Lettre ouverte à Jordan Bardella, Président du Rassemblement National

« Monsieur le Président

Alors que vous étiez interrogé, dimanche soir 20 février, par les journalistes de BFM TV sur le dramatique accident de chasse à tir qui a coûté la vie à une jeune femme de 25 ans, il vous a semblé opportun d’ajouter, sans que cela ait un quelconque rapport, que vous étiez « assez opposé à la chasse à courre. » Les raisons que vous invoquiez était sa « brutalité » et la question de la « dignité animale ».

Les campagnes électorales se nourrissent de propositions radicales ; faut-il pour autant interdire une passion dès lors qu’elle vous est inconnue ? La chasse à courre est « un mode de chasse qui consiste à poursuivre un animal sauvage avec une meute de chiens courants, jusqu’à le perdre ou le prendre » (Wikipédia). En cela, elle reproduit au plus près le mode de prédation qui se retrouve dans la nature.

Seuls les animalistes qualifient cette prédation naturelle de « brutale » ; seul David Olivier, le fondateur des Cahiers antispécistes, imagine qu’on puisse enseigner au lion de ne pas chasser la gazelle, ou au chat de ne pas attraper des souris.

Quant à la « dignité animale », quoi de plus digne et de plus loyal que de permettre à un animal, chassé depuis ses origines par un prédateur (hier le loup, l’ours ou le lynx, aujourd’hui le chien de vènerie), de mettre en œuvre l’ensemble des ruses que son espèce a acquises pour survivre ? Raison pour laquelle l’animal chassé sort vainqueur de la confrontation avec la meute trois fois sur quatre. Le vrai respect de la « dignité animale » est bien là : permettre à un animal, sauvage ou domestiqué, de vivre conformément aux caractéristiques de son espèce. Ça s’appelle l’éthologie.

Je ne pense pas que le Rassemblement National ait beaucoup à gagner à stigmatiser ainsi une catégorie de chasseurs, lesquels se retrouvent dans l’ensemble du spectre politique. A vouloir contenter quelques animalistes médiatisés, vous vous couperez plus certainement d’une population très attachée à la culture et aux racines de notre société.

Les chasseurs sont solidaires entre eux, et s’attaquer à un mode de chasse, c’est s’attaquer à l’ensemble du million de chasseurs qui ont pris leur permis cette saison, conscients que si les modes de chasse varient, la passion de la chasse est commune à tous.

Vos propos tenus sur BFM TV semblent indiquer que vous n’avez probablement pas eu l’opportunité de suivre une chasse à courre dans votre vie ou de visiter un de nos 390 chenils installés dans 60 départements de Métropole. Nous sommes ouverts, fiers de nos traditions, et n’avons rien à cacher, aussi je tiens à vous y inviter dès que l’effervescence de l’actualité politique vous en laissera le temps.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de mon parfait dévouement démocratique. »

                                                            Pierre de Roüalle

                                                                                                          Président

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