3 juillet 2021 – Villiers-le-Duc Le musée-opéra de la Vénerie : découvrir la chasse autrement

La chasse à courre est une pièce de théâtre dont « les racines narratives plongent dans la réalité existentielle de la nature sauvage ». C’est ce que propose de faire découvrir le musée-opéra de la Vénerie, créé dans l’abbaye du val des Choues à Villiers-le-Duc, en présentant ce mode de chasse « de façon moderne, esthétique, ludique et historique ».

L’abbaye du Val des Choues, située au cœur du parc national des forêts de Champagne et de Bourgogne, cultive une longue tradition de chasse à courre. Elle abrite, depuis 1963, la meute de l’équipage Piqu’avant Bourgogne, constituée de chiens de race grand anglo-français tricolore issus de croisement à l’initiative des grands maîtres veneurs. Elle est composée de cent cinquante chiens, particulièrement éduqués pour chasser le sanglier. Un équipage qui découple dans la voie du sanglier s’appelle un vautrait.

Du 15 septembre au 31 mars, des chasses sont organisées deux jours par semaine, dans deux forêts. Tous les samedis, en forêt de Clairvaux, dans l’Aube, à 50 km de l’abbaye, et tous les jeudis, en forêt de Châtillon-sur-Seine, en Côte-d’Or. « La chasse à courre se déploie dans toutes les dimensions de l’histoire humaine. Il y est question de la domestication des chiens et des chevaux, ainsi que de l’organisation d’une société aux rituels bien définis », souligne l’équipage.

Une mise en scène lyrique

L’abbaye du Val des Choues possède également un musée-opéra de la Vénerie. Celui-ci a été ouvert en 2017 par Inès et Michel Monot, propriétaires des lieux et maîtres d’équipage. Il a « vocation à faire découvrir autrement l’univers de la chasse, en osmose avec la nature ». La mise en scène, très réussie, est lyrique afin de « permettre la compréhension de ce qui, au-delà du ressort de la simple dramaturgie, est une fabulation de notre lien au monde, méritait une scénographie de l’équivalence des choses, des animaux et des humains mêlés », explique-t-on à l’abbaye. « Dans la présentation, les connaissances sont tirées de l’expérience, comme des savoir-faire transmis par l’apprentissage. Les salles de la tentation des trophées, des échos, du silence, de l’hallali, de l’atelier du tailleur et de l’opéra de la nature, sont autant de spectacles permettant aux visiteurs de vibrer à l’unisson de ceux qui font vivre avec passion l’abbaye et son équipage. » C’est un enchantement.

Un lieu où les artistes ont leur place

La muséographie n’offre pas « qu’un parcours didactique ». Elle est composée des contributions d’artistes contemporains qui « ont mobilisé dans leur travail les domaines de la chasse à courre, de la nature, de l’animalité, de la taxidermie… ». Les artistes ont investi les lieux dans le cadre de commandes de l’action « Nouveaux Commanditaires », lancée par la Fondation de France. Elle permet « à des citoyens confrontés à des enjeux de société ou de développement de territoire d’associer des artistes contemporains à leur préoccupation par le biais d’une commande ».

Le musée-opéra de la Vénerie est ouvert tous les jours jusqu’au 30 octobre de 10 à 18 heures. Le repas de la meute a lieu chaque jour à 16 heures en juillet et en août ; le samedi et le dimanche les autres mois. Tarifs : 8 € ; 4,50 € (moins de 18 ans et personnes à mobilité réduite sur justificatif) ; gratuit pour les enfants de moins de 8 ans. Renseignements : contact@ abbayeduvaldeschoues.com

Une histoire ancienne

L’abbaye du val des Choues s’inscrit dans le mouvement religieux de l’Occident des XI e et XII e siècles. Maison-mère de l’ordre des Valdeclusiens, elle a pour ordonnateur Eudes III, duc de Bourgogne en 1193. S’inspirant des règles cisterciennes et bénédictines, le val des Choues a essaimé dans vingt-neuf monastères à travers toute l’Europe. L’abbaye a été détruite en partie à la Révolution, puis abandonnée. Ce n’est au XX e siècle qu’une famille de veneurs la retrouve et la restaure pour en faire un rendez-vous de chasse.

https://cdn-s-www.bienpublic.com/images/1A6A09F6-06F9-4F9B-AE26-5D0059E08DAD/FB1200/photo-1625316449.jpg

Une partie de la meute de l’équipage Piqu’avant Bourgogne, constituée de chiens de race grand anglo-français Tricolore. Photo fournie par l’abbaye du val des Choues

Contactez-nous

Commencez à taper et appuyez sur Entrée pour lancer la rechercher

Abonnez-vous