Et si la vènerie avait tout compris ?

A l’heure où le mal être collectif de notre pays fait battre le pavé à des millions de français et les pousse à s’inventer des causes parfois absconses pour redonner un sens à leur existence, la vénerie poursuit son laisser-courre joyeusement, affermie par une tradition assumée qui lui permet d’être résolument tournée vers l’avenir parce que profondément ancrée.

Il faut en effet constater gravement ou légèrement selon l’humeur ou le caractère, que les repères de notre pays chéri, oserais-je dire : de notre Patrie, s’effritent sérieusement, laissant çà et là un drôle de champ de bataille au fond du cœur et une confusion certaine dans la tête de nos enfants. Quand on ne sait plus d’où l’on vient, comment savoir où l’on va et qui l’on est ? Quand il n’y a plus de fierté et de beauté, en somme plus de grandeur, que reste-t-il à l’homme ?

Alors quoi de plus naturel au fond que l’existence même de nos chers AVA, pour ne prendre qu’eux. Car en mal d’identité, ils se communautarisent ; en mal d’autorité, ils tyrannisent ; en mal de nature, ils « artificialisent » une écologie ; en mal de beauté et d’élévation ils se créent une idéologie, un combat. Pour eux ce sont tant de tâtonnements sans réponse véritable, sans justesse, finalement sans bonheur. Ce sont tant de certitudes douteuses et de mensonges consentis. Une quête souffrante du bonheur, alors que pourtant tout est là à portée de la main.

Nos opposants, sans le comprendre, admettent que les veneurs semblent libres et heureux, qu’une cohésion forte est présente malgré le faisceau des différences sociales, qu’une passion semble les émouvoir ensemble. C’est parce que la vénerie est forte de ses racines incarnées dans des usages immuables. Autrefois aristocratique, elle élève aujourd’hui en offrant à tous son élégance, refusant inexorablement le nivellement par le bas. La vénerie est une continuité naturelle entre l’ancien temps et le nouveau, sans rupture, sans révolution, sans blessure. La vénerie lie les hommes entre eux autour d’une passion, autour d’un mystère, celui de la vie et de la mort. En conservant une structure fondée sur l’autorité (auctoritas en latin signifie : faire grandir) avec les maîtres d’équipage, et des repères que sont les rites (traditions, fanfares, tenues…), elle offre un cadre propre à l’épanouissement, qui loin de restreindre la liberté en offre un précieux écrin.

Enfin, elle est un rattachement à la terre, celle qui est sous nos pieds, si près de nous, celle qui ne ment pas, celle avec laquelle on ne peut tricher sans en payer les conséquences. Celle qui rythme le temps des hommes par ses saisons, celle enfin qui offre la vie et qui la reprendra.

J’aime la vénerie pour la chasse bien sûr, cette quête époustouflante et incertaine, cet ensemble d’engagement, d‘art et de savoir qui fonde l’amour mystérieux du veneur. J’aime la vénerie pour l’élégance et la courtoisie de ses rendez-vous, le bon sens et la vérité paysanne. J’aime la vénerie enfin car elle est un vecteur formidable d’éducation, par la transmission de valeurs essentielles, à mes petites têtes blondes. Elle contribue à en faire des Français debout dans le monde et des hommes humbles sur la Terre.

C’est donc aussi parce que la vénerie est l’un des nombreux repères qui manque à notre société qu’elle doit vivre. Chasser à courre, c’est résister, durer et offrir un avenir plus radieux à nos enfants.

QUO VADIS ? « Où vas-tu ? » demandait Saint Pierre à Jésus alors sur la voie Appienne. Si l’on ne sait pas toujours où va le monde, une chose est sûre, samedi, moi, je serai à la chasse !

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