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Une vie de chien : « À mon Limier »

On a tous eu un jour un chien exceptionnel. Pour nous, il s’appelait « Limier », grand, fin et manteau couvert comme on les aime. Ah ! Il était connu et reconnu notre Limier. Avec sa voix spéciale que tout le monde identifiait.

Limier était rapide, criant et avait un nez extraordinaire. Pourtant, à la naissance, sa mère n’avait pas de lait. Récupéré au bout de 3 jours chez notre ami, il était amaigri, froid, il n’aurait jamais dû vivre.

Après l’avoir gardé à la maison et nourri au biberon, Eclipse, une chienne de chez nous qui avait mis bas, l’a adopté. Etant d’un père très fin de nez à 18 mois, il a tout de suite été mis en rapprocher ; il a vite compris son métier.

A 2 ans et demi, il emmenait déjà la meute ; on avait tous confiance en lui, chiens comme humains. Il fallait qu’ils courent, les sangliers, car notre Limier ne leur laissait aucun répit.

Je me souviens, un jour de chasse ; un sanglier méchant nous est annoncé sur le territoire. Bien sûr avec notre chance nous l’attaquons. Il se fait chasser 5 minutes dans des balais et débuche ; il est au milieu du pré alors que Limier sort juste de l’enceinte ; en quelques foulées, il le rattrape. Le sanglier s’arrête et fait face à lui « Tiens bon mon Limier ! Tiens bon ! criait mon père. » Fidèle Limier, prudent, évite les charges de notre animal et attend son équipe ; l’animal est pris, sans casse.

Grâce à lui pas de répit pendant trois belles saisons. Puis cette foutue maladie est arrivée, comme ton père, tes oncles, tes tantes. Tes reins ont commencé à te faire défaut. Prise de sang, traitement, deux mois de combat, deux mois sans toi a la chasse. Deux mois à arriver dans le change, dans un défaut, mon oreille te cherchant encore et encore ; je me suis même surprise à dire à voix haute « aide nous Limier ! »

Ce jour est arrivé, le 6 janvier, où tu es parti rejoindre les autres. Finie ta gaieté, finis les longs câlins dans la paille, terminé les « au coute à Limier ». Le chenil est rempli de tes enfants et, crois-moi, ils ont de qui tenir ; on ne pourra jamais arrêter de parler de toi.

Au revoir mon beau et bon chien.