Bien-être animal : épisode #2

La biodiversité apparaît à travers la physiologie et l’éthologie des animaux. Les cervidés par exemple apprennent à vivre en groupes, instituent une hiérarchie qui affermit les structures sociales et amplifie la qualité de la vigilance. Sur un autre plan, des adaptations physiologiques leur permettent de mobiliser ultra rapidement leurs ressources pour réagir instantanément et positivement à toute agression dans ce monde sauvage : c’est l’effet bénéfique du stress, mécanisme de défense et de survie primitif, mais tout à fait adapté au contexte originel et qui permet, au-delà de l’état d’éveil, de déclencher les processus d’un instinct de survie et de faire face au danger. Le stress peut en effet se définir comme un ensemble de réactions physiques, chimiques et émotionnelles causant des tensions d’ordre musculaire ou mental lorsque l’animal perçoit un stimulus extérieur, un signal d’alarme.

Une situation de stress implique toujours une stimulation de l’hypothalamus, c’est-à-dire de la partie la plus ancienne du cerveau, dans les territoires dits reptiliens. Dès la détection d’une situation de danger, s’enclenche tout un processus instinctif de survie qui se traduit par la production de substances spécifiques grâce à une succession de mécanismes neuroendocriniens… Ainsi, lors d’une agression violente, grâce au stress induit les capacités augmentent, notamment celles permettant une fuite rapide. Le cœur devient plus efficace, les bronches dilatées facilitent l’apport d’oxygène, la douleur paraît atténuée par la libération d’endorphines ou morphines naturelles ; l’apport en sucre est augmenté et le temps subit une distorsion qui permet de pouvoir appréhender, en un même délai, plus d’informations que normalement.

Le stress animal défensif émane donc d’un niveau cérébral fonctionnant de manière essentiellement inconsciente et instinctive, ne nécessitant aucun apprentissage et n’en permettant aucun, ce qui explique le caractère peu contrôlable, du moins directement, des vécus et impulsions qui en proviennent. Il est fondamental au maintien de l’intégrité de l’animal sauvage qui ne le vit, pour l’essentiel, qu’en contexte de danger immédiat, pour préparer son corps à courir pour échapper au pire. Car dans ce monde sauvage-là, celui dans lequel ces mécanismes primitifs de survie ont été sélectionnés selon les lois de l’évolution des espèces, il suffit ordinairement d’une fois, d’une seule erreur, pour mourir !

En revanche, un stress peut être dangereux s’il est dépassé, par exemple s’il est consécutif à une forte pression, des dérangements lourds, incessants, à une compétition inter ou intra spécifique trop intense, à une perturbation profonde des rythmes d’activité… Cette toxicité du stress, lorsqu’il devient permanent, s’explique par la nocivité des substances libérées non consommées par l’organisme en absence d’un effort physique associé…

Le stress a accompagné l’évolution de l’espèce : au fil de l’évolution, avec le développement de la vie en hardes, le perfectionnement des structures cérébrales a en effet permis un meilleur contrôle du territoire de pâture. Plus globalement, l’augmentation des capacités adaptatives a réduit et modulé la forme et le rôle des mécanismes primitifs du stress. Et comme celui de leurs ancêtres le comportement quotidien des animaux que nous observons aujourd’hui reste fondamentalement celui d’un herbivore guidé en permanence par l’opportunité d’une confrontation avec un prédateur, phénomène qui n’est pas anormal en soi, simplement potentiel. En marge du stress vécu comme la réponse immédiate à une situation d’urgence, ce comportement d’adaptation prend la forme d’une réponse acquise grâce à l’expérience du groupe et susceptible d’être transmise à travers les générations.  

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