Déraison et ridicule

Un veneur agressé en pays Nantais par un automobiliste qui tentait de dérober un chien de meute aux cris de « On va te crever. Vous allez tous y passer. » Un autre veneur qui termine à l’hôpital, volontairement percuté par un automobiliste. Une armée de black blocs se déplaçant à 150 km de leur base pour aller, de Normandie à Rambouillet, perturber la chasse de l’équipage de Bonnelles-Rambouillet et agresser physiquement les veneurs et leurs sympathisants ; la police qui intervient pour éviter une bagarre générale. Une faction AVA qui surgit face à des veneurs piqueniquant en forêt du Gavre après la chasse, prétendant avoir « des ordres du chef » et entamant une bagarre qui conduit quatre d’entre nous à se voir prescrire un Incapacité Temporaire Totale, l’un d’entre eux ayant été gazé par une bombe lacrymogène.

Mais tout ça pour quoi ? Qu’est-ce qui a bien pu conduire ces gens à de telles extrémités ? Qui sont les propagandistes qui portent la responsabilité d’avoir ainsi exacerbé les désaccords pour les transformer en lutte frontale ?

Quelle perversion habite le cerveau malade de ceux qui ont voulu tirer prétexte de la mort affreuse d’une jeune femme en forêt de Retz pour accuser les chiens de meute, et jeter le discrédit sur la vènerie tout entière ? On sait ce qu’il en est de cette terrible affaire, le compagnon de la victime venant d’être mis en examen pour homicide involontaire. Au cours des quinze mois de l’enquête il aura, à plusieurs reprises, accusé lui-aussi les chiens de meute ; on comprend bien quel était son intérêt…

Cette hystérisation du désaccord relève d’abord de la déraison. Dans un temps où les enjeux sanitaires, économiques, et sociétaux constituent les véritables questionnements politiques du moment, attiser la haine de l’autre en créant de toutes pièces des clivages sans réel fondement, par le mensonge, la calomnie et l’ignorance, échappe à l’entendement. S’engager dans une lutte sans enjeu révèle la grande vacuité qui habite ces militants de l’inutile. Leur démarche sans rime ni raison est, à proprement parler, déraisonnable.

Mais cette hystérisation est également ridicule. Les militants anti-chasse disent tenter de « sauver un cerf » quand les nécessités de l’équilibre agro-sylvo-cynégétique mettent au plan de chasse 60 000 cervidés chaque année en France. Il s’agit donc de prélever, durant la période de chasse, 300 cerfs, biches et faons par jour ! Et quand bien même les équipages ne prendraient pas leur quota, les bracelets qui leur sont affectés seraient donnés aux chasseurs à tir, et les animaux seraient prélevés.

Sans compter les centaines de milliers de sangliers et chevreuils que les chasseurs doivent aussi réguler, afin de permettre la coexistence de la faune sauvage et des activités humaines, sur un territoire, la France, où l’emprise des espaces urbanisés a triplé en cinquante ans.

En attendant la suite, on redoute le pire, tant ces extrémistes semblent n’avoir fixé aucune limite à leur délire. Bien sûr, face à leurs exactions croissantes, les veneurs sont soutenus par des acteurs de la ruralité toujours plus nombreux qui entendent manifester ainsi leur refus de la dictature de la pensée que veulent imposer ces khmers verts. Mais il faut aussi tout le sang-froid, le sens des responsabilités, la volonté de prévenir tout risque et la cohésion des veneurs et de leurs sympathisants pour ne pas céder aux provocations dont ils sont, sans cesse, l’objet. Jusqu’à quand l’incident sera-t-il évité ? Combien d’entre ces guerriers du néant se jetteront-ils dans l’eau des étangs pour s’interposer entre les veneurs et le cerf chassé avant un grave choc thermique ou la charge de l’animal qu’ils entendent « protéger » et qui est et demeure sauvage ?

« L’odieux est la porte de sortie du ridicule », disait Victor Hugo. A n’en pas douter nos opposants se sont emparés de la clé de cette porte, à moins qu’ils n’en aient fabriqué la serrure…

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