Lannéanou « La vénerie est une forme de retour à la nature »

Le Télégramme – dim 28 septembre 

Gwendal HameuryPrésident de la société de chasse de Lannéanou, Julien Guéguen est aussi le maître d’équipage des Bords de Nantois. Passionné par les chiens, il chasse à courre. À pied et sans arme. Une activité méconnue.

« Je baigne dans le milieu de la chasse depuis tout petit. Mon grand-père et mon père m’ont donné l’amour du chien courant. Et j’ai toujours eu une fascination pour la vénerie. » Vendredi 19 septembre, alors que la saison de chasse à courre vient d’ouvrir, Julien Guéguen, 43 ans, reçoit au lieu-dit La Boissière, à Lannéanou.

Gilet vert aux boutons dorés sur le dos et fouet à la main, le maître d’équipage des Bords de Nantois fait visiter le chenil quatre étoiles de la propriété, agréé par les services de la préfecture. On y trouve 23 Anglo-Français de petite vénerie qui répondent aux jolis noms de Trompette, Rafale, Vanille, Violette, Réponse, Topaze ou encore Rêveuse, la cheffe de meute. Que des femelles. « C’est assez rare. Mais c’est un choix. Je les trouve plus appliquées que les mâles », renseigne le chasseur, qui distribue des caresses à tour de bras avant l’heure de la soupe. Il les reconnaît toutes au premier regard.

Une heure et demie par jour au chenil

Définitivement, la vénerie, c’est du travail ! « Ça demande un gros investissement personnel. Je travaille 1 h 30 par jour au chenil », confirme ce passionné qui chasse aussi les préjugés. « Contrairement à ce que pensent certains, on ne maltraite pas nos chiens. Au contraire, on en prend grand soin. Ils chassent jusqu’à l’âge de huit ans environ. Ensuite, ils prennent leur retraite. Chez nous ou ailleurs », affirme-t-il.

Et de poursuivre : « Les gens aiment nous cataloguer. Car la vénerie a été créée par et pour les aristocrates. Mais je ne suis pas noble : dans la vie, je suis couvreur et ma compagne assistante maternelle ! »

L’homme reconnaît que dans les grands équipages, l’adhésion peut coûter un peu d’argent. « Mais chez nous, elle est gratuite. Je me débrouille seul pour financer les 1 500 € annuels nécessaires pour faire vivre l’équipage. »

« Nous sommes des spectateurs »

Lorsque Julien Guéguen s’est lancé dans la vénerie, il chassait le renard avec des chiens Harrier. À l’époque, l’équipage des Bords de Nantois était situé à Pléneuf-Val-André (22). C’est son président, Claude Fromont, qui l’a initié. Au décès de ce dernier, en 2013, le quadragénaire a récupéré une partie de la meute. « Je lui en avais fait la promesse. J’ai rapatrié l’équipage à Lannéanou et j’ai continué à chasser le renard jusqu’en 2021. Puis on est passé au lièvre, d’où le changement de race de chiens. »

Le Finistère compte seulement cinq équipages. Celui des Bords de Nantois est constitué de huit membres, dont deux femmes. « Elles sont bien plus nombreuses en chasse à courre qu’en chasse à tir », indique Julien Guéguen.

Ici, pas de cheval, comme dans les grands équipages des autres départements, qui chassent le gros gibier. Le cerf, notamment. Pas de trompettes non plus. « Tout se fait à pied : on marche 15 à 30 km par chasse. Et nous ne sommes pas armés. Notre seul équipement est une pibole, petite corne de chasse pour appeler les chiens. En réalité, ce sont eux qui traquent l’animal. Lorsqu’ils trouvent la voie, on les assiste et on sécurise les lieux. Nous sommes des spectateurs. »

« La vénerie n’a rien de cruel »

« La vénerie est une forme de prédation domestiquée qui n’a rien de cruel », livre un Julien Guéguen pour qui le gibier a toutes ses chances. Son équipage chasse dans le secteur de Lannéanou, Scrignac et Plougonven. Mais aussi un peu partout en Bretagne, sur invitation. « Cette pratique est une forme de retour à la nature », souligne celui qui réalise une quarantaine de sorties par an. Mais pas seulement.

En août, il a ouvert ses portes au public, « pour montrer une belle image de la chasse ». C’est aussi le but qu’il poursuivait quand il a fait tourner ses chiennes dans « Bête Noire », qui sera projeté en novembre au festival du court-métrage de Brest. Ou quand il envisage d’organiser un après-midi pédagogique à destination des enfants du centre aéré de Plougonven. Un inlassable combat.

Julien Guéguen, accompagnée d’Avelig, sympathisante, en sortie avec la meute de femelles Anglo-Français de petite vénerie.

Julien Guéguen, accompagnée d’Avelig, sympathisante, en sortie avec la meute de femelles Anglo-Français de petite vénerie.Photo : Le Télégramme/Gwendal Hameury

Julien Guéguen, accompagnée d’Avelig, sympathisante, en sortie avec la meute de femelles Anglo-Français de petite vénerie.

Julien Guéguen, accompagnée d’Avelig, sympathisante, en sortie avec la meute de femelles Anglo-Français de petite vénerie.Photo : Le Télégramme/Gwendal Hameury

Julien Guéguen, accompagnée d’Avelig, sympathisante, en sortie avec la meute de femelles Anglo-Français de petite vénerie.

Julien Guéguen, accompagnée d’Avelig, sympathisante, en sortie avec la meute de femelles Anglo-Français de petite vénerie.Photo : Le Télégramme/Gwendal Hameury

Julien Guéguen, accompagnée d’Avelig, sympathisante, en sortie avec la meute de femelles Anglo-Français de petite vénerie.

Julien Guéguen, accompagnée d’Avelig, sympathisante, en sortie avec la meute de femelles Anglo-Français de petite vénerie.Photo : Le Télégramme/Gwendal Hameury

Julien Guéguen, accompagnée d’Avelig, sympathisante, en sortie avec la meute de femelles Anglo-Français de petite vénerie.

Julien Guéguen, accompagnée d’Avelig, sympathisante, en sortie avec la meute de femelles Anglo-Français de petite vénerie.Photo : Le Télégramme/Gwendal Hameury

Julien Guéguen, accompagnée d’Avelig, sympathisante, en sortie avec la meute de femelles Anglo-Français de petite vénerie.

Julien Guéguen, accompagnée d’Avelig, sympathisante, en sortie avec la meute de femelles Anglo-Français de petite vénerie.Photo : Le Télégramme/Gwendal Hameury

Julien Guéguen, accompagnée d’Avelig, sympathisante, en sortie avec la meute de femelles Anglo-Français de petite vénerie.

Julien Guéguen, accompagnée d’Avelig, sympathisante, en sortie avec la meute de femelles Anglo-Français de petite vénerie.Photo : Le Télégramme/Gwendal Hameury

Julien Guéguen, accompagnée d’Avelig, sympathisante, en sortie avec la meute de femelles Anglo-Français de petite vénerie.

Julien Guéguen, accompagnée d’Avelig, sympathisante, en sortie avec la meute de femelles Anglo-Français de petite vénerie.Photo : Le Télégramme/Gwendal Hameury

Julien Guéguen, accompagnée d’Avelig, sympathisante, en sortie avec la meute de femelles Anglo-Français de petite vénerie.

Julien Guéguen, accompagnée d’Avelig, sympathisante, en sortie avec la meute de femelles Anglo-Français de petite vénerie.Photo : Le Télégramme/Gwendal Hameury

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