Quels sont les codes de la tenue vestimentaire ?

© Alexis Courraud

La tenue du veneur fait partie des codes de la vènerie. Chaque élément joue un rôle utile pour le confort et la protection du cavalier. Tenue, cravate, gilet, toque, bottes de vènerie, gants, éperons ont une fonction bien précise qui codifie les règles vestimentaires du veneur.

Le bouton de vènerie

Premier signe distinctif de l’identité d’un équipage. Les premiers boutons de redingote remontent à Louis XIV. Depuis, des milliers d’équipages ont ainsi laissé une trace de leur existence. En principe, chaque équipage fait graver un petit et un grand bouton en y associant une devise.

Les petits boutons

Ils serviront pour votre gilet et votre épingle de cravate. On peut aussi les utiliser à d’autres fins : boutons de manchette ou sur les pieds d’honneur.

Les gros boutons

Ils serviront pour votre tenue, cinq devant et deux derrière, à la ceinture.

En fonction des équipages, les boutons peuvent être en métal doré pour les membres et argenté pour les piqueurs. Une fois, de temps en temps, ils ne sont pas hostiles à l’intervention du Miror...

La tenue ou redingote

Contrairement à ce que l’on pourrait croire et à l’exception des très grands équipages d’autrefois, le port de la tenue comme un élément codifié est assez récent. Elle arrive vers 1820 dans les bagages de la Restauration avec cette forte empreinte de la mode anglaise. Jusqu’au milieu du XIXème, les veneurs chassaient surtout en pelisse de tout genre. On trouve même des cartes postales où bon nombre d’entre-eux portaient des peaux de bique. Aujourd’hui, tous les équipages ont une tenue en drap uni, épais et résistant, avec des parements.

Pour le plus grand malheur de la pérennité de nos tenues, le célèbre « drap cuir » est devenu impossible à trouver. Certains s’orientent vers des « whipcord » qui sont assez performants. Toujours au nom de la tradition, la tenue ne se porte qu’à partir de la Saint-Hubert. Pour les chasses d’entraînement et de début de saison, les piqueurs sont en veste côtelée et les veneurs, le plus souvent en noir ou en tweed.

la tenue à cheval

Pour les hommes

Elle se porte juste au-dessus du genou et quelques centimètres de moins si l’on porte des bottes de vènerie.

Pour les femmes

Elle se porte à mi-cuisse ou comme pour les hommes. Mais elle peut aussi être coupée en forme de veste.

Pour les amazones

La tenue se compose de 2 parties : une veste et une « jupe » qui recouvrent les jambes dont on ne perçoit que la pointe du pied.

Pour les piqueurs

Un galon de vènerie en V inversé dans le dos. Deux V l’un en dessous de l’autre pour le 1er piqueur et un seul V pour le second. En plus de cette distinction, les galons de vènerie seront assemblés dans un ordre inversé : argent-or-argent pour les piqueurs, et pour les membres de l’équipage dont la tenue est dotée d’un galon de vènerie : or-argent-or.

Les parements

On les retrouve sur le col, le bas des manches et les poches. La forme des parements sur les manches peut varier : droit ou en V inversé. La forme des poches peut aussi varier : droites, en W ou en pointe.

Certains équipages optent pour des galons de vènerie qui feront la jonction entre le tissu de la tenue et les parements

La tenue à pied

Surtout utilisée par les équipages chassant à pied, car le personnel à pied des équipages chassant à cheval est devenu rare. Il s’agit, le plus souvent, d’une veste côtelée en velours munie, ou pas, de parements.

La tenue de gala

Comme pour les gardes-biches ou les porte-trompes, elle n’appartient qu’aux souvenirs de nos aînés. Elle se portait dans les grandes occasions lors des diners d’équipage.

La tenue d’invités

De façon usuelle, elle est noire en forme de veste ou de tenue longue (toujours au-dessus du genou). Mais une tenue bleu marine ou verte (sans parements ni boutons d’équipage) ne dérogera pas aux us et coutumes de la vènerie. Lorsque vous êtes invité, et même si vous êtes membre d’un autre équipage, vous devez chasser en noir. A cela, 4 exceptions :

  • Vous êtes maître d’équipage, vous chassez alors toujours dans votre tenue.
  • Le maître d’équipage qui vous invite vous propose de venir dans la tenue de votre équipage.
  • Votre équipage est officiellement invité à coupler, tous les membres sont dans leur propre tenue.
  • Une règle d’usage fait que lorsque plusieurs équipages chassent sur un même territoire, les boutons respectifs peuvent, à titre individuel, porter leur tenue quand ils viennent chasser en voisin.

Le gilet

Il est en velours ou en drap, et généralement de la couleur des parements. Si la tenue est dotée d’un galon de vènerie, on le retrouvera de chaque côté de la boutonnière du gilet ainsi que sur les poches. Que l’on parle des us et coutumes du passé ou du présent, une chose doit demeurer : la propreté de votre tenue en arrivant au rendez-vous. C’est un paramètre incontournable de l’éthique et des valeurs que défend la vènerie.

La coiffe

Bien au-delà de l’esthétique, c’est la première des sécurités contre les chutes et les branches.

  • La toque 3 points
    C’est aujourd’hui la garantie de la sécurité et l’exigence des assureurs. D’aucuns trouveront là une évolution technologique qu’il faut intégrer, et d’autres, au nom de leurs habitudes et du confort de leurs vieilles toques, préféreront cette image intemporelle de la panoplie du veneur.
    En tout cas, membres ou piqueurs garderont leurs vieilles toques dans un coin de leur coffre pour le rapport et la curée.
  • La toque, la cape ou la bombe
    Trois mots, trois synonymes pour un même objet. C’est aussi un élément qui doit être confortable : elle doit tenir sans être trop serrée, au risque de migraines. Et, ne mettez pas de jugulaire pour la faire tenir.La plupart du temps, en cas de chute, l’élastique ne suffira pas à retenir la bombe et ce n’est vraiment pas seyant. Dans ce cas, optez plutôt pour une bombe 3 points. La toque ne doit pas laisser apparaître le front.
  • Le tricorne
    Porté au XIXème siècle, le tricorne est exclusivement porté aujourd’hui par les femmes. A l’origine, les plumes qui l’ornaient étaient des plumes d’autruche. Sur le revers gauche avant du tricorne, le petit bouton de l’équipage est généralement cousu et entouré d’un galon de vènerie en forme de V. Ne rajoutez surtout pas de jugulaire !
  • Le melon
    Très à la mode jusque dans les années 60, il faisait partie de la panoplie de l’invité, le haut de forme ayant été abandonné en France depuis longtemps. Le melon peut être tout autant porté par les hommes que par les femmes.
    Certains ou certaines le portent encore en début de saison, apportant une note pittoresque supplémentaire à ce paysage cynégétique riche en couleurs.
  • Pour les femmes
    Que vous portiez toque, tricorne, melon ou toque 3 points, la tradition de la vènerie et ses usages veulent que vos cheveux soient attachés, ou mieux encore, rassemblés dans un filet qui laissera apparaitre un chignon au dos de votre coiffure.
  • Pour les piqueurs
    La toque est en drap aux couleurs de l’équipage et dotée d’un galon de vènerie qui en fait le tour au-dessus de la visière. Certains équipages ont commencé à équiper leurs piqueux de bombes 3 points en y associant un galon de vènerie.
  • Pour les piqueurs
    La toque est en drap aux couleurs de l’équipage et dotée d’un galon de vènerie qui en fait le tour au-dessus de la visière. Certains équipages ont commencé à équiper leurs piqueux de bombes 3 points en y associant un galon de vènerie.
  • À quelle occasion doit-on se découvrir ?
    Quand on dit bonjour :
    seuls les hommes se découvrent.
    Pendant le rapport :
    seuls les professionnels et ceux qui ont fait le bois se décoiffent.
    Pendant la chasse :
    les bonnes manières apprécient qu’un homme se découvre en dépassant une femme. Autrefois, dans les grandes maisons, les hommes de vènerie  criaient « service » en se découvrant quand ils dépassaient les membres de l’équipage. Les piqueurs qui ont de bonnes manières se découvrent à la chasse lorsqu’ils s’adressent à un membre de leur équipage et en particulier s’il s’agit d’un invité.
    Pendant l’hallali :
    la gente masculine et les piqueurs se découvrent au moment où la mort est sonnée. C’est un ultime hommage qu’il faut rendre à l’animal qui a été chassé.
    Pendant la curée :
    au moment où le maître d’équipage fait les honneurs.
    Lorsque la fanfare d’une personne est sonnée :
    cette personne se découvre.
    Lorsque qu’un maître d’équipage est récemment décédé et que sa fanfare est sonnée :
    tous les homme se découvrent.

La cravate de chasse

Comme tout l’équipement du veneur, la cravate de chasse a une fonction utile, celle de protéger votre cou de la pluie et votre gorge du froid. Elle est blanche, en coton ou en soie. Avec l’évolution des modes, on voit apparaître de nouvelles couleurs plus fantaisistes. Pourquoi pas, mais à privilégier pour les débuts de saison et en aucun cas pour les grandes occasions.

La culotte de cheval

Quand on porte la tenue d’un équipage, elle doit être en velours côtelé. En fonction de la couleur de la tenue et de ses parements, la culotte de cheval s’adaptera à l’une ou à l’autre. Il suffira ensuite d’en respecter la règle. Certains veneurs, notamment les femmes, portent pour se protéger de la pluie un tablier (en forme de jupe) adapté à la monte à califourchon.  Autrefois, pour les invités, le blanc était de rigueur mais aujourd’hui, le débat est plus ouvert.
Vous vous faites faire une culotte de cheval :
Demandez à ce que la taille soit haute, ce qui sera plus confortable et vous évitera des pans de chemise au vent.
Demandez à ce qu’elle soit bien serrée à la hauteur du genou pour ne pas vous blesser.
Demandez à bien la doubler de balzanes (pièce située à l’intérieur du renfort du genou) pour ne pas l’user trop vite.
Tout comme vous pouvez faire doubler d’office le fond de culotte.
Demandez à ce que les passants de ceinture soient assez larges pour utiliser une étrivière comme ceinture, utile en cas de dépannage.
Prévoyez de pouvoir déplacer la couture du fond de culotte en cas d’embonpoint.

Les gants

On monte à cheval avec des gants : la vènerie ne déroge pas à cette règle. Il en va de la tradition, de votre confort et de votre protection. Pour les membres de l’équipage et les piqueurs, les gants sont en tricot blanc.
Pour les invités, ils peuvent être en peau (type Saumur) ou en coton.

Les bottes

Les bottes de vènerie

Leur fonction est avant tout utilitaire : protéger vos genoux des coups et intempéries. Elles se portent avec des bas de vènerie en coton blanc qui remontent à mi-cuisse. La règle voudrait que les bottes de vènerie ne soient utilisées que lorsqu’on porte la tenue de l’équipage. Cela veut dire qu’en tenue noire, on porte des bottes au-dessous du genou. Aujourd’hui, et dans la majorité des cas, les bottes en caoutchouc ont remplacé les bottes en cuir. Elles sont plus confortables, plus faciles d’entretien et moins chères.

Les bottes à revers fauve

Résurgence de la mode anglaise, elles peuvent être portées en toutes circonstances. Elles existent en cuir ou caoutchouc.

Les bottes à revers de Chantilly

Les revers sont en vernis noir. Elles peuvent aussi être portées en tou- tes circonstances. Il n’y a pas de version caoutchouc.

  • Les bottes classiques
    Elles ne sont pas dotées de revers, et, à la différence des bottes de dressage, le haut de l’extérieur et de l’intérieur de la botte sont au même niveau. Elles peuvent être portées en toutes circonstances.
  • Les bottes fauves
    Pour ceux qui en ont récupéré une paire, amusez-vous à les mettre pour les sorties de chiens.
  • Les schappes
    Elles ne font pas partie de la tenue du veneur et ne se limitent qu’aux sorties de chiens.
  • En résumé
    En arrivant au rendez-vous avec des bottes propres, vous ne compromettrez en rien votre stature de veneur aguerri. Imaginez un cavalier du Cadre Noir entrant dans le manège avec des bottes sales, ses qualités équestres ne seraient en rien altérées. En revanche, vous trouveriez que son uniforme aurait perdu son éclat et n’aurait aucun bien fondé. Il en est exactement de même pour l’image du veneur et du maintien des usages vestimentaires de la vènerie auprès des veneurs, de l’environnement et du monde extérieur.

@ Sylvie Mangaud

Conseils : LES BOTTES

Mettez vos bottes sur des formes, vous doublerez leur longévité. La remarque est évidente pour les bottes en cuir mais elle est aussi valable pour les bottes en caoutchouc et particulièrement pour les bottes de vènerie.

POUR VOS BOTTES EN CUIR

  • Ne les lavez jamais à grande eau, quel que soit leur état au retour de la chasse. Prenez un chiffon humide et enlevez la boue progressivement.
  • Etalez ensuite le cirage à l’aide d’un petit chiffon en coton en faisant des petits ronds et en appuyant votre doigt pour que le cirage pénètre bien. Laissez quelques heures ou idéalement 24h et faites les ensuite briller avec de vieilles paires de bas de nylon. Vous verrez le résultat par vous-même. Et une fois, de temps en temps, mettez de la crème nourrissante à la place du cirage traditionnel pour ne pas brûler le cuir et éviter ainsi les craquelures.
  • Pour ceux qui ont encore des paires de bottes en « veau retourné », si vos bottes ont été griffées par les ronces, prenez un os et polissez la griffe de haut en bas. Avec un peu d’huile de coude, on ne verra plus rien.
  • POUR VOS BOTTES EN CAOUTCHOUC
    Si le caoutchouc peut être lavé à grande eau, ménagez la partie cuir si elles sont doublées.- Une fois rincée, passez la totalité de la botte au savon glycériné, vous préserverez l’élasticité du caoutchouc et là aussi, vous doublerez la durée de vie de vos bottes.- Pour les faire briller, appliquez du vernis à botte pour régénérer les plastiques, soit au pinceau, soit à l’aide d’une bombe à spray. On les trouve en grande surface au rayon entretien voiture.

POUR VOS BOTTES EN CAOUTCHOUC

  • Si le caoutchouc peut être lavé à grande eau, ménagez la partie cuir si elles sont doublées.
  • Une fois rincée, passez la totalité de la botte au savon glycériné, vous préserverez l’élasticité du caoutchouc et là aussi, vous doublerez la durée de vie de vos bottes.
  • Pour les faire briller, appliquez du vernis à botte pour régénérer les plastiques, soit au pinceau, soit à l’aide d’une bombe à spray. On les trouve en grande surface au rayon entretien voiture.

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