Pourquoi je soutiens la chasse alors que je ne chasse pas

Pour ceux qui ne l’auraient pas remarqué, nous vivons dans un milieu anthropique depuis Vercingétorix.

Nos campagnes et la plupart des massifs montagneux du pays disposent d’aménagements hydrauliques anciens. Les sociétés locales successives ont modifié les écoulements pour capter l’eau rare des étiages des torrents et rivières. Elles ont aussi organisé des parades pour éviter l’érosion et la destruction par l’eau trop abondante des crues, mais également contre les incendies avec notamment le pastoralisme. Les versants montagnards et nos campagnes ont été humanisés par des artifices techniques mais aussi par des pratiques sociales communautaires motivés par l’agriculture et l’élevage avec comme soutien principal, la chasse.

La nature qui se régule d’elle même, cela fonctionne encore aux sources du Rio Négro, mais en France, c’est fini depuis bien longtemps. Je ne suis pas chasseur, je suis agent de valorisation des espaces naturels et sensibles. Je précise pour que vous compreniez mieux mon propos et qu’on ne me pointe pas du doigt en m’accusant de lobbyisme. L’ensemble de notre paysage a été façonné par l’homme (1), et cela fait bien longtemps que nous sommes le seul prédateur efficace des suidés par exemple, depuis la disparition du tigre à dents de sabre, en fait. La régulation naturelle du grand gibier, ce n’est pas comme on pourrait l’imaginer, un beau conte de fée comme sur Gully ou Disney Chanel, cela se traduit, par un appauvrissement du milieu. Notamment par une sur-consommation des jeunes arbres qui ralentit la régénération des forêts. Vient ensuite en toute logique l’affaiblissement des populations et donc les maladies qui s’amplifient avec le phénomène de promiscuité. Avec des grands prédateurs c’est encore plus violent. La pression qu’exerce une meute de loups sur les populations de cervidés est sans aucune commune mesure et incontrôlable, ça peut vite devenir critique, surtout que nos cerfs et autres n’ont plus l’habitude des attaques sauvages et foudroyantes.

L’homme de son coté cela fait des centaines d’années qu’il maintient cet équilibre grâce à la chasse. C’est un service environnemental fondamental au même titre que le pastoralisme par exemple. Je n’ai pas vraiment envie de voir nos domaines forestiers ravagés par la famine et la maladie, avec des animaux rongés par les tiques ou dévorés par des bêtes sauvages, juste pour avoir l’impression que c’est plus « naturel ». Les populations de grands gibiers (2) ne se sont jamais aussi bien portées, il y en a même trop, par manque de chasseurs. Et la forêt a doublé en France en 200 ans.

Jusqu’à preuve du contraire, nous sommes des animaux omnivores opportunistes comme l’ours. Notre corps dans son ensemble, les yeux, les pieds, notre peau, notre squelette, nos poumons, tout absolument tout notre corps a été façonné par et pour la chasse. La chasse à l’épuisement pour être exact (3), celle des origines, ce n’est que très tard que l’homme a inventé ses premiers outils de chasse, sagaie et arc. Maintenant si vous pensez encore que l’homme n’est pas un prédateur parce qu’il utilise des outils, je vous mets au défi de répondre à ce message sans votre smartphone ni votre ordinateur, et de vous filmer le jour où un médecin vous enlèvera l’appendicite à mains nues.

Comme dit plus haut, on manque de chasseur, donc au lieu de pleurnicher sur Facebook le cul vissé sur votre canapé, venez faire le travail de régulation et de suivi des populations à leur place si vous trouvez que ça soit mal fait. Prévoyez quand même de bonne chaussures, une petite laine et un sandwich mais attention, il faut se lever tôt, ce n’est peut être pas adapté à tout le monde, surtout le dimanche.

Le canton de Genève en Suisses (4) a interdit la chasse aux particuliers, mais ils se sont vite rendu compte qu’un territoire sans chasse c’est trop le bordel et font maintenant faire le travail par des salariés. Si on devait comparer à la France en faisant le rapport entre coût là bas et superficie ici, ça nous coûterait juste plusieurs milliards d’€ par an. Et sans le travail de veille sanitaire qui se fait de lui même avec nos réseaux de chasseurs. Cela nous coûterait donc beaucoup d’argent; alors que cela nous en rapporte aujourd’hui assez pour entretenir nos forêts et indemniser les agricultures impactés.

Maintenant vous avez le choix, d’un coté on a une gestion exemplaire avec des résultats plutôt encourageants. Les populations de Cerfs par exemple (5) dont on a multiplié par 2,5 les surfaces de peuplement et par au moins 4 ou 5 les effectifs ces trente dernières années.

D’un autre coté vous avez des animaux malades dévorés par des bêtes sauvages comme le loup, avec des risques d’atteinte de seuil de non reproductibilité, alors qu’aujourd’hui ils sont sur-numéraire, avouez que c’est quand même très peu logique votre histoire.

Après quand je dis que vous avez le choix c’est pas tout à fait la réalité puisque peu importe ce que vous pouvez penser, d’une façon ou d’une autre la chasse doit et devra toujours faire son travail….

Maintenant je voudrais m’adresser aux chasseurs et chasseresses (puisqu’elles sont la cible privilégiée des pseudo-activistes anti-tout)

Tout simplement : Merci !

Merci de nous permettre de cultiver nos champs, d’entretenir nos belles pelouses et nos jolis parterres de fleurs. Merci également de nous permettre de circuler en voiture, et de limiter grâce à votre activité le nombre d’accident de la route causés par du gibier à 25000 par an (et ce n’est pas à cause de la chasse puisque c’est principalement de nuit). Merci aussi d’être toujours présents lors des journées d’action pour le patrimoine naturel, parce qu’on y trouve toujours un chasseur quand c’est pas carrément une de leur initiatives. Par contre je n’y ai jamais vu un seul antispécsiste. Merci enfin de nous tolérer en forêt alors qu’il serait nettement plus simple de nous l’interdire surtout quand on voit le résultat de tout ces urbains qui pensent que la « nature » est à tout le monde, en crachant joyeusement sur ceux qui l’entretiennent et sur le droit de propriété.

La chasse est en réalité le bras armé de l’agriculture, sur laquelle repose notre société moderne sans le savoir, se sont deux activités indissociables. L’agriculture qui peut se passer de la chasse, c’est généralement pas celle qui fait rêver.

Celui qui refuse de comprendre ça mérite peut être de rester en ville dans le berceau trop douillet que nos ancêtres leur ont laissés quand la forêt, faute d’entretien et de régulation sera devenue impraticable pour l’être humain.

En attendant que ces fantasmes au delà de toutes réalités de terrain ne se réalisent jamais .

Bonne chasse à tout ceux qui aident à préserver notre patrimoine naturel, merci les chasseurs.

(1) Ecologie et histoire du paysage : https://journals.openedition.org/geocarrefour/1622

(2) Prélèvement du gibier comparatif 1993-2019 : https://www.chassons.com/…/combien-de-sangliers…/306636

(3) Chasse à l’épuisement ou l’évolution de l’homme : http://mikolka-inquiries.blogspot.fr/…/chasse…

(4) Sans la chasse : https://fr.browning-blog.eu/geneve-sans-chasse-entretien…/

(5) Suivi des populations de Cerfs sur Trente ans et de l’impact bénéfique de l’action cynégétique : http://www.oncfs.gouv.fr/…/FS-314-trente-ans-de-suivi…

En espérant que ce soit la dernière foi que je doive me justifier sur ce sujet, mais je sais pas pourquoi je sens que c’est pas prêt d’arriver.

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