Le paradoxe des insoumis

Les veneurs seraient bien inspirés de s’intéresser de près au sort qui est fait à la corrida par l’antispéciste Aymeric Caron, député de La France Insoumise. Cette France Insoumise qui a également mis à son programme l’interdiction de la chasse à courre. On notera avec étonnement l’équivoque de nos hérauts autoproclamés du refus de la soumission : tout insoumis qu’ils soient, ils entendent bien cependant soumettre leurs contemporains à la somme de leurs interdictions, trop longue pour être énumérée dans ces lignes. Il y aurait donc la bonne soumission et la mauvaise… 

Or donc, le scenario caroniste se déploie en trois phases. 

Première phase, le député Caron consulte les associations sur la corrida : Fondation Brigitte Bardot et L214. C’est un peu comme demander à un végan son avis sur le goût de la côte de bœuf : ça oriente relativement la réponse. 

Deuxième phase, des spots TV fleurissent dans lesquels des « experts » soigneusement mis en scène dénoncent la pratique de la corrida. Qui finance cette campagne publicitaire ? Ce serait pure malveillance que d’imaginer les associations susmentionnées… La corrida arrive insidieusement sur le devant de la scène médiatique, et les chaînes de télé et radio organisent des débats pour ou contre la corrida. 

Troisième phase, le terrain est désormais favorable pour présenter la proposition de loi au bureau de l’Assemblée nationale. Aymeric Caron annonce qu’elle a été sélectionnée pour figurer dans la niche parlementaire de La France Insoumise le 24 novembre prochain. Elle sera donc débattue devant l’ensemble des députés avec tous les risques inerrants. 

Il ne nous appartient pas ici de défendre la corrida ; les afficionados sont les mieux à même de le faire. Quelques constats communs à la défense de nos passions respectives méritent cependant d’être partagés avec le plus grand nombre de veneurs et les aficionados – même si nous ne doutons pas que ces derniers soient arrivés à ces mêmes conclusions depuis longtemps. 

On ne peut pas en appeler à la tradition pour défendre nos pratiques ; il y serait trop aisément répondu par la nécessaire évolution des mœurs que « la société exige ». Et on ne va pas aux arènes, à la chasse, à la messe ou au stade de foot « par tradition » mais pour des raisons plus profondes et plus puissantes qu’il faut savoir décrire sans hésitation, avec fierté, précision et pédagogie. 

La question du bien-être animal ne peut plus être ignorée par quiconque. Elle se pose tout particulièrement dans nos sociétés développées ; la conséquence de leur développement est de nous avoir déconnectés des animaux et de poser ainsi des questions nouvelles. Ce bien-être animal s’entend certes différemment pour les animaux de compagnie, les animaux de production et la faune sauvage mais ceux de nos contemporains qui ont affaire avec le monde animal se doivent d’expliquer comment ils y satisfont, en toute transparence : toreros, veneurs, zoos, cirques, éleveurs, etc. 

C’est en tout cas ce à quoi s’est préparée la vènerie avant les échéances électorales de cette année. Il faut apporter aux élus de la Nation les réponses claires que nous donnons à la question du bien-être animal dans la pratique de la chasse à courre. Bien-être de nos chiens et de nos chevaux, bien sûr, mais bien-être des animaux que nous chassons aussi. Une chronique est désormais consacrée à la question dans la revue Vènerie depuis son numéro 226 (pages 103 & 104). Une brochure a été éditée sur ce thème par la Société de Vènerie ; elle est disponible sur simple demande à agallon@venerie.fr  

Il est à craindre que la chasse à courre soit l’une des prochaines activités auxquelles les « belles âmes » s’attaqueront. Nous savons qui, nous savons comment ; seule la date nous manque. Les veneurs doivent se préparer à répondre à ces attaques infondées par des arguments fondés ; substituer à la dictature de l’émotion les vérités de la raison. 

NB : on apprend tout récemment que la pétition pour l’interdiction du déterrage des blaireaux vient d’atteindre, dans le délai de six mois, les 100 000 signatures nécessaires pour que la conférence des présidents du Sénat puisse décider d’y donner suite. A suivre, donc ! 

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