Un peu d’histoire. Les hommes ont toujours eu besoin de communiquer entre eux à distance. Un des premiers moyens de communication consistait à souffler dans une corne d’animal préalablement évidée. Les sons émis, on disait alors des cornures, répondaient à un code, sorte de morse, et étaient utilisées à la guerre, à la chasse, pour informer d’un danger incendie, etc.

Nombreuses ont été les modifications au cours des ans et on retrouve notre instrument sous le nom de cornet, olifant, huchet, suivant les époques. Plus élaboré, il arrive sous le nom de trompe de chasse (et non pas cor de chasse) sous Louis XIII.

 

La trompe de chasse est mise au goût du jour par Louis XIV qui l’intègre aux chasses royales pour leur donner encore plus de faste. C’est alors Marc-Antoine, marquis de Dampierre (1676-1756) qui est chargé d’écrire les fanfares qui seront sonnées lors des différentes actions de chasse. Ce sont ces fanfares, entre autres, qui sont, encore aujourd’hui, sonnées lors des laisser courre.

La trompe au XXIè siècle. La trompe a donc enrichi la chasse à courre d’un ornement musical caractéristique. Elle est aujourd’hui utilisée en grande vénerie (cerf, sanglier chevreuil) et parfois en petite vénerie (lapin, lièvre, renard).

Dans la vénerie moderne les règles sont, à peu de chose près, les mêmes qu’au XII e siècle et, bien sûr, le téléphone portable est proscrit. C’est la trompe qui sert à communiquer, entre les veneurs, et entre les veneurs et la meute pour solliciter les chiens ou rappeler la meute.

Les fanfares à disposition permettent aux veneurs de s’informer mutuellement des actions, des circonstances de chasse (on sonne : le débuché lorsque l’animal sort de la forêt, les animaux en compagnie lorsqu’il entraîne dans sa fuite d’autres animaux, le bat l’eau si l’animal va se réfugier dans l’eau, etc.) et les fanfares d’animaux qui permettent d’identifier l’animal de chasse.

Il est de tradition que les veneurs se découvrent lorsque certaines fanfares sont sonnées. C’est le cas pour l’hallali et ce par respect pour l’animal, pour une fanfare d’équipage (chaque équipage a sa fanfare), pour la curée, etc.

Toutes ces fanfares sont sonnées dans l’action, certains veneurs expérimentés arrivent à sonner de la trompe au trot ou au galop.

En fin de chasse, si l’animal a été pris, avant la curée les veneurs se réunissent et en dernier hommage à l’animal, sonnent en groupe les fanfares qui retracent le déroulement de la journée.

Dans la Nièvre, deux équipages de grande vénerie découplent en forêt des Bertranges : Le Piqu’avant Nivernais dans la voie du cerf et le Rallye Tempête dans la voie du chevreuil.

La trompe de chasse est également utilisée à des fins exclusivement musicales par des groupes de trompes qui s’appliquent à sonner les fanfares de chasse mais également des fanfares de fantaisie et d’église. On les retrouve lors des messes de Saint-Hubert ou lors des messes de mariages.

 

 

 

 

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