Comment organiser l’entrainement de mon cheval ?

© Sylvie Mangaud

L’entraînement a pour but de mettre le cheval en état et de supporter les efforts qu’il devra fournir. C’est un travail musculaire et respiratoire qui doit obligatoirement s’inscrire dans la durée.

Programme

De ce travail dépendra toute la performance de la saison. Plus votre cheval puisera tard dans ses réserves, plus il absorbera les chasses difficiles d’hiver. Ce mois de préparation est donc primordial, le rentrer huit jours avant les premières chasses est une fausse économie.
L’entraînement peut déjà commencer au pré, pour peu que vous disposiez de pâtures en pente. Utilisez-les à partir du 15 juillet mais pas avant pour ne pas user prématurément les jarrets. L’avantage des prés en pente est de permettre au cheval de se muscler et de se mettre en souffle progressivement. L’idéal est de rentrer votre cheval vers le 15 août. D’abord, la valeur énergétique de l’herbe est proche de zéro et ensuite, pour qu’il soit prêt dès le début de la saison, il faut compter un mois de préparation.

Les premières séances

Du pas, du pas et encore du pas ! Pas besoin de travail long, il doit simplement avoir lieu tous les jours. En fonction de l’organisation de chacun, vous allez pouvoir alterner séances de marcheur et de travail monté.

Pour la monte, des séances de 50 minutes suffisent. Il vaut dix fois mieux les répéter souvent, que faire une ou deux séances dans la semaine de deux heures chacune. Profitez du fait que votre cheval soit encore un peu mou pour lui mettre une embouchure légère. Vous verrez ensuite en fonction de sa montée en condition si l’on peut maintenir cette embouchure douce ou s’il faut passer à une embouchure plus sévère. Au bout d’une semaine, sessions de pas et de trot peuvent s’alterner. Continuez à démarrer par une séance d’une dizaine de minutes de pas. Une fois au trot, laissez souffler votre cheval deux à trois minutes pour retrouver sa souplesse et son placé. Poursuivez sur un petit trot cadencé. Ensuite, intégrez les changements de rythme.

Voici ce qui pourrait être votre programme de croisière :

1

Sortie de l’écurie
au pas

10 minutes

2

Petit trot
décontracté

3 à 5 minutes suffisent

3

Petit trot cadencé
et placé

10 minutes

4

Trot soutenu ou
galop de chasse

pas plus de 10 minutes

5

À nouveau petit trot cadencé et placé

10 min

6

Retour à l’écurie
au pas

au minimum 5 à 10 minutes

N’ayez pas peur de faire des trottings sur le macadam mais ils doivent être très cadencés et à tout petit trot. Le but est de raffermir les tendons. Pour les phases accélérées, choisissez des terrains sableux ou les bas-côtés en herbe des allées. Pas de trot de maquereau sur les sols durs.

La vibration générée résonne dans les articulations et favorise l’arthrite. Parallèlement, commencez à intégrer les côtes dans vos parcours d’entraînement : douces d’abord, plus raides ensuite. Dans un premier temps, gravissez-les au pas puis, au fur et à mesure des séances, intensifiez la cadence pour lui donner du souffle. Idem pour les descentes.

Certains chevaux en passant du pré au box peuvent engorger légèrement sans que cela soit très grave, mais le cheval vous envoie un signal pour prévenir qu’il faut absolument le sortir le plus régulièrement possible.

Au risque de vous décevoir, le marcheur ne remplacera jamais la préparation du travail monté. Il s’ajoute avec efficacité au programme monté mais ne s’y substitue pas ! Pour être encore plus efficace, utilisez le marcheur pour chauffer musculairement le cheval juste avant la séance montée ou de façon pragmatique, alternez un jour sur deux marcheur et programme monté. Toujours dans ce souci d’efficacité et de pragmatisme, et pour ceux qui le peuvent, lors de votre sortie montée, prenez un second cheval en main.

Pour que la sortie soit utile pour les deux :

  • Enrênez légèrement le second cheval (gogue par exemple) ce qui lui fera travailler son dos même en étant non monté. Alternez le cheval monté à chacune de vos séances.
  • Ne sortez jamais le second cheval en licol, mais bridé. L’idéal étant une longe munie de deux mousquetons qui viennent s’accrocher de chaque côté du mors.

N’oubliez pas ces règles

  • Les lendemains de chasse, le paddock ou une séance de marcheur sont les meilleurs remèdes contre les courbatures. Votre cheval doit être sorti tous les jours monté, marcheur ou paddock, afin d’être calme.
  • Mettez-vous à la place de votre cheval lorsque vous lui demandez quelque chose : est-ce lui qui ne comprend pas ou est-ce vos aides qui ne sont pas assez précises ?
  • Lorsque vous entrez dans son box, faites-le calmement et en parlant doucement. Vous entrez dans son espace privatif et votre venue doit être perçue non comme une agression mais comme une source de confort.
  • Pour faire de réels progrès, il faut que votre cheval ait confiance en vous et vous en lui.
  • Un bon pansage vous permet d’avoir un premier contact tactile et de voir si le cheval est en bonne santé : plaie, engorgement, gonflement... Ne pensez pas que les choses s’arrangeront d’elles-mêmes. C’est très rarement le cas. Traitez donc le problème (physique ou comportemental).

© Chloé d’Amécourt

validez les fondamentaux à l’entraînement

  • Les flaques d’eau :
    n’amenez pas votre cheval sur de petites flaques d’eau. Il les évitera et aura gain de cause systématiquement. Privilégiez plutôt les grosses flaques qui traversent la totalité du chemin et qui le canaliseront. Ce n’est pas de l’eau dont il a peur mais de son reflet. S’il se bloque, ne partez pas dans un conflit inutile : faites lui faire des cercles très courts et remettez-le en avant vers la flaque. Très rapidement il cédera et vous aurez gagné dans le calme.
  • Rentrez votre cheval sec au box.
  • Les fossés :
    d’abord les petits et ensuite, montez en puissance. Le cheval n’a pas peur de sauter un fossé mais il a peur du fond. Dès qu’il aura compris qu’il n’y a pas de danger, il ne fera plus un saut de peur mais un saut raisonné.
  • Les souches :
    ils en ont souvent peur. Il faut calmement les leur faire découvrir à l’entraînement. Vous éviterez ainsi quelques écarts en cours de saison qui, dans l’action, pourraient vous désarçonner.
  • Si votre cheval « treuille » sur le chemin du retour :
    lorsque vous arrivez devant l’entrée des écuries, repartez en sens inverse. Recommencez la manœuvre deux ou trois fois.
    Autre solution : vous consacrez une sortie à faire des allers-retours en passant plusieurs fois devant les écuries. Le résultat ne se fait pas attendre.
  • N’oubliez pas ce vieil adage pour préparer votre cheval : « grand pas, petit trot ».
  • Ne cédez pas à la première difficulté.
    Sachez récompenser une fois l’épreuve réussie.

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