C’est en ces termes qu’AVA présentait les choses avant de féliciter « tous les habitants qui se sont levés samedi contre la barbarie chez eux », en guise de premier bilan de leur action de sabotage des 90 ans du Musée de la vènerie le samedi 14 juin dernier à Senlis.
Permettez-moi de faire les comptes :
Senlis compte environ 15 000 habitants. À en croire AVA donc, 12 000 d’entre eux appellent de leur vœux la fin de la chasse à courre. 12 000 personnes qui n’avaient qu’a passer le seuil de leur porte pour se joindre au cortège pour lequel AVA a battu un rappel national sur toutes ses plateformes.
Et c’est sans considérer les 650 000 autres anti-vèneries que compterait le département de l’Oise et qui auraient pu être de la partie, AVA ayant même tracté physiquement dans plusieurs villes, et organisé des covoiturages pour l’évènement.
Ni même rappeler qu’à moins de 50km de là vivent les millions d’antis de l’agglomération parisienne qui auraient pu, eux aussi, contribuer à faire grossir les rangs.
Et pourtant, ce ne sont que quelques dizaines de personnes qui se sont retrouvées derrière Stan pour agonir d’injures et de cris le défilé dans la vieille ville de Senlis des chiens de cinq des équipages de la région accompagnés de quelques veneurs en tenue, aux sons des trompes (la barbarie, vous dit AVA).
Aussi la conclusion est sans appel : Aucun de ces sondages ne mesurent le début du commencement d’une profondeur de conviction chez ceux qu’ils interrogent. Ils n’ont aucune utilité objective autre que de donner l’illusion d’un vernis de sérieux aux récits fantasmés des anti-chasses. C’est tout.
En attendant, chez AVA France, on est super fiers de cette journée d’action : fiers d’avoir gâché la sortie de messe des communions, d’un mariage, la journée des badauds, et forcés la mobilisation de centaines de policiers et gendarmes qui avaient, soyons en sûrs, mieux à faire de leur journée.
Tout ça parce qu’ils ne supportent pas que des gens dont ils ne tolèrent pas la passion et nient tout simplement l’existence puissent organiser une parade de chiens et de musique de trente minutes.
Ils considèrent que leur droit inaliénable à manifester est un droit inaliénable à saccager les manifestations des ennemis qu’ils se sont désignés.
Ces gens vous racontent à longueur de temps que la région vivrait sous l’horrible joug des terribles veneurs, alors qu’en réalité, ce sont eux les intolérants, incapables de supporter un gramme d’altérité, incapables de supporter l’Autre.
En définitive, AVA aura tout de même été bien embarrassé de devoir faire manifestation commune avec une quinzaine de militants cagoulés de l’extrême droite antispéciste du réseau Pythagore, et Stan aura terminé sa journée en garde à vue pour organisation d’une manifestation non déclarée.
Et plusieurs milliers de veneurs, amis ou simples curieux auront profité de la magnifique organisation de cette journée des 90 ans du musée de la Vènerie de Senlis.