Minoritaires, les femmes veulent se faire une place à la chasse : « Nous avons énormément de jeunes »

La République du Centre – jeu 25 septembre 

L’association Chasseresses de France compte 800 adhérentes. En France, 40.000 femmes pratiquent la chasse. C’est 4 % du nombre total de chasseurs.

Chasseresses de France existe depuis vingt-six ans « pour permettre aux femmes de s’exprimer dans le monde de la chasse, mais aussi de pouvoir prendre des places prépondérantes dans les institutions cynégétiques, à savoir présidente de fédérations départementales, voire plus, pourquoi pas de la fédération nationale », explique la présidente Martine Pion.

À ce jour, trois femmes siègent au conseil d’administration de la fédération nationale, trois autres présidents des fédérations départementales.

Les Chasseresses de France souhaitent s’investir à fond dans le monde cynégétique où les femmes restent peu représentées : elles sont 40.000 pour 1 million de chasseurs, soit 4 % du total : « Nous avons énormément de jeunes, elles seront là pour nous représenter dans quelques années. »

Si elle reste faible, cette proportion de 4 % est en augmentation. « Oui. Il y a vingt-cinq ans, nous étions 0,5 %. La fédération nationale a la volonté de féminiser le monde de la chasse. »

Chasseresses de France réalise une enquête annuelle auprès de 800 à 1.000 femmes.

« Nous nous rendons compte que beaucoup passent le permis mais toutes ne le valident pas. Car les opportunités de la vie font qu’elles ne peuvent, peut-être, plus être sur place au moment de pratiquer la chasse… C’est compliqué pour les femmes. Jeunes, ce n’est pas un problème. Mais dès que nous approchons 25-30 ans, il y a les enfants, la famille. »

Au deuxième rang, Martine et Alice Pion. Premier rang à gauche : Véronique Chafrault,  à la tête de la section du Loiret depuis le 21 septembre. Martine Pion note qu’il existe une coupure dans la pratique de la chasse par les femmes : « Elles reviennent plus âgées. Certaines passent le permis à 50-60 ans, à la retraite. Nous sommes là pour les conseiller, leur donner envie. La chasse, c’est aussi une opportunité de s’affirmer. »

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Qui sont-elles, ces chasseresses ? Beaucoup chassent car la famille chasse :

« Mais nous avons aussi des citadines qui viennent alors que personne ne pratique chez elles, pour découvrir la nature. C’est hyper important pour certaines personnes de se remettre en lien avec elle ; la biodiversité, ça les passionne. Le loisir en famille est aussi génial : emmener ses enfants à la chasse, c’est super. Je salue la chasse à courre pour cela, la grande vénerie qui permet d’emmener toute la famille à la chasse. »

Chasseresses de France développe aussi une autre action : le secourisme canin. Chargée de communication de l’association Chasseresses de France, Alice Pion, fille de la présidente, détaille cette partie de l’activité : « Nous formons des gens aux premiers gestes à la chasse et au-delà. Pour sauver le chien, en cas d’accident : une chute, une hémorragie, si un sanglier perfore la panse ou la fémorale du chien, par exemple. Des non-chasseurs peuvent participer à ces formations. » Le secours au chien, une donnée à laquelle les hommes n’avaient pas pensé.

Tous les types de chasse intéressent les chasseresses. L’une d’elles a pourtant leur préférence : « La chasse à courre concerne 28 % des femmes qui chassent. Certaines sont même maîtresses d’équipage ; quelques-unes, c’est très rare, montent encore en amazone. Elles sont aussi piqueuses. Cela fait partie de l’histoire de France : lorsque le roi partait à la chasse, les courtisanes étaient là, à cheval, comme les hommes », fait remarquer Véronique Chafrault, à la tête de la section loirétaine de Chasseresses de France, depuis dimanche 21 septembre.

Équipement : du progrès à faire »C’est mon cheval de bataille pour 2026-2027″, résume Alice Pion, lorsqu’elle évoque le sujet de l’équipement disponible pour les femmes qui chassent. Même s’il y a du mieux. « Je suis en contact avec tous les équipementiers. Il y a quatre ans, on me riait au nez. Maintenant, à hauteur de 4 %, ils sont presque aux petits soins. La mouvance a changé, il y a un marché très porteur. » Elle s’adresse aux équipementiers : « C’est tout simple ! Il existe des jeans pour femmes, utilisez-les pour faire des pantalons de chasse qui nous correspondent. Nous avons bien entendu aussi besoin d’équipements plus élaborés pour des chasses spécifiques, en montagne, pour la traque… » Il en va de même pour les armes. Chasseresses de France est partenaire de l’Union française des armes en France. Quant à la chasse à l’arc, elle s’avère physiquement difficile. Bander un arc lorsque l’on ne pratique pas le tir sportif, c’est… sportif justement. « Nous discutons avec le président de la Fédération française des chasseurs à l’arc pour élaborer des arcs plus maniables. Je suis aussi en contact avec des facteurs d’arc ».

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