Que faire si mon cheval a du mal à embarquer ?

© Sarah Farnsworth

L’agencement

Un américain très célèbre et homme de cheval d’exception - Monthy Roberts - est l’un des premiers à avoir étudié avec attention l’équilibre que recherchait naturellement le cheval pendant les trajets et non par les contraintes imposées par les constructeurs. Le résultat est sans appel : les chevaux optent pour voyager en biais. C’est ainsi qu’ils gèrent le mieux les changements de vitesse et les tournants. Il y a encore quelques temps, seuls les camions permettaient de voyager de cette manière. Aujourd’hui, certains constructeurs de vans ont intégré ce paramètre et proposent cette formule, même à partir des vans deux places, qu’ils soient monobloc ou tractés.

Le cheval qui ne veut pas monter

Nous avons tous été confrontés à ce problème à un moment ou à un autre. Même si la solution n’est pas toujours simple, il n’y a aucune fatalité. A l’inverse, il n’y a pas de méthode universelle qui garantisse le succès. Simplement, associez du bon sens, de l’observation et un peu de psychologie et vous obtiendrez de réels résultats. Retenons en quelques uns :

  • Ne vous attaquez pas au problème le matin de chasse, vous ne ferez qu’aggraver le conflit. Choisissez plutôt un moment où vous êtes tranquille.
  • Il est certain que les chevaux préfèrent les grands ponts des camions, à l’absence de luminosité et à l’espace réduit des vans. Si vous le pouvez, commencez par faire monter votre cheval dans un camion en ayant pris le soin d’y faire préalablement monter un premier. Si l’opération se passe bien, ce qui se produit dans la majorité des cas, caressez votre cheval à l’aide d’un stick (ou d’une cravache longue) ou sortez quelques carottes de votre poche. Recommencez l’opération plusieurs fois de suite. En faisant cet exercice, vous venez de travailler trois points importants :
  • Il est certain que les chevaux préfèrent les grands ponts des camions, à l’absence de luminosité et à l’espace réduit des vans. Si vous le pouvez, commencez par faire monter votre cheval dans un camion en ayant pris le soin d’y faire préalablement monter un premier. Si l’opération se passe bien, ce qui se produit dans la majorité des cas, caressez votre cheval à l’aide d’un stick (ou d’une cravache longue) ou sortez quelques carottes de votre poche. Recommencez l’opération plusieurs fois de suite.

    En faisant cet exercice, vous venez de travailler trois points importants :
  1. Vous constatez que le problème du cheval n’est pas l’embarquement mais le côté oppressant de l’absence de lumière et l’espace réduit.
  2. Vous venez de développer un climat de confiance réciproque. Il sera donc plus enclin à vous faire confiance et vous serez plus détendu.
  3. Le cheval vient d’associer l’embarquement à du confort.

Cela dit, cette première expérience ne débouche pas forcément sur un succès. Dans la foulée, essayez maintenant de le faire monter dans le van que vous aurez préalablement placé à côté du camion et recommencez l’opération en ayant pris le soin de déplacer le cheval école de l’un à l’autre et sous les yeux du récalcitrant. Si le cheval refuse ou si tout simplement vous ne disposez pas d’un camion, munissez-vous d’un stick. Vous allez ainsi amener votre cheval sur un autre terrain, celui du confort et l’inconfort. Une fois devant le pont, le cheval va marquer un arrêt. Ne tirez surtout pas sur la longe. En revanche, titillez l’arrière de l’antérieur gauche avec le stick. Par réaction, il va avancer l’antérieur et le reposer en avant. Recommencez avec l’antérieur droit et ainsi de suite.

Si vous n’obtenez pas le résultat escompté, chaque fois que le cheval va marquer un arrêt défensif, faites-le immédiatement partir en marche arrière sur 10 à 15 mètres de façon vigoureuse, toujours à l’aide de votre stick. Une fois à l’arrêt, vous le caressez en recommençant plusieurs fois. Là encore, les résultats sont très probants mais une règle s’impose : aucune manifestation d’énervement de votre part ni hausse de ton. En accentuant le problème que le cheval a créé, vous installez une situation d’inconfort pour celui-ci. A l’inverse, il associera le fait de monter à une solution de confort.

Au terme de cette séance et une fois l’objectif atteint, ne vous reposez pas sur vos lauriers. Recommencez à nouveau la manœuvre avec, à chaque fois, une large récompense une fois qu’il est à l’intérieur du van. Mais vous pouvez aussi mettre le van à l’entrée du paddock et y semer sur le sol de la nourriture ou encore pailler le pont. Dans ces deux solutions qui fonctionnent aussi, vous avez contourné le problème mais vous ne l’avez pas résolu. Vous ne vous êtes pas servi de ce problème pour renforcer la confiance mutuelle entre votre cheval et vous.

©Françoise Cernay

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