Communication anti-chasse : du fanatisme à l’indécence

« Signez en masse la pétition contre la chasse, ce nazisme nouvelle vague » Brigitte Bardot, Twitter, 27 janvier 2019
 
La fin justifie-t-elle les moyens ? L’engagement justifie-t-il de verser dans le fanatisme et le souhait de convaincre dans l’indécence ? A lire Madame Bardot, assurément : OUI.
Néanmoins, si la saillie est d’autant plus choquante qu’elle émane d’une personnalité bénéficiant d’une grande audience, on ne peut que faire le triste constat de la généralisation de ce type de parallèle. Dans le courant de l’année 2018, une infographie comparant le nombre de blessés et de morts par balle lors de chasses au nombre de morts au cours d’attentats terroristes a été publiée ; les abattoirs ont été comparés à l’holocauste. Il y a quelques jours, le pinacle de l’indécence a été atteint avec la comparaison de la chasse à un nazisme nouvelle vague.
A trop vouloir lutter en choquant, les associations de « protection des animaux » semblent avoir perdu toute raison ! Sur l’échiquier de la communication, tous les coups ne sont pas permis et si l’opposition et l’indignation peuvent être admises sur tous les sujets, elles doivent s’exprimer dans les limites de la légalité et de la moralité.
 
Toutes ces barrières ont été progressivement franchies par les opposants à la chasse dont les actes de propagande inondent les réseaux sociaux. On ne compte plus les délits d’incitation à la haine, de diffamation, d’injures et de menaces de mort commis au nom du militantisme antispéciste et la banalisation d’un langage d’une violence extrême. Ces comportements semblent avoir cessé de choquer parce qu’ils ne dépassent que rarement la sphère numérique, quand bien même ils atteindraient une personne ou un groupe de personnes dans leur intégrité morale.
 
Au-delà de ces débordements légalement répréhensibles, le choc naît de l’irrespect des militants pour la morale élémentaire et l’honnêteté intellectuelle. Lorsque Brigitte Bardot écrit que la chasse est un « nazisme nouvelle vague », elle se rend coupable de deux choses : d’insulte à la mémoire d’une période durant laquelle les pires atrocités ont été commises et d’instrumentalisation de la valeur de la vie humaine (de 6 millions de vies humaines très exactement) au service d’une idéologie spécieuse.
 
Chaque mot a un sens et une histoire qui lui est propre ; certains, comme « nazisme » ou « shoah », doivent conserver l’horreur absolue qu’ils inspirent : l’image d’hommes décidant que d’autres hommes méritent d’être exterminés. L’utilisation de ces termes pour désigner la chasse ou l’exploitation animale a pour effet lamentable d’amenuiser leur sens profond et de les banaliser au profit d’une idéologie incapable de hiérarchiser les espèces et leur souffrance. La vie humaine et les atteintes qui y sont ou y ont été portées doivent, en tout état de cause, rester au-dessus de toute comparaison et de tout avilissement.
Malgré l’horreur intellectuelle que peut susciter une telle tirade, elle a néanmoins le mérite de témoigner de la vacuité d’une idéologie excessive… donc insignifiante.
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