Accordons à nos opposants le bénéfice de l’ignorance

La prochaine reprise de la chasse va, à n’en pas douter, placer à nouveau la vènerie sous les feux de la rampe. Puisqu’il est désormais admis que chasser à courre est un acte militant, la défense et la promotion de notre passion dépendent de chacun de nous. Que vous soyez veneur, suiveur ou sympathisant, nul doute que vous vous trouverez, à un moment ou à un autre, confronté à des détracteurs de la vènerie. Je vous en conjure : accordons-leur toujours le bénéfice de l’ignorance !

Expliquons, nuançons, démontrons !

Pas un honnête homme à qui on ait expliqué ce qu’est vraiment la vènerie et qui n’ait répondu : « Ah bon ! Je n’imaginais pas cela. »

Pas une personne hostile qui, ayant accepté de suivre une chasse, n’en soit revenue déstabilisée dans son hostilité, par la magie du laisser-courre.

Trois sujets reviennent éternellement dès lors qu’on évoque la chasse à courre :

· La tradition, qui constitue un thème périlleux, dans la mesure où l’on compte, parmi nos opposants, des progressistes convaincus pour lesquels l’avenir de toute tradition est de disparaître ; les mêmes ne vouent guère plus de considération à nos rituels. Évitons donc, autant que faire se peut, d’en appeler aux uns ou à l’autre ; ce n’est pas de ce côté que résident nos forces.

· La sociologie de la vènerie est en revanche un excellent sujet, tant l’imagerie d’Épinal veut encore que les veneurs soient tous des privilégiés. Après les Pinson-Charlot, chercheurs au CNRS, dont l’étude sans complaisance de 1993 avait démenti en tout point cette légende, c’est maintenant la thèse d’une jeune étudiante en sociologie qui rend hommage à la diversité sociologique des veneurs ; les points principaux de son étude sont à paraître dans le prochain numéro de Vènerie.

· La cruauté de notre mode de chasse est le troisième sujet, dans un temps où le « bien-être animal » est élevé au rang de dogme. L’amour de nos chiens et le soin de nos chevaux est aisément prouvés. Mais pour les animaux que nous chassons, le démenti est plus subtil. Il faut s’accorder préalablement sur la notion de cruauté, qui relève du ressenti, donc de l’ordre du subjectif. « La cruauté, c’est placer un être vivant dans des conditions auxquelles ses aptitudes physiques et sensorielles ne lui permettent pas de faire face : un poisson rouge hors de son bocal, un chien abandonné à l’attache sur une aire d’autoroute, un chat jeté contre un mur (sic !) » Ce n’est en aucun cas le traitement que nous réservons à nos animaux de vènerie, tout au contraire ! Depuis des centaines de milliers d’années, leurs ascendants leur ont transmis toutes les capacités physiques et sensorielles pour lutter contre leurs prédateurs, capacités sans lesquelles leurs races se seraient éteintes. Ce sont ces capacités innées qui sont sollicitées durant la chasse à courre, raison pour laquelle ils sortent victorieux du combat trois fois sur quatre.

Ami veneur-militant te voilà armé pour défendre notre passion durant la saison qui débute.

Bonne rentrée !

*« L’ignorance facilite à la bassesse les plus misérables calomnies » – Germaine de Staël in Maximes et pensées inédites (1817)

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