Courrier Picard – vendredi 13 juin
Ce n’est ni le plus connu, ni le plus fréquenté des musées de l’Oise. Le musée de la vénerie fête ses 90 ans ce samedi 14 juin. Au-delà des clivages, l’occasion de découvrir l’empreinte de la vénerie sur les arts.
La galerie du rez-de-chaussée du musée de la vénerie de Senlis plonge les visiteurs dans une ambiance de relais de chasse. – Fanny Dollé
La galerie du rez-de-chaussée du musée de la vénerie de Senlis plonge les visiteurs dans une ambiance de relais de chasse. – Fanny Dollé
Le cerf du Gange de Nicasius Bernaerts. – Fanny Dollé
Peintures, dessins, sculptures… La vénerie a légué un patrimoine culturel important. – Fanny Dollé
La figure de Diane la chasseresse est aussi bien représentée dans les tableaux exposés. – Fanny Dollé
Accessoire indispensable de toute tenue de vénerie, le bouton de vénerie est l’un des éléments les plus emblématiques de l’univers de la chasse à courre. – Fanny Dollé
Portrait signé de Giovanni Boldini d’Olympe Hériot en maître d’équipage. – Fanny Dollé
Le 12 octobre 1935, pour l’inauguration du musée de la vénerie à Senlis dans la chapelle de l’ancien couvent de l’hôpital de la Charité, les équipages de chasse à courre avaient organisé une curée aux flambeaux, l’étape où l’animal est dépecé et donné en tout ou partie aux chiens pour être dévoré. Signe du changement des mentalités, pour célébrer les 90 ans de cette vieille dame senlisienne, les équipages ont prévu de défiler ce samedi 14 juin dans les rues du centre-ville, avec leurs chiens, rythmé par des fanfares de trompes.
Le musée de la vénerie est transféré à partir de 1958 dans le parc du Château Royal où il va occuper progressivement les quatre niveaux du logis du prieuré Saint-Maurice. Cet anniversaire est l’occasion de découvrir des planches originales de tenues de veneurs, réalisées par Charles-Jean Hallo (1882-1969), fondateur du musée. « Ce n’était pas un veneur, il était illustrateur et vivait à Senlis. Il suivait avec passion les chasses à courre qui se déroulaient dans le massif des Trois-Forêts (Chantilly, Halatte, Ermenonville). », rappelle Alice Tourneroche, la directrice des trois musées de Senlis.
Peintures, dessins, sculptures… La vénerie a légué un patrimoine culturel important. – Fanny Dollé
Peintures, dessins, sculptures… La vénerie a légué un patrimoine culturel important. La galerie du rez-de-chaussée, avec son abondante collection de trophées, plonge instantanément le visiteur dans une ambiance de relais de chasse. Des tableaux d’Alexandre-François Desportes évoquent les chasses princières d’Ancien Régime avec un accent particulier sur les princes de Condé à Chantilly (dépôt du musée du Louvre). En plus de la collection permanente, une exposition temporaire met en lumière les peintures de chasse de Carle Vernet : ce dernier est considéré comme l’un des meilleurs peintres de chevaux de son époque.
6 000 visiteurs par an
Les chiens, acteurs de la chasse à courre, ont une grande place, à l’image du portrait de Rocador, le chien d’attaque de la vénerie de l’empereur Napoléon III. Plus déstabilisante, la salle consacrée aux loups, avec l’accrochage du trophée d’un loup monstrueux, le grand loup de Versailles tué à la fin du XVIIIe siècle. « Les lieutenants de louveterie sont les lointains héritiers des équipages de chasse à courre du loup. »
Le portrait de Rocador, le chien d’attaque de la vénerie de l’empereur Napoléon III.
Au dernier étage, des costumes de veneurs complètent la visite. Chaque équipage est identifiable par les couleurs et le bouton de la tenue que portent ses membres. Les vêtements rappellent aussi la présence des femmes, à l’image de la veste de chasse de l’impératrice Eugénie ou des sculptures de la duchesse d’Uzès, militante de l’émancipation féminine au tournant du XXe siècle et première cheffe d’équipage de chasse à courre.
Tenues de veneurs.
Ce petit mais riche musée accueille chaque année 6 000 visiteurs, dont 9 à 10 % d’étrangers. Au-delà des clivages, ce musée permet, comme le souligne ce visiteur dans le livre d’or, de « découvrir une tradition beaucoup décriée mais finalement peu connue ».
Le programme des festivités
11 heures : Défilé des chiens et des équipages de vénerie en centre-ville
10-19 heures : Deux expositions au musée de la vénerie, avec visites guidées tout au long de la journée.
11 à 19 heures : Exposition d’artistes animaliers contemporains au prieuré Saint-Maurice.
16 h 30 : Conférence sur « Les forêts de la vallée de l’Oise au Moyen Âge et sous l’Ancien Régime : lieux de chasse, lieux de vie » par Nicolas Bilot d’Aquilon, au parc du château royal.
19 h 45-21 heures : Concert de trompes et grandes orgues à la cathédrale Notre-Dame.