Échezeau, chien remarquable du Rallye de la Forêt de Chaux

Je ne concevais pas que l’on puisse chasser le sanglier à courre sans rapprocheur. Une lice me fut proposée par un vieux chasseur de sanglier de la Brenne. Cette chienne porteuse d’un bon courant de sang rapprocheur fut donnée à un de mes chiens de bonne lignée.

De cette union est né Echezeau.

Il était très agressif au chenil ; je dus m’en séparer à l’âge d’un an. Je le donnais alors à un maitre d’équipage qui chassait le lièvre en Limousin. Très fin de nez mais tout aussi vindicatif et de plus boiteux suite à une bagarre, Echezeau me fut rendu par Gilles de la Poterie, qui m’assura cependant de sa finesse de nez et de son atavisme pour le sanglier.

J’acceptai avec circonspection. Dés son retour au chenil, je l’incorporai à chaque sortie à mes rapprocheurs. Très rapidement, il donna sa pleine mesure et fut un chien exceptionnel à plus d’un titre.

En début de matinée, il rapprochait à un train soutenu une voie de la veille au soir. Très requérant, il ne « musardait » pas ; expéditif, il cherchait à percer ; sur une place où une compagnie avait travaillé, il passait outre décrivant spontanément de larges cercles jusqu’à avoir retrouvé la voie.

Aboyeur remarquable, doué d’une intelligence de chasse hors norme dans toutes les circonstances, caractériel et agressif, des souvenirs me lient pour toujours à mon chien.

Les déplacements en voiture avec Echezeau : il ne supportait pas, alors que l’on se rendait sur les lieux de chasse, une autre place que celle du siège passager. Au retour, plus la chasse était difficile et dure, moins il agressait ses compagnons et alors acceptait, à l’arrière du camion, une place à l’étage où, apaisé, il se sentait bien.

Sur la place du passager, il observait assis tout ce qui pouvait etre vu, grognait à la vue d’un chien ou de toute chose qui le dérangeait.

Ses gros yeux marrons pétillaient de joie de vivre et d’une certaine tendresse pour moi quand je lui prodiguais caresses et bons mots.

Ses faits en chasse sont nombreux et ont marqué l’équipage. En plus de ses très grandes qualités de rapprocheur, il était un remarquable aboyeur. Tout l’équipage se souvient qu’il a tenu seul un sanglier au ferme, pendant 30 minutes au moins, dans les Pyrénées orientales à Bédarieux précisément, avant que la meute le rallie et prenne ensuite ce sanglier en deux heures.

Sa descendance peu nombreuse avait les mêmes qualités. Je me souviens de Louvart, Loustic et Licorne. Beaucoup de mes chiens hier et aujourd’hui avaient ou ont du sang d’Echezeau.

Louvart, grand et beau chien avec sa gorge grave de cogneur, était en tout point comparable à son père, quoiqu’un peu plus petit que lui.

Echezeau était un anglo-francais tricolore de taille moyenne. Sa robe unie sombre descendait sur ses membres couleur feu. Solide sur ses aplombs, sa tête assez forte rappelait une infusion de sang anglais assez prononcée.

Une dernière anecdote pour clore mon propos décrivant un chien hors norme. A la curée avant de fondre sur « son » sanglier et de pousser tous les chiens sans ménagement pour se réserver la meilleure place, il lui arrivait au préalable de venir m’aboyer !

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