La vènerie sous terre dans la tourmente

L’Association Française des Equipages de Vènerie Sous Terre (AFEVST) a tenu son assemblée 2020 à La Boue dans un contexte particulièrement tendu. Depuis longtemps ce mode de chasse, trop mal connu et peu compris, a fait l’objet de critiques. Trop longtemps, notre vènerie sous terre a pâti d’une image déplorable issue de déterrages menés sans foi ni loi, guidés par la recherche de l’efficacité à tout prix pour répondre à de pressantes sollicitations du monde agricole ou des gestionnaires de territoires à petit gibier.

La communauté des veneurs sous terre en a une conscience aigüe et un travail de fond a été engagé.  L’AFEVST a donc préconisé des pratiques de la vènerie sous terre particulièrement exigeantes en termes de respect des chiens, du gibier et de son environnement. Depuis 2013, chaque Maître d’équipage doit s’engager à les respecter en signant la charte AFEVST. A ce jour, 100% des Maîtres d’équipages reconnus sont signataires de la charte.

En 2014, ces principes prônés par notre association ont été introduits dans la réglementation : la chasse doit ainsi se dérouler sans blesser l’animal de chasse avec l’usage de pinces non vulnérantes pour la prise, les terriers doivent être remis en état proprement, pour servir l’usage d’une arme s’impose. Cette réglementation a encore été renforcée en 2019 notamment pour éviter qu’un  animal pris ne soit exposé inutilement aux morsures des chiens. Depuis juillet 2019, ces différentes règles applicables à la chasse (vènerie sous terre) s’imposent aussi aux opérations de destructions du renard.

L’AFEVST se montre intransigeante avec ceux qui ne respectent ces règles. Tout équipage contrevenant se voit retirer son certificat de vènerie et fait l’objet d’un signalement à l’OFB en charge de la police de la chasse. Dans les cas les plus graves, l’AFEVST n’hésite pas à demander le retrait de l’attestation de meute délivrée par les DDT.

Pour autant, les menaces grondent sur la vènerie sous terre comme sur la vènerie, les chasses traditionnelles et bien des activités en lien avec la nature et les animaux. Le RIP pour les animaux est un défi majeur qui appelle la mobilisation de tous. Parallèlement, faisant fi des réalités, des parlementaires font leurs choux gras sur le thème de la souffrance animale. Ils prétendent légiférer sur leurs légendes urbaines. Mais, la vènerie sous terre traîne un autre boulet qui lui est particulier. Celui des dates d’ouverture et de fermeture de la chasse sous terre du blaireau, la période dite complémentaire.

En effet, la période de mise-bas est plus précoce en saison que pour le grand gibier. Elle est centrée sur février. En conséquence, sa chasse ferme plus tôt (15 janvier) et peut ouvrir plus tôt sur décision du Préfet (15 mai). Chaque année, ce ne sont pas moins de 75 consultations publiques qui sont organisées dans les départements concernées. Nos détracteurs mobilisent abondement contre l’ouverture de la période complémentaire de vènerie du blaireau au 15 mai. Leurs arguments sont peu recevables mais, inlassablement assénés, ils usent les services de l’Etat.

La communauté des veneurs sous terre s’est mobilisée largement pour mettre en avant la qualité de nos pratiques dans le respect du gibier et de son environnement. Cette mobilisation s’est élargie à l’ensemble du monde de la chasse avec une solidarité croissante notamment en association avec les initiatives louables de la Société de Vènerie. Enfin, l’AFEVST a proposé plusieurs documents à l’attention des élus, des fédérations des chasseurs, du grand public permettant d’éclairer objectivement la réalité de ce mode de chasse si particulier.

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