pas toujours où va le monde, une chose est sûre, samedi, moi, je serai à la chasse !

Contrastes

La journée du samedi 31 octobre aura été, pour tout veneur, une journée de contraste. Deuxième jour du reconfinement, elle concrétisait, tout d’abord en ce début de week-end, la grande déception de chacun de nous, privé de chasse pour plusieurs semaines. Certes, pareille circonstance s’était déjà produite, par temps de neige par exemple. Mais alors toute la vènerie française ne se trouvait pas ainsi immobilisée ; il restait encore la possibilité d’aller visiter des équipages situés dans des régions au climat plus clément. En ce 31 octobre, pas d’échappatoire. Caresser ses chiens, nettoyer son matériel, et relire les comptes-rendus des premières chasses semblaient les seules issues proposées au veneur.

Mais en fin d’après-midi, une nouvelle vint tempérer, si ce n’est dissiper totalement, cette morosité. La presse picarde annonçait : les « deux vétérinaires mandatés par la justice ont conclu que seul le chien qu’Elisa Pilarski promenait alors est à l’origine de sa mort. » Le 3 novembre, le résultat des tests ADN tant attendu confirmait la totale innocence des chiens de meute dans le drame de Retz. Ainsi donc se trouvait officiellement vérifiée l’affirmation que nous ne cessions de marteler depuis ce funeste 16 novembre 2019 où la malheureuse jeune femme trouva la mort en forêt dans de si épouvantables circonstances : les chiens de vènerie sont incapables de s’attaquer à l’homme. Nous les faisons naître, nous les élevons, nous les nourrissons, nous les soignons ; leur relation avec l’être humain est forte et empreinte de confiance et d’affection. Leur dressage pour en faire des chiens d’ordre implique une rigueur qui exclut toute cruauté, tous sévices, et renforce la relation homme-chien.

A dires d’expert, il semblerait même que le chien est naturellement aimable avec l’homme ; seul un dressage spécifique de son maître ou l’angoisse qu’il lui transmet développent son agressivité et sa dangerosité. Hélas, le pauvre Curtis semble en avoir eu son compte, les deux experts vétérinaires déclarant même que « son dressage contre nature relève d’une forme de maltraitance animale. »

Ces éléments d’appréciation du comportement du chien semblent avoir échappé à nos opposants. Aveuglés par leur obstination à nous nuire, ils ne cherchent pas plus à comprendre le comportement des chiens que la chasse à courre elle-même. Brigitte Bardot, ne fixant aucune limite à son outrance, accusait nommément la vènerie d’être responsable de la mort de la jeune femme dans un courrier adressé dès le lendemain du drame à la ministre de la transition écologique d’alors, Elisabeth Borne ; ce courrier est d’ailleurs toujours consultable en ligne sur le site de sa fondation.

Assurément l’idéologie animaliste a sa part dans le climat de haine qui se développe actuellement en France, que le gouvernement prend très au sérieux, et dont on sait désormais qu’il fait des ravages qui endeuillent trop souvent la France dans la période actuelle.

Mais nos opposants auront fait montre d’un tel aveuglement fanatique dans cette affaire, qu’ils se trouvent profondément décrédibilisés. Leur parole est durablement entachée du soupçon de mensonge. Ce mensonge, qui, avec la calomnie et la manipulation, constituent les armes habituelles de leur harcèlement prohibitif. L’opinion publique est désormais fixée sur le crédit qu’elle doit accorder à leurs allégations.

Reste la mort d’une femme et de l’enfant qu’elle portait, tués par la bêtise d’hommes qui, eux, ne chassent pas à courre.

Philippe Vigand nous a quittés

Philippe Vigand, président du Rallye l’Aumance depuis la disparition de sa sœur Pascale d’Ormesson en 2018, est décédé hier dimanche 15 novembre.

La constance et la vaillance qu’il a témoignées face aux difficultés du handicap depuis 30 années sont un exemple pour tous ceux qui l’ont côtoyé.

La Société de Vènerie présente ses sincères condoléances à sa famille.