Les écuries du cavalier veneur de Laurent Piron

  1. Laurent Piron, comment avez-vous fait vos débuts dans l’équitation ? quand et pourquoi en avez-vous fait votre métier ?

Mon père était cavalier amateur en concours complet et passionné pour le cheval de sport en général. Il nous a transmis le virus à mon frère et moi.  L’élevage familial a démarré lorsque j’avais 7 ans, en 1994. En parallèle je faisais mes débuts à poney dans un centre équestre. J’ai très vite su ce que je voulais faire de ma vie : cavalier professionnel.

Les cavaliers de l’époque tels qu’Eric Navet, Hervé Godignon, Thierry Pomel… étaient mes idoles. Nous nous rendions très souvent sur les terrains de concours pour admirer les meilleurs couples de haut niveau disputer les Grands Prix sur des terrains magnifiques tels que La Baule ou encore Dinard.

J’ai donc suivi un cursus scolaire orienté vers l’agriculture avec l’obtention du BAC STAE puis du BTS ACSE. Durant ces années, j’ai fait mes armes en Concours Complet en allant monter chaque semaine chez le Colonel Francois de Beauregard, ancien écuyer en chef du Cadre Noir de Saumur.

Ensuite est venu le moment de concrétiser ce rêve de gosse en allant apprendre le métier de cavalier dans diverses écuries dès 2008. J’ai intégré l’école du Haras du Pin en 2011 pour me perfectionner dans l’éducation et la valorisation du jeune cheval de sport.

En 2013, j’ai décidé de rejoindre mon frère et sa compagne pour monter notre projet : Les Ecuries d’Arcé. Nous sommes tous les trois complémentaires et proposons diverses prestations telles que le débourrage du cheval, sa valorisation en compétition de saut d’obstacle jusqu’en épreuve 1m40, la reproduction avec le suivi gynécologique des juments ainsi que les poulinages. En 2015, j’ai suivi une année de formation à l’Ecole Nationale d’Equitation de Saumur qui m’a permis d’obtenir le diplôme d’entraîneur (DEJEPS). Grâce à cela, j’assure également l’enseignement et le coaching en compétition de cavaliers amateurs.

Racontez-nous vos débuts à la chasse à courre.

Mes débuts à la chasse à courre remontent à 1992, lorsque j’avais 5 ans. Nous étions partis en famille suivre le rallye Teillay en forêt de Chambier (49). J’en garde un souvenir impérissable : des images de chevaux, de chiens, de forêts mêlées à cette musique si singulière qu’est la trompe de chasse…

Puis en grandissant, c’est la passion pour la trompe qui m’a permis de garder un pied dans le monde de la vénerie. Je sonne de la trompe depuis l’âge de 6 ans. J’ai fait mon apprentissage seul à la maison avec les vinyls de la FITF de mon père, lui-même ancien sonneur au Débuché de Chandelais, puis au Rallye Gouaslière dans ses dernières années.

C’est à l’âge de 15 ans que j’ai fait la rencontre de copains sonneurs et veneurs à l’équipage du Hardy Baugeois, entre autres.

Ils m’ont gentiment invité à les suivre lors des laisser-courre du secteur.

Je suis membre du Bien Aller Sarthois depuis 2008. Ce groupe de trompe est composé en très grande partie de veneurs. C’est à leur côté que j’ai gravi les échelons pour atteindre la première catégorie en 2012, et décrocher le titre de Champion de France de Basse en 2018.

Nous avions pour tradition d’aller chaque année sonner la messe de saint Hubert du Rallye Perseigne, et de participer à l’animation du repas le soir !

 

  1. Quel constat avez-vous pu faire en observant les veneurs à cheval ?

Grâce à ma double casquette de “ sonneur et cavalier”, les gens m’invitaient volontiers à suivre des chasses en me prêtant un cheval… plus ou moins mis à la chasse. C’est au cours de ces journées que j’ai pu constater la disparité du niveau de connaissances et de pratique des cavaliers veneurs.

Il est évident que la motivation d’être à cheval lors des chasses est propre à chacun, et je ne cherche pas à faire une quelconque stigmatisation. Pour certains, c’est avant tout l’amour des chiens courants qui motive cette démarche où le cheval est le moyen très pratique (et originel) pour suivre et encadrer la meute en action de chasse.

Pour d’autres, c’est l’occasion de découvrir une autre pratique équestre, et d’y apprendre ce qu’est l’art de la vénerie. Je pense qu’il faut chercher à trouver un équilibre entre ces deux motivations. La chasse à courre est un tout !

Autrefois, les gens vivaient aux côtés des chevaux, la culture équestre était en quelque sorte transmise de père en fils. Le cheval faisait partie des us et coutumes en étant le principal moyen de locomotion et outil de travail.

Avec la modernisation, il est peu à peu tombé aux oubliettes. Seuls les passionnés ont conservé et remis en lumière le savoir-faire d’antan (comme par exemple Nicolas Blondeau).

Il me semble important que chaque pratiquant d’une discipline sportive à part entière en apprenne les fondamentaux afin de favoriser le bien-être et la sécurité de tous !

Concrètement, tout cavalier a pu être confronté à une difficulté avec son cheval, que ce soit avant (le cheval qui émet des réticences à embarquer, etc.), pendant (le cheval qui montre des signes de défense en secouant la tête, en se cabrant ; ou bien qui refuse au passage d’un fossé, etc.) ou après la chasse (cheval raide, boiteux, etc.). Autant de problèmes qu’il existe des solutions !!!

Le tout est de faire preuve de bon sens et d’apprendre les bons réflexes.

 

  1. Selon vous, quelles sont les qualités d’un bon cheval de chasse ?

Un bon cheval de chasse, comme tout bon cheval de sport, doit avoir envie de faire et de donner. C’est donc au cavalier de lui donner l’envie, s’il souhaite recevoir en retour.

Un bon cheval de chasse est un cheval adapté à son cavalier, et vice et versa. En effet un cavalier, s’il est plutôt vaillant, actif et dynamique, recherche un cheval qui possède toutes les qualités requises à sa manière de chasser. Une excellente condition physique, une grande endurance, de la réactivité et une franchise sans faille sont les qualités nécessaires.   Il doit bien évidemment accepter la présence des chiens, l’usage du fouet et de la trompe, et être capable d’évoluer aussi bien en solitaire qu’en groupe.

Bien entendu, tous ces critères sont plus ou moins améliorables par le travail.

« Le cheval calme, en avant et droit » (citation du général Alexis L’Hotte, devenue la doctrine du Cadre noir) me semble être une belle représentation de ce que doit être un bon cheval de chasse.

 

  1. Et quelles sont les qualités d’un bon cavalier-veneur ?

Un bon cavalier veneur doit avant tout être à l’écoute de son cheval et apte à assurer sa bonne santé.

La chasse à courre est un sport où tous nos sens sont en éveil. C’est la sensibilité du cavalier qui va lui permettre d’évaluer l’intégrité physique et mentale de son cheval tout au long de la chasse.

La gestion et la préparation à l’effort sont des facteurs essentiels à la réussite d’une journée de chasse. Ne pas en tenir compte peut avoir des répercussions néfastes à plus ou moins long terme.

Pour cela, le cavalier doit être capable de maîtriser deux principes fondamentaux de l’équitation d’extérieur : la gestion de son équilibre et la qualité du contact main-bouche.

L’utilisation d’artifices tels que des mors combinés avec gourmette type Pelham ou autres est à proscrire si ces deux fondamentaux ne sont pas maîtrisés.

J’aime cette phrase très parlante que me disait un écuyer du Cadre Noir:

“La bride, tout comme l’éperon, est une lame de rasoir placée entre les mains d’un singe… “

 

  1. Vous proposez aux veneurs un véritable accompagnement dans l’apprentissage de l’équitation à la chasse et la sélection du cheval idéal ; expliquez-nous en quoi consiste la formation que vous proposez.

En effet, je souhaite contribuer à renforcer la passerelle entre ces deux mondes, même si pour moi il n’y en a qu’un.

Je propose différentes prestations orientées sur trois aspects:

La formation du cavalier :

  • L’apprentissage des principes de base et fondamentaux nécessaires à la pratique de l’équitation à la chasse.
  • L’optimisation du couple cheval-cavalier, grâce à la prise de conscience et la mise en situation afin de résoudre les problèmes ciblés.
  • La préparation du couple au Championnat de France du cheval de chasse.

Je propose plusieurs formules : cours particuliers ou cours collectifs, ou encore sous forme de stage collectif. Le but étant de conserver l’aspect convivial retrouvé à la chasse !

 

 

La formation du cheval à la chasse:

Préparer le cheval à sa nouvelle vie afin qu’il devienne un vrai cheval de chasse, grâce à une éducation adaptée.

Cela commence par un travail à pied :

  • Éducation aux soins de bases, pansage, douche, harnachement…
  • Apprentissage de l’embarquement et du débarquement qui, en poussant le cheval dans ses retranchements, permet l’annulation de toutes les résistances et fait en sorte qu’il se livre à l’homme. https://youtu.be/B4nWausqNSQ
  • Accoutumance au son et maniement de la trompe et du fouet https://youtu.be/M0zqyN8f-nM

Ensuite vient le travail monté :

https://youtu.be/gpj5yx9QxaE

Puis mise en pratique à la chasse, avec la découverte des chiens et de l’ambiance d’un laisser-courre.

 

La vente de chevaux de chasse :

Je propose également un service de valorisation et de commercialisation de chevaux de chasse. Chaque cheval est préalablement évalué, éduqué et mis à la chasse par mes soins.

Mon objectif est de proposer des chevaux adaptés à la demande des cavaliers. Le but étant de favoriser le plaisir en toute sécurité.

Pour me contacter : 06 17 58 42 33

Contactez-nous

Commencez à taper et appuyez sur Entrée pour lancer la rechercher

Abonnez-vous