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Raymond Bougreau nous a quittés

Raymond Bougreau, Maître d’Equipage de l’Equipage du Goupil dans la Vienne depuis 40 ans, est décédé brutalement le 22 avril dans l’après-midi à son domicile. Il avait 71 ans. Raymond Bougreau était une référence dans la vènerie du renard. Il a également été lieutenant de louveterie.

L’Equipage Rallye Goupil a fait partie des premiers équipages de renard.

La Société de Vènerie assure sa famille de toute sa sympathie dans le deuil qui la frappe.

Nos chiens et le covid-19

Dans le contexte épidémique que nous vivons, il est important de ne pas subir des confusions générées par des sources non contrôlées. Il nous a semblé important de vous faire part des connaissances actuelles quant au risque de contamination des carnivores domestiques par le virus SARSCoV-2, agent de la maladie Covid-19.

Si, à travers le monde, de rares contaminations de chiens et de chats détenus par des personnes atteintes du Covid-19 ont été identifiées, si une contamination expérimentale de carnivores domestiques ou le passage en laboratoire vers d’autres animaux de la même espèce ont eu lieu, aucun cas de contamination de l’homme par les carnivores domestiques n’a à ce jour été décrite. Vous trouverez en pièce jointe deux communications de l’Académie Vétérinaire de France qui font le point sur les connaissances actuelles sur le sujet.

Il convient donc pour le moment d’être raisonnable. Il faut respecter scrupuleusement pour les animaux les mêmes règles de protection élémentaires que l’on met en œuvre pour les hommes. Toute personne malade ou suspectée de l’être doit impérativement éviter tout contact avec les animaux. On note, en outre, que les seules contaminations décrites à ce jour vont de l’homme vers l’animal.

Vous pouvez obtenir les dernières informations sur le sujet en vous connectant sur le site de l’Académie Vétérinaire de France : academieveterinaire-defrance.org Je vous souhaite à tous beaucoup de courage en ces temps troublés.

Paul Chauvin, Docteur Vétérinaire et Président du Club du Chien d’Ordre

>> Point sur le risque zootique au 5 avril par le Professeure Jeanne Brugère-Picoux

>> Communiqué de l’Académie vétérinaire de France

Covid-19 : manifestations annulées et reportées

Les conditions de confinement qu’impose l’épidémie de coronavirus occasionnent des annulations et des reports d’événements liés à la vènerie.

  • Annulations :
    • Chasse & Nature en fête à Fontainebleau, les 30 & 31 mai 2020
    • Championnat de France du Cheval de Chasse à Fontainebleau, les 30 & 31 mai 2020
  • Reports :
    • Assemblées Générales des équipages et des veneurs, prévues le 30 mai 2020 à Fontainebleau
    • Game Fair à Lamotte Beuvron, prévu du 12 au 14 juin 2020
    • Pour ces deux événements, des lieux et dates sont à l’étude ; ils se préciseront en fonction des conditions de sortie de confinement.

Les manifestations à caractère régional sont, elles-aussi, impactées par les circonstances ; leurs organisateurs vous fourniront toute précision.

Le monde en défaut

S’arrêter de longues minutes à écouter bruire la nature. Fouler et refouler inlassablement le même kilomètre. Être attentif à une branche qui frémit, un chien qui hume, un cheval sur le qui-vive. Attendre qu’il se passe enfin quelque chose… Le temps du confinement serait-il bien connu du veneur : le temps du défaut ?

L’épidémie de coronavirus a eu raison de notre fin de saison de chasse. Peut-être donnera-t-elle raison à notre vie de chasseurs.

Rat des villes autant que rat des champs, je suis bien placé pour savoir que l’épidémie est arrivée par ceux, et d’abord à ceux, qui prennent l’avion aussi facilement que le métro – mais rarement la voiture. Ces citoyens du monde à qui le monde, pour une fois, le rend bien. Ces gens de tous horizons qui, pour plusieurs semaines, n’en ont plus qu’un devant les yeux. Presbytes de toujours contraints soudainement à la myopie.

Rat des champs autant que rat des villes, je n’ai pas hésité très longtemps lorsqu’il a fallu choisir entre tourner en rond dans quelques mètres carrés ou regagner ma campagne natale. Plus d’un million de Parisiens en ont fait autant, qui ont su se rappeler, en pleine crise, qu’ils avaient des racines quelque part. D’autres, sans doute, (re)découvrent ce qui, à nous, veneurs, est familier : le rayon d’action tracé à la vigueur des mollets, la nature en plein réveil de printemps, le plaisir d’un bon repas, la joie de journées en famille. Une sorte de rappel à la modestie pour l’homme universel et connecté, pour une société qui ne cesse jamais d’accélérer et que quelques molécules de matière vivante suffisent pourtant à mettre à l’arrêt. Au passage, a-t-on entendu personne prendre la défense du virus et refuser qu’on le combatte, au nom d’une soi-disant égalité entre les espèces ?

Les réfugiés du covid découvrent peut-être aussi autre chose : un mois à la campagne, sans cinéma, sans bar à chaque coin de rue, avec une bande passante qui décourage rapidement de télécharger le prochain épisode d’une série… Laissons-les mariner un peu et – qui sait ? – peut-être sera-t-il temps, fin septembre, de leur rappeler que la vènerie est aussi un spectacle auquel tiennent bien des gens qui, dans nos contrées, n’en ont pas beaucoup d’autres. Et – qui sait encore ? – peut-être accepteront-ils que les rats des champs, qui les ont accueillis sans discuter en pleine débandade, ont encore le droit qu’on ne leur impose pas le mode de vie des rats des villes qui ont fui le leur.

Activités humaines et grands ongulés

Le résultat des prélèvements des grands ongulés pour la saison de chasse 2018/2019 vient d’être publié :  747 367 sangliers, 586 462 chevreuils et 65 275 cerfs pour l’ensemble du territoire français. Sur dix ans, ces chiffres sont en augmentation de 31% pour le sanglier, 20% pour le chevreuil et 35% pour le cerf. Que signifient-ils ?

Rappelons, tout d’abord, que la caractéristique première de la faune sauvage réside dans le fait que l’Homme n’en contrôle pas la reproduction. Lapalissade diront les uns ; pas les antispécistes les plus acharnés qui rêvent d’une régulation des naissances de la faune sauvage par castration chimique. Que resterait-il de sauvage à des animaux ainsi traités par l’Homme ? Nos idéologues hallucinés ne le précisent pas.

Faute de réguler les naissances donc, les prélèvements sont une nécessité sous nos latitudes pour assurer la cohabitation des activités humaines agricoles, forestières, routières (collisions) et même urbaines et la conservation d’une faune sauvage dans des espaces ouverts. Le polémiste Rémi Gaillard semblait s’émouvoir récemment que la chasse du sanglier demeure ouverte dans plusieurs départements en mars. C’était vouloir ignorer que la prolifération invasive de ces animaux y met littéralement en péril la production agricole, et, de ce fait, l’alimentation des Hommes.

La justification des prélèvements étant ainsi démontrée, rappelons aussi que les chasseurs en assurent la tâche, qualifiée, à juste titre, de mission de service public.

Hormis le sanglier, dont les cycles de reproduction ont connu, au cours des dernières années, un dérèglement qu’explique partiellement la douceur de nos hivers, le chevreuil et le cerf font l’objet de plans de chasse décidés par arrêté préfectoral sur avis des Conseils Départementaux de la Chasse et de la Faune Sauvage, aux vues des comptages effectués chaque année en mars. Ces plans de chasse, instaurés il y a 40 ans, ont permis une augmentation des populations d’animaux sauvages comme le démontre l’évolution des prélèvements sans diminution globale des populations, évaluées chaque année, au contraire. Il n’y a à cela rien de paradoxal, car cette régulation, strictement réglementée, n’est pas destinée à éradiquer les espèces mais plutôt à favoriser leur implantation en fonction des capacités nourricières de chaque massif.

Pour se rapporter à l’article de Charles Stepanoff publié dans la précédente lettre des amis de la vènerie, la nature n’est pas cet « univers séparé de la vie sociale et des traditions humaines » dont rêvent nos détracteurs, mais un espace d’activités humaines dans lequel les Hommes, dont les chasseurs, s’attachent à préserver la présence de grands ongulés. Notre devoir d’Homme n’est pas, contrairement à la conception des animalistes, « une responsabilité parentale à l’égard d’animaux vus comme des enfants » mais une gestion raisonnée de la faune sauvage que nous voulons voir durablement implantée dans nos espaces ruraux.

Un mot enfin sur la situation de confinement sans précédent que nous vivons depuis quatre semaines maintenant. Jean Giono situe son roman, « Le Hussard sur le toit », dans la Provence de 1832, en proie aux ravages d’une épidémie de choléra. Giono disait de son livre : « Le choléra est un révélateur, un réacteur chimique, qui met à nu les tempéraments les plus vils ou les plus nobles ». On fera rapidement le constat qu’il en va de même du coronavirus. Gageons que les veneurs s’attacheront à prouver qu’ils sont parmi les plus nobles, que leurs opposants auront vite fait de démontrer qu’ils sont les plus vils, et que l’opinion saura s’en rendre compte.

Amis de la vènerie, portez-vous bien !

Prenez soin de vous et de vos proches !

Chers amis,

La chaleureuse convivialité qui nous réunit derrière nos chiens durant plus de six mois chaque année a été brutalement interrompue par une crise sanitaire exceptionnelle. Vous avez été nombreux à exprimer votre soutien à nos recommandations successives et je vous en remercie.

Cette crise sanitaire est d’une ampleur et d’une violence inouïes. Elle ramène l’homme à sa vulnérabilité face à la suprématie des « éléments ». Elle va bousculer l’ordre mondial et créer des désastres humanitaires, économiques et sociaux que l’on peut redouter. Il faut, malgré tout, affronter cette épreuve avec courage, détermination et solidarité comme l’ont fait nos ainés dans des circonstances parfois encore plus tragiques.

Un jour viendra où cette crise sera maîtrisée.
La vènerie nous réunira alors à nouveau.
Que cette perspective nous aide à supporter vaillamment le confinement qui s’impose à tous.

Le bilan de la saison écoulée est l’objet exclusif de cette lettre des amis de la vènerie. Il souligne les contrastes saisissants qui caractérisent les conditions de la pratique de la chasse à courre. C’est pour moi l’occasion d’attirer l’attention de chaque veneur sur sa responsabilité individuelle qui engage notre avenir collectif. Seuls notre sens de l’éthique et le respect strict de notre environnement nous permettront de chasser à courre durablement.

Prenez soin de vous et de vos proches !