Activités humaines et grands ongulés

Le résultat des prélèvements des grands ongulés pour la saison de chasse 2018/2019 vient d’être publié :  747 367 sangliers, 586 462 chevreuils et 65 275 cerfs pour l’ensemble du territoire français. Sur dix ans, ces chiffres sont en augmentation de 31% pour le sanglier, 20% pour le chevreuil et 35% pour le cerf. Que signifient-ils ?

Rappelons, tout d’abord, que la caractéristique première de la faune sauvage réside dans le fait que l’Homme n’en contrôle pas la reproduction. Lapalissade diront les uns ; pas les antispécistes les plus acharnés qui rêvent d’une régulation des naissances de la faune sauvage par castration chimique. Que resterait-il de sauvage à des animaux ainsi traités par l’Homme ? Nos idéologues hallucinés ne le précisent pas.

Faute de réguler les naissances donc, les prélèvements sont une nécessité sous nos latitudes pour assurer la cohabitation des activités humaines agricoles, forestières, routières (collisions) et même urbaines et la conservation d’une faune sauvage dans des espaces ouverts. Le polémiste Rémi Gaillard semblait s’émouvoir récemment que la chasse du sanglier demeure ouverte dans plusieurs départements en mars. C’était vouloir ignorer que la prolifération invasive de ces animaux y met littéralement en péril la production agricole, et, de ce fait, l’alimentation des Hommes.

La justification des prélèvements étant ainsi démontrée, rappelons aussi que les chasseurs en assurent la tâche, qualifiée, à juste titre, de mission de service public.

Hormis le sanglier, dont les cycles de reproduction ont connu, au cours des dernières années, un dérèglement qu’explique partiellement la douceur de nos hivers, le chevreuil et le cerf font l’objet de plans de chasse décidés par arrêté préfectoral sur avis des Conseils Départementaux de la Chasse et de la Faune Sauvage, aux vues des comptages effectués chaque année en mars. Ces plans de chasse, instaurés il y a 40 ans, ont permis une augmentation des populations d’animaux sauvages comme le démontre l’évolution des prélèvements sans diminution globale des populations, évaluées chaque année, au contraire. Il n’y a à cela rien de paradoxal, car cette régulation, strictement réglementée, n’est pas destinée à éradiquer les espèces mais plutôt à favoriser leur implantation en fonction des capacités nourricières de chaque massif.

Pour se rapporter à l’article de Charles Stepanoff publié dans la précédente lettre des amis de la vènerie, la nature n’est pas cet « univers séparé de la vie sociale et des traditions humaines » dont rêvent nos détracteurs, mais un espace d’activités humaines dans lequel les Hommes, dont les chasseurs, s’attachent à préserver la présence de grands ongulés. Notre devoir d’Homme n’est pas, contrairement à la conception des animalistes, « une responsabilité parentale à l’égard d’animaux vus comme des enfants » mais une gestion raisonnée de la faune sauvage que nous voulons voir durablement implantée dans nos espaces ruraux.

Un mot enfin sur la situation de confinement sans précédent que nous vivons depuis quatre semaines maintenant. Jean Giono situe son roman, « Le Hussard sur le toit », dans la Provence de 1832, en proie aux ravages d’une épidémie de choléra. Giono disait de son livre : « Le choléra est un révélateur, un réacteur chimique, qui met à nu les tempéraments les plus vils ou les plus nobles ». On fera rapidement le constat qu’il en va de même du coronavirus. Gageons que les veneurs s’attacheront à prouver qu’ils sont parmi les plus nobles, que leurs opposants auront vite fait de démontrer qu’ils sont les plus vils, et que l’opinion saura s’en rendre compte.

Amis de la vènerie, portez-vous bien !

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