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Covid 19 – Lettre ouverte aux chasseurs

[Message du Président Schraen à l’attention de tous les chasseurs]

 

Chers amis chasseurs,

Au vu de la situation sanitaire du pays et comme l’a indiqué hier soir le Président de la République, nous entrons en phase de confinement. Chacun doit faire preuve de bon sens, et on comprend parfaitement ce qui est à risque ou pas.

Alors ne prenons pas de risques inutiles pour nos proches, comme pour nous-mêmes. J’en appelle à votre sens des responsabilités.

J’ai attendu quelques jours avant de m’adresser à vous, parce que je voulais pouvoir vous donner l’ensemble des informations dont vous avez besoin en une seule fois.

En premier lieu, comme vous l’avez compris, toutes nos assemblées générales sont annulées. Ce sont les conseils d’administration de vos fédérations qui vont prendre les décisions pour la prochaine saison de chasse. Même si certains tiendront des assemblées générales plus tard, il y a des décisions à prendre avant la fin mai, et nous ne pouvons attendre.

Deuxièmement, toutes les chasses collectives sont interdites, mais certaines chasses individuelles restent possibles dès lors qu’elles ont un enjeu sanitaire. Je pense par exemple à celle des corvidés qui sont très importantes pour limiter les dégâts sur les semis de printemps, ou l’approche du sanglier là où c’est nécessaire, pour les mêmes raisons (selon les modalités en vigueur dans vos départements). Je reviendrai vers vous si les consignes de confinement évoluent et deviennent plus strictes.

Troisièmement, vous pouvez aller nourrir vos appelants sur les sites où ils se trouvent, comme le remplissage de vos agrainoirs, à condition de le faire seul.

Quatrièmement, l’ensemble des manifestations liées à la chasse sont supprimées jusqu’à nouvel ordre, y compris bien sûr tous les fields.

Cinquièmement, les piégeurs et les gardes particuliers peuvent continuer à œuvrer sur leurs territoires respectifs, à condition d’être seul.

Pour tous vos déplacements qui concernent des activités liés à la chasse, au nourrissage, au piégeage et au gardiennage, n’oubliez pas de remplir l’attestation jointe (ou à éditer à partir du site du ministère de l’intérieur) en cochant :

– la première case pour les professionnels ;

– la dernière case dans les autres cas.

Je vous conseille également d’avoir sur vous votre permis de chasser, ou vos agréments de garde particulier ou de piégeur.

Même si la situation est grave, je voulais également féliciter les nombreux chasseresses et chasseurs qui ont été élus dimanche dans leurs communes, et je suis sûr que chacun veillera à ce que les intérêts des ruraux soient parfaitement préservés.

Je ne peux encore savoir si cette pandémie aura un impact sur notre prochaine saison de chasse, mais ce sont bien nos attitudes qui réduiront le développement de la maladie, et qui nous ferons sortir plus vite de cette situation.

Prenez soin de vous !

Amitiés en St Hubert

Willy SCHRAEN

> Attestation dérogatoire de déplacement

> Actualisation de la situation

 

 

 

 

 

 

 

 

 

https://www.venerie.org/wp-content/uploads/2020/03/attestation_de_deplacement_derogatoire.pdf

Spécial élections : témoignages de veneurs conseillers municipaux

A la veille du premier tour des élections municipales, nous avons posé trois questions à cinq veneurs conseillers municipaux ou maires de leur commune. Leurs réponses sont encourageantes.

Que pensent vos administrés de vos activités de veneur ?

Christian (Maine et Perche) : « Je ne fais pas mystère de mon activité de veneur mais le contexte ne me donne pas souvent l’occasion d’échanger sur ce sujet. J’en parle principalement avec les chasseurs à tir nombreux dans la commune qui s’intéressent à la vie cynégétique en général. Lors de mes conversations sur la chasse, je rencontre une curiosité pour la vènerie. Cela ne préjuge en rien de leur opinion mais on peut imaginer une certaine bienveillance, de la part des chasseurs en tout cas. »

Jérôme (Nouvelle Aquitaine) : « Ils n’en pensent que du bien ; notre implication au sein de notre conseil municipal est historique comme notre chenil au milieu de notre exploitation agricole très voisine de notre village. Toutes nos vieilles familles du village sont très au courant de notre activité et souvent présentes pour quelques-uns à nos laisser-courre. Concernant les nouveaux habitants, il y a toujours de la pédagogie à faire, beaucoup de questionnement sur les différents bruits du chenil et en expliquant la vènerie dans son ensemble tout se passe bien. Pour l’instant nous ne connaissons aucun problème autour de chez nous. Les a priori négatifs contre cette pratique sont très souvent inversés et oubliés lors de la visite du chenil et une invitation à un laisser-courre. Je leur dis souvent que je peux comprendre leurs critiques mais à une seule condition de venir découvrir et ensuite on en rediscute. La majorité du temps, les préjugés sont oubliés et les gens demandent à revenir. »

Bruno (Nouvelle Aquitaine) : « À priori, ni chaud ni froid. Ce qui est sûr, c’est qu’ils ne m’en tiennent pas rigueur puisque je suis maire depuis vingt-cinq ans ! Je n’ai jamais eu de piqueur, je trie mes chiens et les récupère à pas d’heure quand ils manquent. Je conduis mon camion, paie de ma personne. Cela aide pour détruire l’image d’Epinal du seigneur d’autrefois. »

Véronique (Bretagne) : « Dans une commune rurale, la chasse fait partie intégrante de la vie de la commune. Les habitants comprennent parfaitement bien le rôle des chasseurs dans la gestion des espèces tels que les sangliers, renards, ragondins…. Les chasseurs font donc partie de la vie de la commune. Cela se vérifie d’ailleurs par leur présence fréquente lors des manifestations estivales. Mais la chasse « loisir » est plus difficilement comprise et acceptée par les nouveaux habitants et les nouvelles générations. Concernant la vènerie, peu de mes concitoyens connaissent ma passion ; certains la soutiennent pour sa beauté, la présence des chevaux, la beauté des tenues des veneurs, la sagesse et gentillesse de la meute et les fanfares de trompe. Les autres l’ignorent par désintérêt. »

Quelles facilités, rencontres, opportunités vous offrent vos fonctions d’élu pour défendre la chasse à courre ?

Louis (Bourbonnais) : « Le statut de maire facilite tous les contacts auprès des administrations et services de l’Etat : sénateurs, députés, préfète, sous-préfète, comcom, gendarmeries, RG, DDT, louveterie, FDC.  Le maire, identifié comme veneur, se révèle être un interlocuteur plus accessible pour tout ou partie des instances citées. Un exemple : je suis identifié d’abord en tant que maire par les services de Gendarmerie – locaux et départementaux.  Un autre exemple : celui de la comcom qui réunit les maires, tous riverains du massif forestier et qui en profitent pour poser des questions à propos de notre mode de chasse. »

Christian (Maine et Perche) : « La fonction d’élu facilite les prises de contact avec les autres élus députés, sénateurs, maires, conseillers départementaux et aussi fédérations départementales de chasse. Les rencontres sont une occasion de défendre la vènerie de manière conviviale, car les élus sont également intéressés par la vie de la circonscription. Vis à vis des services de l’Etat (préfecture, gendarmerie notamment), ma fonction d’élu et de responsable de la communication de la Vènerie me désigne naturellement comme leur interlocuteur privilégié. »

Jérôme (Nouvelle Aquitaine) : « Les facilités sont très simples : une ouverture directe et très facile sur tous les élus de notre département et tous les services administratifs au-dessus de nous (préfet, ainsi que tous les services de l’administration, gendarmerie, etc.). Le fait d’être un élu à la plus haute marche de sa commune reste une responsabilité que toutes les instances respectent énormément. La fonction et l’autorité de maire permettent une meilleure écoute qu’une personne quelconque. »

Bruno (Nouvelle Aquitaine) : « Nous ne chassons qu’en territoire privé. Le fait d’être vice-président de notre Communauté de Communes (27 municipalités) permet de tutoyer tous les maires et de bien connaître présidents de sociétés de chasse, propriétaires et régisseurs. Ils sont évidemment tous au courant de notre passion. Aucun commentaire agressif jamais, la plupart indifférents, beaucoup rigolards, pas dangereux, « t’es fou », « t’as vu le temps », « vous êtes des malades ». Excellents rapports avec la Fédération, admirative du nombre de jeunes qui nous suivent, avec nos sénateurs, avec la gendarmerie. Autant d’occasions d’évoquer une vènerie discrète et bien élevée, méthode de chasser comme une autre, intégrée sur notre territoire, immense. »

Véronique (Bretagne) : « En tant que vice-présidente du Conseil Départemental des Côtes d’Armor, chargée de l’environnement, j’ai été amenée de très nombreuses fois à soutenir la chasse et plus particulièrement la vènerie. Le département des Côtes d’Armor a la particularité d’être propriétaire d’un massif forestier sur lequel un partenariat existe avec la fédération départementale des chasseurs pour la gestion du gibier. Sur ce massif tous les modes de chasse sont pratiqués. Ma passion pour la vènerie a, localement, été le sujet de nombreuses attaques et le prétexte trouvé par les extrémistes de tous bords pour s’offrir des tribunes médiatiques. Mais cela reste sans conséquence ; la très grande majorité des costarmoricains ne s’intéressent aucunement à la vènerie. Devant les élus régionaux, départementaux, et les agents du conseil départemental, je ne cache pas ma passion pour la vènerie, et la chasse plus généralement, et n’hésite jamais à la rappeler. Cela me permet parfois d’adapter certaines mesures qui auraient pu être prises, dans le domaine de l’environnement, par le département voire la région.  J’ai ainsi pu demander à ce que les associations de chasseurs soient présentes dans la mise en place de structures qui pourront avoir un rôle important pour notre avenir, telles que l’Agence Bretonne de la Biodiversité. Par ailleurs, j’ai beaucoup plus facilement la possibilité de rencontrer les députés, sénateurs de mon département ou autres, et d’être écoutée, voire parfois entendue ! »

Quel message essentiel faîtes-vous passer sur la vènerie, dans le cadre de vos fonctions d’élus ?

Louis (Bourbonnais) : « Un message de normalité d’un mode de chasse strictement encadré qui apporte des retombées économiques sur le plan local et qui participe à la régulation du cheptel pour le plus grand bien des cultures environnantes. Le maire-veneur, puisqu’il est de son rôle de faire respecter la loi, apporte sa pierre à la légitimité de la chasse à courre. Sans doute plus aisé dans un milieu rural que dans le milieu péri-urbain. »

Christian (Maine et Perche) : « Par mon comportement, j’essaie de communiquer les valeurs de la vènerie, comme l’attention portée aux animaux, la connaissance de la nature, la courtoisie, la mixité sociale. Pour moi, être veneur oblige. »

Jérôme (Nouvelle Aquitaine) : « Faire découvrir nos traditions. A chaque fois, l’objectif est simple : faire comprendre nos valeurs et nos coutumes, afin d’être défendus, le cas échéant. Les messages sont simples : nous sommes de la terre depuis plusieurs générations, nous sommes très simples et accessibles. Une pratique très noble, l’amour de nos animaux, de nos chiens et de nos chevaux. »

Bruno (Nouvelle Aquitaine) : « Désamorcer immédiatement, par une visite, toute rumeur de contrariété ou de doléance à l’égard de l’équipage. Si besoin, pour le grand public, quelques explications argumentées, bien connues : ponction hypothétique de la vènerie sur le cheptel, jamais eu autant de grand gibier, nécessité de réguler puisque plus de grands prédateurs, brassage des populations permettant une bonne génétique, respect et célébration de l’animal à la curée. »

Véronique (Bretagne) : « La vènerie est un mode de chasse comme tous les autres ; elle doit être respectée en tant que tel. Elle permet la conservation et le développement de races de chiens, et de chevaux. Elle génère une réelle activité économique. Mais le message le plus important pour moi est que la vènerie est une chance ; elle permet de conserver et transmettre des traditions ancestrales mais surtout des valeurs humaines. Elle fait partie intégrante de notre patrimoine.  Face à de nouvelles générations qui ont perdu leurs repères, qui s’opposent à toute forme de contrainte et d’autorité, nous sommes fiers de voire nos enfants vouloir perpétuer ces traditions, cette école de la rigueur et de l’humilité devant la nature. »

Chasser en Amazone : le stage

En 2020, le stage est organisé à Breil (49) par Antoinette de la Bouillerie (Brevet fédéral d’initiation bénévole de la monte en Amazone) et animé par Laurent Mézailles, enseignant spécialisé et expert fédéral de l’équitation en amazone. Les amazones bénéficient de cours théoriques et pratiques. Elles travaillent sur le plat et sur l’obstacle.

Il débutera le jeudi de l’Ascension, 21 mai, à 14 heures et se terminera le samedi 23 mai à 18 heures. Selon la disponibilité des stagiaires, cette formation pourra être suivie durant deux jours et demi, deux jours ou un jour.

Le niveau « galop 4 » est requis pour participer à ce stage.

Les cours théoriques abordent la position, la sellerie, la compréhension de l’équitation, les spécificités du cheval de chasse. C’est une excellente préparation pour le Championnat de France du Cheval de Chasse qui comporte notamment un classement en amazone.

Renseignements et inscription (gratuite mais obligatoire) auprès de la Société de Vénerie : cmeheust@venerie.fr

Lettre ouverte à nos prédateurs

Depuis que le monde est monde, sur cette terre, se joue, minute après minute, un immémorial Opéra dramatique entre prédateurs et proies, un oratorio solennel entre la vie et la mort au sein de cette nature fabuleuse que nous dégradons à petits feux par nos appétits vaniteux de domination.

Il n’est que de visionner ce magnifique film-documentaire « La Griffe et la dent » de François Bel et Gérard Vienne, sorti en 1976, dont cet extrait ou encore ce document : « Question de survie : bataille de prédateurs – Animaux » et, plus stressant encore, ce passage d’images, diffusé sur une grande chaîne de télévision en plein dimanche après-midi d’un cerf chassé et dévoré par des loups, ou pire cette vidéo de dragons du Komodo dévorant un cerf vivant, intitulé Komodo dragon eating a deer alive.

Aujourd’hui, certains de nos concitoyens cherchent à éluder cette idée même d’anéantissement en se prenant pour de petits dieux qui nous parlent « d’homme augmenté » et même d’éventualité de l’immortalité ; on n’utilise même plus les mots « mort » ou « décédé », on dit « il est parti », « elle nous a quittés ». Refusant d’assumer la reconnaissance de ces « cruelles beautés », retranchés dans leurs villes forteresses et coupés de leurs racines, certains font de temps en temps quelques petites escapades guerrières pour contester cet ordre des choses ; mais il est bon de leur rappeler, ce que j’ai déjà écrit de nombreuses fois, que la vénerie ou l’art de forcer un animal avec des chiens courants est pratiquée depuis la nuit des temps, quand la domestication des chiens qui descendent du loup fut accomplie ; la vénerie, qui en est une ramification, fut un art spécifiquement français codifié au Moyen Âge (cf. le Livre de chasse de Gaston Phébus) et en ce sens est unique au monde. Elle fait partie de nos traditions et a irrigué toute notre littérature en passant par les arts picturaux et la musique. A ce titre, elle doit être défendue et mériterait de figurer au patrimoine de l’UNESCO. Et si le mot patrimoine est issu du latin patrimonium, c’est-à-dire, l’héritage, le bien de famille transmis, il faut aussi en intégrer l’acception qu’en a faite François Puthod de Maison-rouge, en 1791 devant l’Assemblée nationale « L’orgueil de voir un patrimoine de famille devenir un patrimoine national. »

Quoi qu’il en soit, rien à faire ; ils n’arriveront pas à nous culpabiliser, nous les veneurs, comme tentent de le faire certaines de nos pseudo-élites vis à vis de notre Histoire Nationale ! Nous avons tout fait pour encadrer correctement notre activité, et c’est seulement quand le paradis terrestre aura été définitivement institué sur terre que nous envisagerons de remettre fondamentalement en question cette affinité pour la vénerie. En attendant, nous invitons ces terroristes anti-vénerie à mener une campagne contre les automobilistes qui ne respectent pas les panneaux de limitation de vitesse liés aux passages affichés de gibier, considéré comme « res nullius », après les avoir incités à prendre connaissance des souffrances atroces qu’endurent les animaux, tapés par des véhicules, avant qu’ils aillent mourir dans quelque coin caché. Qu’ils se renseignent aussi de savoir ce qui se passe, à grande échelle, dans certains laboratoires avec les animaux servant de cobayes pour mettre au point des produits pharmaceutiques ou de beauté. Et puis qu’ils aient le courage de dénoncer l’abattage rituel, notamment représenté par les viandes dites Halal et Casher et la cruauté inacceptable envers le vivant qui en découle (où l’étourdissement avant la mise à mort n’est pas obligatoire et les animaux des espèces bovine, ovine et caprine sont immobilisés par un procédé mécanique jusqu’à leur saignée mortelle), sans parler des abattages clandestins !

D’autres beaux combats, pour nos « chevaliers noirs », pourraient être la lutte contre les atteintes à la biodiversité à cause de la pollution, de la destruction des habitats et des milieux naturels, de l’exploitation excessive, voire la destruction, de ses ressources et celle contre le « banditisme environnemental, appelé aussi braconnage, et qui prend des proportions d’autant plus inquiétantes que les mesures prises contre ces pratiques semblent ne pas être assez efficaces. Il faut savoir que la part du braconnage dans l’économie mondiale occupe la 4e place dans le classement mondial des marchés criminels juste derrière la drogue, la cybercriminalité et la traite d’êtres humains.

Et puis il y a aussi plein d’autres petites actions qu’ils pourraient mener, si leur prétention à défendre la cause animale était vraiment sincère, comme empêcher le moto-cross dans les enceintes ou veiller à l’errance des animaux comme les chiens ou les chats qui font énormément de dégâts au moment de la période de reproduction, participer à la mise en place de corridors biologiques sécurisés pour le déplacement du gibier, casser la glace dans les périodes hivernales, disposer des pains de sel pour couvrir les besoins en sodium ou de zones d’affouragement de qualité, etc.

Mais tout ce prêchi-prêcha risque bel et bien de partir en fumée, si l’on veut bien admettre que tous ces redresseurs de torts cherchent, surtout et en réalité, à faire l’évènement et créer du buzz médiatique pour rallier des militants à leur cause « tête d’épingle » d’éradication de la chasse à courre, en regard de toute les actions d’envergure qu’ils pourraient mener pour défendre véritablement la cause animale ! En réalité ce sont des activistes radicaux qui conduisent une action politique qui relève du fantasme à savoir la conviction que les animaux ont des droits au même titre que les humains, niant pour ces derniers leurs différences à savoir leurs capacités à imaginer des solutions, à les formuler et à les communiquer à leurs autres compagnons terriens. Reprenant le concept marxiste d’exploiteurs/exploités, ils le plaquent sur la relation hommes/animaux ; certains ultras allant même jusqu’à soutenir qu’il leur faut s’en tenir au « tout ou rien » en refusant tout principe même de l’amélioration de la réglementation, lequel s’il était accepté, en termes d’amélioration du bien-être des animaux, rendrait plus compliqué, par inégalité des droits, toute abolition de cette domination des bêtes, dont le gibier, par les hommes, dont les chasseurs. On comprend mieux ainsi alors l’origine de ces attitudes et comportements sectaires de cette tribu des « antispécistes* » qui empoisonne tant celle des veneurs…

*le spécisme est une idéologie qui postule une hiérarchie entre les espèces, spécialement la supériorité de l’être humain sur les animaux et, par extrapolation, suggérant de mauvais traitements ou l’exploitation des animaux.

La forêt en guerre

Maître de conférences à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes, membre du Laboratoire d’Anthropologie Sociale, Charles Stepanoff vient de consacrer un article très intéressant à la chasse à courre. Il est titré « La forêt est en guerre. Enquête sur le conflit autour de la chasse à courre.»

Charles Stepanoff doit d’abord être remercié de son travail. De tout temps, les tentatives d’idéologues avides de pouvoir ont privé l’Homme d’un accès à la connaissance. Notre époque n’y échappe pas qui substitue la facilité de l’émotion à l’effort de la recherche du savoir. Charles Stepanoff, lui, n’a pas ménagé ses efforts pour comprendre ceux qui aiment la vènerie et ceux qui la combattent, mettant en résonnance cette dualité avec d’autres civilisations. Il serait très prétentieux de vouloir résumer son article dans ces lignes ; tâchons seulement de donner au lecteur l’envie de s’y plonger.

L’auteur définit la vènerie comme « la victoire de l’homme sur la bête sauvage à l’issue d’un combat loyal » quand les animalistes entretiennent avec la faune « une relation de protection envers un animal-enfant… Ce sentiment de responsabilité parentale à l’égard d’animaux vus comme des enfants explique sans doute la virulence avec laquelle les militants entendent les défendre… On pourrait ainsi discerner dans la chasse à courre une forme de prédation guerrière comparable à celle des Jivaros d’Amazonie, et dans le mouvement animaliste une forme de domination protectrice évoquant les sociétés pastorales d’Afrique de l’Est. »

Il a compris que, « pour les veneurs, l’essentiel n’est pas de préserver la vie d’un animal en particulier, car tous finissent par mourir, mais de garantir les conditions écologiques pour que l’espèce se reproduise et s’épanouisse dans un environnement propice. »

Il consacre plusieurs paragraphes au face à face qui voit s’opposer nos suiveurs et les animalistes, et en analyse les causes sociologiques avec une grande acuité. Il comprend ainsi très bien que « l’attachement des milieux populaires ruraux à la vénerie semble tenir notamment à la revendication d’un mode de vie enraciné dans les champs et dans la forêt, qui entrelace nature et humanité, puissance sauvage et sociabilité. »

A l’inverse, « une différence fondamentale de point de vue sur la tradition oppose veneurs et militants. Pour ces derniers, la tradition rituelle n’est pas une valeur, mais un « poids » venu des « ancêtres » auquel les veneurs se soumettraient par manque de réflexion. Ils mettent en avant par contraste un mode de pensée fondé sur l’argumentation éthique, la prise de conscience individuelle et le rejet de normes sociales et de comportements transmis par héritage. »

Charles Stepanoff identifie parfaitement que « les militants pénètrent dans le monde des suiveurs en prônant une échelle de valeurs inverse à celle de ces derniers : ceux qui, pour les suiveurs, font figure de « connaisseurs » sont dégradés en « larbins » et « barbares sanguinaires », tandis que des novices sont portés au sommet en tant qu’êtres empathiques et civilisés. » Et encore, « les militants s’efforcent de discréditer les suiveurs en les qualifiant de ramassis de populace, larbins, laquais, serfs. Ceux dont l’origine modeste est la plus évidente sont surnommés les clodos. »

Là où nos opposants prétendent « documenter la chasse à courre » alors qu’ils ne font qu’y poser le prisme convenu de leur vision fantasmée de la nature au bénéfice de leur petite propagande, Charles Stepanoff, en anthropologue chevronné, livre une analyse tout en finesse de deux mondes que tout semble opposer. La conclusion de son article devrait, au moins, recueillir l’assentiment de tous ceux qui refusent de céder à l’obscurantisme : « L’enquête nous permet de conclure que militants et veneurs partagent bien plus qu’ils ne le croient : l’amour de la forêt et l’admiration pour la grande faune sauvage, bien qu’ils soient séparés par des conceptions différentes des continuités et des discontinuités entre humanité et nature. En revendiquant l’exercice au cœur du monde sauvage d’une tradition culturelle qui, avec ses costumes, ses fanfares et ses cérémonies, entretient un rapport paradoxal à l’animal associant protection, identification morale et confrontation sanglante, la chasse à courre se heurte à une cosmologie moderne qui définit la nature comme un univers séparé de la vie sociale et des traditions humaines. »

La défense de notre mode de chasse est trop précieuse pour s’en remettre aux invectives dans lesquelles nos opposants voudraient cantonner le débat, scandant ad nauseam une vingtaine de mots rangés dans un ordre indistinct pour tenter de discréditer la vènerie.

La passion qui nous anime se marie difficilement avec la compréhension de ses ressorts et son explication pédagogique. C’est pourtant bien la condition qu’il nous faut désormais satisfaire pour espérer être compris de nos contemporains.

Championnat de France du cheval de chasse : inscription ouverte !

Comme chaque année, le Championnat de France du Cheval de Chasse aura lieu lors de la manifestation Nature et Vènerie en Fête sur le Grand Parquet de Fontainebleau les 30 et 31 mai prochains. L’équitation de chasse à courre est une discipline officielle issue de la coopération entre la Fédération Française d’Équitation et la Société de Vènerie.

Le concours est ouvert à tous les veneurs adhérents à l’Association des Veneurs et titulaires de la licence FFE 2020 Compétition Club (extension gratuite de la licence cavalier avec certificat médical pour tous et autorisation parentale pour les jeunes de moins de 18 ans) se présentant en tenue d’équipage ou d’invité.

Un cavalier peut participer à plusieurs classements mais avec des chevaux (ou poneys) différents. Chaque cheval (ou poney) – qui ne peut participer qu’à un seul classement – doit être pucé et accompagné du carnet SIRE et être à jour des vaccinations (contrôle sur place).

Pour permettre à chacun de concourir dans les meilleures conditions possibles, nous vous détaillons dans cette note quelques éléments d’explication. Ce championnat se décompose en 3 épreuves : la présentation (4 tests), le parcours routier (1 test) et des épreuves d’obstacles en 3 parties : la sagesse (5 tests), la maniabilité (1 test) et le cross (1 test). Le cavalier et son cheval seront jugés lors d’épreuves et de tests au plus proche des situations terrain réelles et de l’utilisation que l’on a du cheval de chasse dans le cadre d’une équitation actuelle.

Il y aura 3 classements : classement club (califourchon), un classement amazone, un classement poney (moins de 18 ans et équidé de – de 1m49 ferré) et un classement équipage, un classement Société de Vènerie première participation d’un cheval au championnat et un challenge équipage (minimum 2 cavaliers d’un même équipage : seuls les 2 meilleurs sont pris en compte)

Le but de cette discipline est de se rapprocher au mieux de ce que l’on demande à son cheval pendant la chasse et de mettre en avant les qualités spécifiques de celui-ci. Il ne suffit pas de présenter un beau cheval de concours complet pour participer à cette épreuve.