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Jacques Bizard nous a quittés

Monsieur Jacques Bizard est décédé samedi 13 février à 21h00 dans sa propriété de Marieville à Bonneuil Matours.

De 1968 à 2003, il fut le maître de l’équipage Champchevrier.

Il restera sans conteste comme l’un des très grands maîtres d’équipage de cerf du XXème  siècle, ayant conduit les destinées du plus vieil équipage de France durant 35 années.

Compte tenu du contexte sanitaire, la cérémonie aura lieu dans l’intimité familiale, ce jeudi 18 février.

Militants d’AVA, on vous trompe !

Les reporters de Défendons la Vènerie ont fait une plongée dans le monde des opposants à la chasse à courre ; ils en ont ressorti un documentaire instructif sur les motivations qui animent ces militants, abusés par le cynique leader picard à moustache. On avait certes compris depuis longtemps que son combat se situait sur le plan politique ; il ne s’en cachait pas ; son vocabulaire choisi fleurait bon la lutte des classes : « valets, Moyen-Age, seigneurs, féodalité, laquais, mépris ». Dans chacune de ses interventions médiatisées, il arrive à placer tous ces mots. La condition animale ne lui sert que de prétexte pour se faire valoir.

C’est ce que confirme le documentaire de DVA. On y voit des militants, certes moyennement lucides, assez peu pacifiques voire très agressifs, prêts à en découdre comme si la vènerie représentait l’ultime symbole des privilèges à déboulonner toute affaire cessante. L’un d’eux suggère même de remonter la guillotine, sans doute pour y convier quelques veneurs. Leurs propos reflètent une haine de classe qu’on croyait appartenir à un passé révolu. Ils veulent « lutter contre des ennemis », et on se demande bien ce que leur improbable victoire contre les dits-ennemis apporterait à leur quotidien. Leurs arguments ne sont pas pauvres, ils sont inexistants. Les plus avertis admettent ne participer à ces sabotages que pour faire du buzz.

Toutes les opinions politiques doivent être respectées en démocratie, même les plus extrêmes, même lorsqu’on connait les millions de morts que leur idéologie a pu essaimer de par le monde ; on a aussi le droit de les combattre. Mais en l’espèce, il y a tromperie sur la marchandise ! Les militants picards disent être mus par une volonté politique et on veut bien croire, à les entendre, que c’est pour « casser du bourgeois » qu’ils ont rejoint le « combat ».

Il y a tromperie sur la marchandise car, contrairement à ce qu’on fait croire à ces gens, la chasse à courre n’est pas un repaire de privilégiés. Il suffit, pour s’en convaincre, d’avoir suivi une chasse de lièvre dans l’Aveyron, de chevreuil en Creuse, de cerf en Gironde, ou de sanglier en Haute Garonne. La vènerie est principalement pratiquée par des gens simples, proches de la terre et aimant la chasse au chien courant. Alors bien sûr, il y a quelques « maisons » plus brillantes, à l’histoire prestigieuse et ancienne, qui n’ont pourtant pas à rougir de ce qu’elles sont. Car il en va de la vènerie comme de toute activité humaine : les gens de toute condition s’y côtoient. Comme se côtoient eux-aussi amateurs de foot ou de tennis dans les tribunes des stades, où les loges VIP voisinent avec les strapontins ; et tout le monde s’y passionne pour la même activité. Précisons même qu’à la chasse à courre, les supporters ne paient pas, ce qui, au fond de nos campagnes, constituent un avantage apprécié.

N’en déplaise à Trotsky, la révolution permanente n’est pas encore partout en route, camarade ! et la vènerie est une des magnifiques illustrations de la capacité des hommes à communier autour d’une même passion, par-delà leurs conditions sociales et leurs opinions politiques.

On peut ne pas aimer la vènerie, mais pas pour de fausses raisons.

Une vie de chien : « À mon Limier »

On a tous eu un jour un chien exceptionnel. Pour nous, il s’appelait « Limier », grand, fin et manteau couvert comme on les aime. Ah ! Il était connu et reconnu notre Limier. Avec sa voix spéciale que tout le monde identifiait.

Limier était rapide, criant et avait un nez extraordinaire. Pourtant, à la naissance, sa mère n’avait pas de lait. Récupéré au bout de 3 jours chez notre ami, il était amaigri, froid, il n’aurait jamais dû vivre.

Après l’avoir gardé à la maison et nourri au biberon, Eclipse, une chienne de chez nous qui avait mis bas, l’a adopté. Etant d’un père très fin de nez à 18 mois, il a tout de suite été mis en rapprocher ; il a vite compris son métier.

A 2 ans et demi, il emmenait déjà la meute ; on avait tous confiance en lui, chiens comme humains. Il fallait qu’ils courent, les sangliers, car notre Limier ne leur laissait aucun répit.

Je me souviens, un jour de chasse ; un sanglier méchant nous est annoncé sur le territoire. Bien sûr avec notre chance nous l’attaquons. Il se fait chasser 5 minutes dans des balais et débuche ; il est au milieu du pré alors que Limier sort juste de l’enceinte ; en quelques foulées, il le rattrape. Le sanglier s’arrête et fait face à lui « Tiens bon mon Limier ! Tiens bon ! criait mon père. » Fidèle Limier, prudent, évite les charges de notre animal et attend son équipe ; l’animal est pris, sans casse.

Grâce à lui pas de répit pendant trois belles saisons. Puis cette foutue maladie est arrivée, comme ton père, tes oncles, tes tantes. Tes reins ont commencé à te faire défaut. Prise de sang, traitement, deux mois de combat, deux mois sans toi a la chasse. Deux mois à arriver dans le change, dans un défaut, mon oreille te cherchant encore et encore ; je me suis même surprise à dire à voix haute « aide nous Limier ! »

Ce jour est arrivé, le 6 janvier, où tu es parti rejoindre les autres. Finie ta gaieté, finis les longs câlins dans la paille, terminé les « au coute à Limier ». Le chenil est rempli de tes enfants et, crois-moi, ils ont de qui tenir ; on ne pourra jamais arrêter de parler de toi.

Au revoir mon beau et bon chien.

France bleu et sa parodie d’injure

Journalistes, humoristes, avocats et autres chroniqueurs à la mode ont tendance, ces derniers temps, à prendre position contre la chasse à courre. Une position très « audacieuse » dans le contexte actuel. Gonzague Guespereau, veneur de chevreuil, en a eu la bile échauffée et nous le fait savoir. Une parole de veneur en forme de coup de gueule.

Il est vrai que ces temps-ci il est « tendance » de donner dans l’agri-bashing et dans le chasse-bashing. C’est plus facile que l’inverse ; moins courageux aussi. « Curieuse époque où certains veulent imposer leur mode de vie aux autres », nous a écrit un responsable de Radio France.

La chasse à courre est ainsi décriée de manière violente et intolérante dans les médias, jusqu’à traiter les veneurs de « tocards », de « têtes de cons. » Que cherche-t-on ? Une société intolérante, où l’on s’invective et se méprise ? Je préfère une société inclusive, qui respecte et apprécie la diversité. Ne pas aimer la chasse à courre fait partie de la sensibilité propre à chacun, et c’est donc bien respectable. Mais injurier se pratiquants et trainer ce sujet dans l’ornière du « pour ou contre », conduisant à l’intolérance radicale, c’est abject, destructeur de la paix civile, et intolérant.

S’il y a un quasi-consensus pour respecter (plus que sauver, ce qui serait bien prétentieux) la planète, pouvons-nous réellement le faire sans considérer et accepter la nature telle qu’elle est, avec la prédation qu’elle porte en elle ? Le renard est-il « méchant » quand il tue une poule ?  Ou est-ce à nous, humains, d’accepter la nature et sa chaîne alimentaire comme étant normal et même nécessaire ? L’humain n’est-il pas le seul prédateur capable d’adapter ses prélèvements en fonction des effectifs, afin de maintenir un équilibre écologique ?

Oui, la chasse est fondamentalement nécessaire et légitime, et la chasse à courre est une des chasses les plus naturelles, sans armes, impliquant uniquement des animaux, dans leur instinct le plus authentique.

Comment croyez-vous que nous emmenions 30 chiens libres en forêt, sans un merveilleux lien d’amour et de passion commune ? Venez visiter nos chenils et constater le lien d’amour très fort qui nous unit à nos chiens !

Nous, veneurs, fondons de grands espoirs sur vous, journalistes, pour vous informer puis informer votre public sur la réalité de la vènerie, plus que sur des jugements de valeur a priori, déconnectés et conflictuels. Elle passionne des dizaines de milliers de Français ; cherchez aussi à comprendre pourquoi !

08/02/2021 : Tribune AVA dans Oise Hebdo, voici notre réponse !

Il y a quelques jours, les rédactions des quotidiens locaux Oise Hebdo et le Courrier Picard publiaient dans leurs colonnes une tribune anti-chasse à courre et signée, entre autres, par une petite dizaine de parlementaires. Cette tribune ne pouvant s’expliquer que par un manque d’information de la part des signataires, voici notre réponse.

La chasse est nécessaire. La préservation des espèces sauvages, dans les espaces naturels français, passe par la régulation. On peut ne pas aimer la chasse à courre ; il est cependant important de la comprendre, avant de juger la pratique de dizaines de milliers de passionnés de chasse aux chiens courants.

Des passionnés partout en France & des incidents extrêmement rares

De toute l’Histoire de France, la chasse à courre n’a jamais été autant pratiquée qu’aujourd’hui. 390 équipages chassent le lapin, le lièvre, le renard, le cerf, le chevreuil ou le sanglier. Désormais totalement démocratisés, ils regroupent des dizaines de milliers de passionnés dans 70 départements.

Sur les 10 000 journées de chasses à courre qui se sont déroulées en France depuis le début de la saison 2020-2021, le collectif AVA prétend avoir identifié seize incidents, dont seulement douze sont cités dans la tribune parue le 1er février dans vos colonnes. A l’exception de la perturbation du trafic ferroviaire entre Paris et Chantilly ce 12 janvier (pour laquelle les veneurs sont en relation avec la SNCF) pas un seul n’a donné suite à une procédure. Ce n’est pas que la chasse à courre bénéficie d’une impunité particulière ; son exercice fait l’objet d’une réglementation très stricte. Mais le collectif s’acharne à surmédiatiser des incidents mineurs ; ainsi, un chien mordu et une poule mangée, cités parmi les douze incidents, constituent des événements certes regrettables mais dont le règlement relève au mieux d’un arrangement à l’amiable – ce qui fut le cas pour les deux – et au pire de la justice de proximité. Rien qui ressemble à des « frictions sociales incessantes. »

La chasse à courre, qu’est-ce que c’est ?

C’est le mode de chasse le plus écologique qui s’approche le plus de la prédation naturelle ; des chiens poursuivent un animal sauvage qui a développé, au fil des millénaires, les capacités physiques et sensorielles pour échapper à ses prédateurs. Il en va de même du chat qui attrape la souris, du faucon qui capture le pigeon, de la martre qui vole la poule, de la buse qui s’empare du lapin, ou de la fouine qui dérobe des œufs. L’intérêt de la chasse à courre réside dans la capacité des chiens à déjouer les ruses multiples mises en œuvre par ces animaux chassés pour leur échapper ; les chiens n’y réussissent qu’une fois sur quatre.

Derrière la chasse à courre, un combat politique

En réalité, les motivations des leaders d’AVA sont purement politiques. Ils prétendent, bien à tort, que la chasse à courre est réservée à une élite ; les termes qu’ils emploient pour la décrire comme l’appel à une « écologie populaire » démontrent qu’ils veulent y voir un des bastions que la lutte des classes doit conquérir. Or ils se trompent. La vènerie réunit, autour de la passion du chien courant, des dizaines de milliers d’adeptes de toute condition sociale, jeunes et vieux, hommes et femmes, urbains et ruraux. Deux sociologues du CNRS*, pourtant connus pour leurs idées peu « bourgeoises », l’ont démontré lorsqu’ils se sont intéressés au sujet dans les années 90 ; ils concluaient ainsi leur étude : « La vènerie est un fait social « total », dans la mesure où il parle de la vie, de la mort, de la nature, de la sauvagerie, de la tradition, du sacré, des rituels, de l’art, de la spiritualité, de la philosophie et des rapports sociaux. »

« La chasse à courre dans certaines régions relève de la tradition » ajoutait Georges Marchais, elle est « le vecteur d’une certaine culture qui se perpétue depuis des centaines d’années. Elle fait l’objet de fêtes et de rassemblements populaires, et à ce titre dépasse la seule pratique de la chasse. En toute conscience, peut-on interdire cela ? » s’interrogeait le secrétaire général du Parti Communiste Français.

S’informer avant de signer

Il y a fort à parier qu’aucun des 91 signataires de cette tribune n’a jamais suivi une chasse à courre avec un veneur, ni visité le chenil d’aucun équipage. Et c’est dommage. Dans une société où règne la transparence, les veneurs ont à cœur d’expliquer la chasse à courre pour permettre à chacun d’en juger.

Et fondamentalement, en démocratie, les citoyens ont-ils encore le droit de penser différemment les uns des autres, de ne pas vouloir ou apprécier les mêmes choses ? Tout ce qui ne vous plaît pas doit-il être interdit ?

 

* Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, « La chasse à courre. Ses rites et enjeux. » Paris, Payot, 1993

 

 

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