28 octobre 2021 – Chasse à courre : la stèle d’un veneur profanée

Au cœur de la forêt de Compiègne des militants anti-chasse à courre ont saccagé une stèle à la mémoire d’un ancien piqueux. L’acte de trop.

Ses filles sont accablées de tristesse, sa veuve anéantie. La semaine dernière, la stèle de leur père et épouse, Yann Dierrick , décédé tragiquement l’an dernier à 42 ans, a été profanée en forêt de Compiègne. Sur une plaque, le mot « Vénerie » grossièrement écrit à la peinture bleue, accompagné d’un dessin de tête de mort et d’une croix gammée. Les pierres apposées par ses filles en forme de cœur ont été dispersées. Les fleurs piétinées. Un saccage à quelques jours de la date anniversaire de son décès. Ancien piqueux du rallye Vouzeron, sonneur émérite, Yann Dierrickx était un enfant du pays. Il avait découvert la chasse à courre avec l’équipage du Rallye Nomade (forêt de Saint Gobain) avant de poursuivre à la Futaie des Amis de Compiègne. « Cet acte n’est hélas qu’une nouvelle illustration du climat délétère entretenu par une poignée de fanatiques opposés à la chasse à courre » réagit Antoine Gallon , porte-parole de la Société de Vénerie. Un acte de provocation de plus. Il y a trois semaines un des chiens de chasse de la Futaie des Amis a été percuté volontairement par un automobiliste qui s’est arrêté quelques mètres plus loin pour insulter le maître d’équipage et prendre la fuite. « Il règne ici un climat de haine propagé par quelques idéologistes fou-furieux qui ont pris la vénerie pour cible. Jusqu’où iront-ils ? » s’interroge le porte-parole.

La forêt de Compiègne est un lieu sensible, elle donne lieu depuis trois ans à des rendez-vous réguliers des militants anti-chasse au premier rang desquels , Stanislas Broniszewski , fondateur du mouvement Ava (pour Abolissons la vénerie aujourd’hui), le principal collectif anti-chasse à courre . En 2018, soupçonné d’avoir fait volontairement chuter un cavalier, il a été poursuivi pour blessures involontaires. Il a été relaxé l’an dernier faute de preuves suffisantes. Depuis, le jeune homme -qui perçoit le RSA- traque deux fois par semaine les veneurs et la meute de chiens muni de sa petite caméra et de ses talkies… sans jamais manquer une occasion de stigmatiser la chasse. En novembre 2019, lors de l’affaire Elisa, il n’avait pas hésité à affirmer sur BFM TV “qu’une meute de chiens se trouvait à proximité du corps de la victime” dans la forêt de Retz , attisant les soupçons sur la chasse à courre . Depuis, l’enquête a prouvé que la malheureuse jeune femme avait été dévorée par le chien de son compagnon Stanislas Broniszewski, qui se vante d’avoir suivi plus de 200 chasses à courre n’a d’ailleurs jamais été mordu par un chien.

Surtout, en tant que militant d’extrême gauche, le jeune homme cumule les efforts pour « faire la courre » à la France Insoumise. Après avoir accueilli le député de la Seine-Saint-Denis, Bastien Lachaud en forêt de Compiègne il y a deux ans, il a invité en mars dernier Dimitri Houbron, député Agir Ensemble du Nord, pour « venir incognito » suivre une chasse à courre. Quelques jours plus tard, le député affirmait qu’il fallait continuer jusqu’en 2022 à « mobiliser et sensibiliser les élus » pour la fin de la vènerie, des chasses traditionnelles et de la corrida . Depuis lundi 25 octobre, lui et son ami Stanislas Broniszewski peuvent partiellement triompher. Le Conseil d’Etat, saisi en urgence par deux associations de défense des animaux, a suspendu les autorisations de chasse traditionnelle sur les grives, merles noirs, vanneaux… au motif “d’ un doute sérieux sur la légalité” de la réglementation. Pendant ce temps, la veuve de Yann Dierrickx saisissait la Société de Vénerie pour faire part du saccage de la stèle de son mari.

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