Comment renier les origines de la trompe de chasse au nom du politiquement correct ?

La Fédération Internationale des Trompes de France ambitionne de faire inscrire la trompe de chasse au patrimoine immatériel de l’humanité. L’Unesco voyant la chasse d’un mauvais œil, la F.I.T.F suggère de concentrer l’attention sur l’art musical des sonneurs de trompe et préconise de s’abstenir de faire toute référence à la vènerie moderne dans le dossier de candidature.

La trompe de chasse est, depuis très longtemps, un instrument à deux fins. Il ne faut oublier ni l’une, la chasse, ni l’autre, la musique. Au commencement, la trompe est née de la chasse et pour la chasse. Le point est historiquement incontestable. Mais dans le même temps, les qualités de l’instrument qui permettaient à la trompe de dépasser le strict besoin cynégétique, ont été exploitées dans un but proprement musical. Depuis, les ressources musicales de l’instrument n’ont pas cessé d’être cultivées pour elles-mêmes, en dehors de la chasse.

Il faut donc se rendre à l’évidence : la trompe est le valet de deux maîtres. Que l’un des deux veuille en avoir l’exclusivité serait contraire à cette évidence.Que les veneurs revendiquent un droit de paternité est conforme à l’histoire. Sans la vènerie, la trompe n’aurait jamais existé. Mais il n’est pas moins vrai que les développements musicaux de la trompe l’ont, depuis longtemps, entraînée vers des rivages qui ne sont plus seulement ceux du laisser-courre. La sagesse est donc de reconnaître cette dualité – et pas de tenter d’occulter l’une des deux postulations de l’instrument pour ne laisser apparaître que l’autre.

Il faudrait donc faire oublier que la trompe a un lien avec la vènerie ? On croit rêver. Où donc la manipulation des faits va-t-elle s’égarer ? À quelles extrémités le sectarisme conduit-il ? Faudra-t-il un jour, pour respecter les exigences du politiquement correct, avoir deux organisations différentes afin de célébrer la beauté de la trompe ? Une dédiée à la trompe de chasse, l’autre à la trompe musicale ? La premières interdirait-elle de faire écouter les merveilles que donnent à entendre les grands ensembles ? La seconde s’opposerait-elle à ce qu’on sonne dans les concours toute fanfare ayant un lien avec la chasse ? Tout cela est totalement absurde. Il n’y a pas besoin d’être champion de trompe, ni maître d’équipage, ni musicologue, ni historien de la vènerie pour s’en convaincre.

Hubert Heinrich qui pourrait à bon droit être considéré comme le plus brillant représentant de la trompe musicale à notre époque a écrit une mise au point extrêmement sévère sur la « lettre d’orientation » émise par le Comité culturel de la FITF qui suggère de concentrer l’attention sur « l’art musical des sonneurs de trompe » et préconise de « s’abstenir de faire toute référence à la vènerie moderne » dans le dossier de candidature destiné à l’Unesco.

De grâce, ne confondons pas contrebande et habileté. La trompe a été, est, et restera aliée à la chasse.

Les politiques ont également été sollicités par la F.I.T.F. Voici la réponse du Sénat : Télécharger le courrier
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Extrait de la Revue Vènerie N°213
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