Actualités3 novembre 2025

Quête, effort et discipline

Il y a 60 ans, le 29 novembre 1965, Edgard Pisani, alors ministre de l’Agriculture du gouvernement Pompidou, écrivait une préface pour la revue Vènerie dont nous avons retrouvé récemment le facsimilé ; il figure en annexe de ce texte. Pisani y évoquait la quête, l’effort et la discipline inerrants à ce qu’il nommait une bonne chasse. Il parlait de la joie de la quête et du plaisir de la compagnie qui devaient prévaloir sur la satisfaction de la prise. Il détaillait avec une justesse profonde les divers enseignements que tire tout veneur de ses laisser-courre. Il voyait la chasse à courre comme la plus passionnante, la plus spectaculaire et la plus difficile. Il accordait au veneur des qualités de courage, de volonté et d’intelligence. Il qualifiait la vènerie de lutte sportive et concluait en affirmant qu’elle mérite de survivre et de progresser.

En une vingtaine de lignes d’un style parfait, Edgard Pisani démontrait qu’il avait su comprendre toutes les spécificités de la chasse à courre. Et Philippe Mitterrand, frère de celui qui devait devenir président de la République 15 ans plus tard chassait le lièvre à courre.

60 ans plus tard, les postures politiciennes imposées sont venues interdire à de nombreux responsables politiques le courage de tels engagements. Pourtant la vènerie n’a pas changé, et si elle a su évoluer, c’est dans le sens d’un respect toujours plus vigilant de la sensibilité de ses contemporains.

Certains voudraient faire croire que la vènerie appartient à « une époque révolue. » On aurait envie de leur demander depuis quand cette époque est révolue et où elle est révolue. Ce qui était loué il y a 60 ans par les responsables politiques au pouvoir et qui existe depuis des siècles se trouverait donc « révolu » en quelques courtes décennies par le miracle de la volonté de quelques animalistes fébriles, nouveaux docteurs de la loi ? Qui êtes-vous, champions de la table rase ? Que connaissez-vous de la vènerie ? Voyez les rendez-vous de nos chasses ou l’affluence aux célébrations de Saint Hubert, et vous découvrirez que ce monde n’est pas « révolu » au fond de campagnes que vous fréquentez peu. Nos valeurs que présentait si justement Pisani il y a 60 ans demeurent les mêmes, et trempent le caractère des veneurs.

On passerait pour un vieux schnock en maugréant que c’est peut-être le goût de la quête, de l’effort et de la discipline qui est révolu. Et ce serait justice, car, en dépit des chants de sirènes de la société de consommation et du marketing politique, se sont toujours bien la quête, l’effort et la discipline qui guident l’homme vers son accomplissement dans tous les domaines auxquels il s’intéresse.

Si la vènerie réclame un effort de la part du néophyte, c’est celui de l’aborder sans préjuger et de tâcher de comprendre les qualités fondamentales auxquelles elle fait appel chez ses pratiquants. La quête, l’effort et la discipline débutent dès lors que l’on décide de s’intéresser à la vènerie pour la comprendre au moins et l’aimer peut-être.


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