Le Courrier Cauchois – sam 27 septembre 2025
Culture. L’association Trompes & Caux donne un concert de trompe de chasse. L’objectif : faire connaître cette pratique qui se perd.
Lundi 22 septembre, en fin de journée, en passant à proximité de l’église Saint-Ouen de Normanville, difficile de ne pas être interpellé par le son des trompes de chasse. Les sonneurs enchaînent les fanfares qu’ils répètent pour le concert qu’ils vont donner le vendredi 3 octobre.
Des fanfares pour communiquer
Agés de 13 à 88 ans, les sonneurs de Trompes & Caux se retrouvent ici depuis l’année 2020, date de création de l’association. « La trompe de chasse, c’est le téléphone portable d’autrefois », introduit Jérôme Jeanne, l’un des sonneurs. Il présente son instrument : 4,545 mètres de longueur, six notes de base. Et tout le reste n’est que technique de bouche « et de langue ». Chaque musicien a son embouchure propre, dont la taille peut varier selon qu’il joue le chant, la seconde ou la basse.
La trompe de chasse est, comme son nom l’indique, le moyen de communiquer des chasseurs. Il existe plus de 3 000 morceaux, appelés des fanfares, qui permettent aux chasseurs d’annoncer aux autres ce dont ils sont témoins. On peut entendre des fanfares d’animaux, de circonstances mais aussi de fantaisie ou d’hommage. « L’essentiel de notre répertoire vient de la chasse à courre », explique Bastien Malo, président de Trompes & Caux. « Nous sonnons pour rendre hommage aux animaux, mais tous les sonneurs ne sont pas forcément chasseurs ! »
« Nous sonnons pour rendre hommage aux animaux, mais tous les sonneurs ne sont pas forcément chasseurs »
Ce que confirme Valentin Lefebvre, 24 ans. Lui est venu à la trompe de chasse grâce à son grand-père, Christian Lefebvre. C’est d’ailleurs sur son instrument que joue le jeune de Bolbec. « Il m’a transmis la passion, j’ai repris le flambeau », ajoute-t-il. La pratique est exigeante. « Physiquement c’est intense, ça demande un entraînement quotidien ». Bastien Malo a, quant à lui, appris avec Pierre Larcheray, le plus âgé du groupe. « Il n’est pas nécessaire de connaître le solfège, c’est beaucoup d’apprentissages à l’oreille ».
La transmission est l’un des volets essentiels de l’association. « Il m’a appris à sonner gratuitement, et c’est ce que nous faisons aussi. Il n’y a pas de cotisation, le seul prérequis, c’est d’avoir son instrument ». La pratique favorise le lien social et les rencontres. Gendarme, menuisier, charcutier ou encore boucher : les musiciens viennent d’horizons différents mais ils ont tous la même passion, qu’ils souhaitent partager avec le public.
Concert le 3 octobre à 19 heures, dans l’église. Entrée libre, dons au bénéfice de l’association et des sorties de l’école.
par Anaelle Dessole