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Faut-il jouer le développement durable contre la vie éternelle ?

Faut-il jouer le développement durable contre la vie éternelle ? L’antispécisme ou le véganisme se présentent comme une nouvelle croyance planétaire, sans conscience ni transcendance. Ces nouveaux visages de l’écologisme radical, réfractaires au débat scientifique et au raisonnement, procèdent par stigmatisations simplistes et détestation collective.

Qu’une société ait besoin de haïr pour durer, c’est ce que nous montre l’Histoire depuis toujours. Et que l’incertitude d’une époque rende plus urgent ce désir de haïr collectivement un ennemi commun, c’est ce que nous voyons aujourd’hui. Les temps changent ? Haïssons davantage ! La certitude recule ? Détestons tous ensemble ! Tel est le visage de l’écologisme radical et de ses différentes incarnations.

Flânons sur les réseaux sociaux : on nous y serine un étrange credo. De Vancouver à Châteauroux, la doxa du moment reprend le catéchisme d’autrefois, mais dans une version glacée, à zéro apport en transcendance, et renforcée en injonctions morales. Voici sur quoi on nous somme de répondre :

  • Rejetez-vous le glyphosate ? (Répondez : Je le rejette !)
  • Renoncez-vous à Monsanto et à ce qui conduit à Monsanto ? (Répondez : J’y renonce !)
  • Rejetez-vous du Co2 ? (Répondez : J’en rejette !)
  • Croyez-vous à la responsabilité de votre voisin dans le changement climatique ? (Répondez : Je crois !)
  • Croyez-vous à la théorie du genre, à la gestation pour autrui, à l’extinction de l’espèce humaine et au développement durable ? (Répondez : Je crois !)

Telle est la nouvelle foi. Ce n’est évidemment pas la science qui la fonde, ni même l’expérience, mais bien le besoin primitif d’une détestation partagée. Inaccessible au raisonnement, cette croyance planétaire en train de naître dans les métropoles ne nous demande pas de penser, ni de nous documenter. Elle est d’autant plus trompeuse qu’elle ne l’est pas toujours. Le glyphosate, par exemple, ou l’énergie électrique, ou l’alimentation, ou l’économie, qui sont de vrais sujets, nous n’avons plus le droit d’y réfléchir. Les bons sentiments écrasent tout. Régner par l’ignorance, c’est une vieille tentation et cela a un vieux nom : cela s’appelle l’obscurantisme.

La détestation collective a besoin de s’exercer sur des diables concrets et à la fois lointains. Et il n’y a plus d’Hitler, plus de Staline. Notre époque fait avec ce qu’elle a : Monsanto lui suffit. Les écologistes radicaux, les antispécistes, les zoolâtres convergent vers des stigmatisations simplistes dont le véganisme est la version gastronomique, la GPA la version humaniste et le parc éolien l’armée angélique.

En apparence, on attaque des marques, des métiers, des cultures. Mais ce n’est qu’une étape : ce vers quoi tend la nouvelle doxa, c’est le suicide. Cette religion séductrice veut en finir avec les grands singes décidément trop ingénieux qui ont mal tourné en prenant possession de la terre. Au début, on prône une aimable sobriété. C’est la gentille écologie (lisons l’excellent René Dumont). Mais bientôt le ton monte : on refuse à l’homme son statut de carnivore (lisons Del Amo), puis son statut sexué (lisons Judith Butler). On décrète que les animaux sont plus intelligents que nous (lisons Peter Godfrey-Smith), puis on affirme que les plantes sont plus raisonnables que les hommes (lisons Stefano Mancuso), et, l’an prochain, on nous expliquera que les cailloux ont des droits contre nous.

On sauvera la planète, peut-être, mais existera-t-il encore une conscience humaine pour la contempler ? Le développement durable se sera retourné contre la vie éternelle.

Comment renier les origines de la trompe de chasse au nom du politiquement correct ?

La Fédération Internationale des Trompes de France ambitionne de faire inscrire la trompe de chasse au patrimoine immatériel de l’humanité. L’Unesco voyant la chasse d’un mauvais œil, la F.I.T.F suggère de concentrer l’attention sur l’art musical des sonneurs de trompe et préconise de s’abstenir de faire toute référence à la vènerie moderne dans le dossier de candidature.

La trompe de chasse est, depuis très longtemps, un instrument à deux fins. Il ne faut oublier ni l’une, la chasse, ni l’autre, la musique. Au commencement, la trompe est née de la chasse et pour la chasse. Le point est historiquement incontestable. Mais dans le même temps, les qualités de l’instrument qui permettaient à la trompe de dépasser le strict besoin cynégétique, ont été exploitées dans un but proprement musical. Depuis, les ressources musicales de l’instrument n’ont pas cessé d’être cultivées pour elles-mêmes, en dehors de la chasse.

Il faut donc se rendre à l’évidence : la trompe est le valet de deux maîtres. Que l’un des deux veuille en avoir l’exclusivité serait contraire à cette évidence.Que les veneurs revendiquent un droit de paternité est conforme à l’histoire. Sans la vènerie, la trompe n’aurait jamais existé. Mais il n’est pas moins vrai que les développements musicaux de la trompe l’ont, depuis longtemps, entraînée vers des rivages qui ne sont plus seulement ceux du laisser-courre. La sagesse est donc de reconnaître cette dualité – et pas de tenter d’occulter l’une des deux postulations de l’instrument pour ne laisser apparaître que l’autre.

Il faudrait donc faire oublier que la trompe a un lien avec la vènerie ? On croit rêver. Où donc la manipulation des faits va-t-elle s’égarer ? À quelles extrémités le sectarisme conduit-il ? Faudra-t-il un jour, pour respecter les exigences du politiquement correct, avoir deux organisations différentes afin de célébrer la beauté de la trompe ? Une dédiée à la trompe de chasse, l’autre à la trompe musicale ? La premières interdirait-elle de faire écouter les merveilles que donnent à entendre les grands ensembles ? La seconde s’opposerait-elle à ce qu’on sonne dans les concours toute fanfare ayant un lien avec la chasse ? Tout cela est totalement absurde. Il n’y a pas besoin d’être champion de trompe, ni maître d’équipage, ni musicologue, ni historien de la vènerie pour s’en convaincre.

Hubert Heinrich qui pourrait à bon droit être considéré comme le plus brillant représentant de la trompe musicale à notre époque a écrit une mise au point extrêmement sévère sur la « lettre d’orientation » émise par le Comité culturel de la FITF qui suggère de concentrer l’attention sur « l’art musical des sonneurs de trompe » et préconise de « s’abstenir de faire toute référence à la vènerie moderne » dans le dossier de candidature destiné à l’Unesco.

De grâce, ne confondons pas contrebande et habileté. La trompe a été, est, et restera aliée à la chasse.

Les politiques ont également été sollicités par la F.I.T.F. Voici la réponse du Sénat : Télécharger le courrier
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Extrait de la Revue Vènerie N°213
Cliquez sur l’image pour lire l’article

 

Escalade dans les actions de sabotage contre la chasse à courre

Communiqué de presse de la Société de Vènerie du jeudi 6 décembre 2018

Samedi 30 novembre dernier, une militante du collectif Abolissons la Vènerie Aujourd’hui (AVA) s’est lancée dans l’eau des Étangs de Hollande, proches de Rambouillet, pour « tenter de sauver » un cerf à la fin d’une chasse à courre.

En surgissant de manière inconsidérée entre le cerf et les chiens, cette militante a pris des risques d’une extrême gravité. Elle a non seulement précipité la mort du cerf, alors qu’il pouvait être gracié, mais a également failli provoquer un accident grave impliquant sa propre personne, les veneurs présents sur place, et les suiveurs de l’équipage qui lui portaient assistance.

S’approcher ainsi d’un animal sauvage, dont les réactions sont parfaitement imprévisibles, témoigne d’une inconscience complète et d’une totale méconnaissance de ce type de situation. Par chance, l’activiste n’a pas été blessée, ni par le cerf, ni par les chiens.

L’Equipage de Bonnelles Rambouillet a porté plainte contre ces agissements ; un courrier va également être adressé au fondateur du collectif AVA, qui était sur place, pour attirer son attention sur les dangers que présentent les nouveaux comportements de ses militants. Ils démontrent le changement de stratégie opéré par AVA et autres mouvances animalistes, qui multiplient les actions dangereuses et spectaculaires. Face à l’échec de leur mobilisation, les appels au calme et aux manifestations pacifiques ne sont pas suivis d’effet concret sur le terrain.

En septembre dernier, un groupuscule d’opposants croyant perturber une chasse à courre en Bretagne étaient ainsi tombés par erreur sur une chasse à tir, au risque de provoquer un accident mortel sous le tir croisé des balles.

Contrairement à ce que tentent de faire croire nos opposants, les populations de cerfs ne se sont jamais si bien portées en France ; leur nombre a été multiplié par 7 en 40 ans. L’enjeu est aujourd’hui de les réguler. La chasse à courre y contribue.

A la Une, cette semaine

Une revue de presse contrastée, reflet de l’actualité variée de la chasse en général et de la chasse à courre en particulier. Lisez notamment l’excellent article d’Eric Joly dans Le Betteravier Français. Il exprime de façon concise l’ensemble des atouts de la vènerie. A apprendre par cœur par tout veneur !

[Figaro Magazine]
La chasse à courre, au delà des idées reçues
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« Combattre la souffrance que l’homme peut infliger au reste du règne animal est une chose, nier au sein de la nature l’importance des cycles de prédation en est une autre. En supprimant nos prédateurs naturels par confort citadin, nous avons provoqué un déséquilibre qu’il faut résorber.»

 

 

 

 

 

[Le Betteravier Français]
Comprendre la chasse à courre
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« L’offensive ne faiblissant pas, il nous faut revenir sur la chasse à courre, expliquer ce qu’elle est, quel est son impact sur la faune sauvage et décrire son déroulement. Il ne s’agit pas de « défendre » cette chasse pour la bonne raison qu’elle est. On a le droit de ne pas l’aimer comme on a le droit de ne pas aimer le foot. Mais la saboter est un délit. Faire peur aux chevaux, effrayer les chiens, s’en prendre physiquement aux veneurs est illégal. »

 

 

 

 

[L’Eclaireur de Chateaubriant]
Pro et anti s’écharpent en forêt du Gâvre
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« De même, la communication établie par les fédérations de chasseurs et la Société de Vènerie nous convainc que montrer au plus grand nombre une autre image de notre pratique est chose possible. Elle a permis, depuis quelques mois, de montrer l’image d’une chasse protéiforme et socialement diverse, ainsi que d’une chasse utile et respectueuse de la nature.»

 

 

 

 

[Chassons.com]
Amour de la chasse : la parole à nos étudiants
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« De même, la communication établie par les fédérations de chasseurs et la Société de Vènerie nous convainc que montrer au plus grand nombre une autre image de notre pratique est chose possible. Elle a permis, depuis quelques mois, de montrer l’image d’une chasse protéiforme et socialement diverse, ainsi que d’une chasse utile et respectueuse de la nature.»

 

 

 

 

[Le Télégramme]
Face-à-face cavalier en forêt d’Avaugour
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« En marge de la chasse à courre, dont le départ a été donné à 12 h 30 du château d’Avaugour, c’est un face-à-face tendu, palpable, que se sont livrés les deux camps, aux convictions radicalement opposées mais à la stratégie similaire : perturber l’adversaire dans le but de lui faire perdre ses moyens. »

 

 

 

 

[Figaro Magazine]
La chasse bientôt interdite le dimanche ?
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« La société a changé. Le monde rural ne cesse de s’urbaniser et chasseurs, exploitants agricoles et forestiers ne sont plus les seuls à se partager la nature en hiver et en automne. C’est aussi aux 1,2 million de chasseurs de s’adapter et de se faire mieux comprendre auprès de ceux qui ne connaissent ni la chasse ni ses règles. »

 

 

 

 

[L’Echo de l’Armor et l’Argoat]
La chasse à courre perturbée par des militants à Avaugour
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« Mais, après des heures à courir, les uns après un chevreuil, les autres après l’équipage de Patrick Le Belleguic, le chevreuil a finalement disparu, les tensions s’apaisent quelque peu et chacun défend sa position dans un dialogue de sourds. »

 

 

 

 

 

[Ouest France]
De la chasse sans fusil dimanche
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« Nous sommes trop souvent insultés par les gens qui ne connaissent pas notre pratique, Malgré nos tentatives de discussion ! Nous avons l’autorisation de chasser sur 800 ha dans la commune, et nous ne le faisons pas n’importe comment. La nature n’appartient pas plus aux promeneurs qu’aux chasseurs, et nous espérons que la démonstration de dimanche nous permettra d’expliquer notre fonctionnement, très réglementé et encadré.»

 

 

 

[Seasons]
Amour de la chasse : la parole à nos étudiants
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« Daniel Girard connaît mieux que personne les grands cerfs de la forêt de Bercé. Il les filme et ramasse leurs mues depuis 20 ans grâce au don d’une sorcière. Nous suivons Daniel Girard sur une année. D’une grande sensibilité, il fait de la recherche des mues un véritable art. Il filme les animaux de la forêt et transmet son émotion par l’image. Il aime partager ses connaissances sur le cerf et apprendre aux amis, aux jeunes et aux enfants, à faire des affûts en forêt sans déranger les animaux. »

 

Rituels & tradition

Reconnaissons-le ; les veneurs ont un véritable talent pour exprimer les ressorts de leur passion lorsque l’occasion leur en est donnée ; la revue de presse livrée dans chaque Lettre des Amis de la Vènerie nous en donne des exemples toujours renouvelés. Mais parmi les atouts mis en avant par les pratiquants de la chasse à courre, il en est un qui me semble hasardeux : la tradition.

La tradition a-t-elle la faveur de nos contemporains ? Dans un pays qui a connu quatre révolutions en un siècle, qui a vu naître Mai 68, les Nuits (à dormir) Debout et où 250 000 gilets jaunes se mobilisent spontanément pour gronder aux grilles de l’Elysée, la tradition symbolise l’ancien monde, coupable tout désigné au pilori médiatico-progressiste dont la bien-pensance règne en maître.

Des traditions, faisons table rase ! D’autant que la vènerie du XXIème siècle ne correspond plus en rien aux images éculées qui ne perdurent plus que dans l’esprit de nos opposants les plus étriqués. Au contraire, elle est riche d’une dynamique nouvelle, recrute dans tous les milieux socio-professionnels et accueille tous ceux qu’elle intéresse.

S’il apparaît donc urgent de renoncer à en appeler à la tradition, il n’en va pas de même de nos rituels. Nos rituels formalisent nos valeurs et notre éthique ; ils sont constitués de représentations plus ou moins symboliques qui confèrent aux différents moments de la chasse une gravité particulière. Les rituels sont de tous les instants. Ils rendent hommage à chacun des acteurs de la journée de chasse : les veneurs, invités, invitants et suiveurs qui se retrouvent au rendez-vous, les valets de limier qui donnent leur rapport devant l’assemblée réunie, les chiens qui partent les premiers à la brisée sous la conduite de celui qui les sert, l’animal de meute sonné à son passage, et que les veneurs saluent en se décoiffant à sa prise. La curée elle-même est un grand rituel qui donne à revivre les moments de la chasse, rend hommage à l’animal pris et honore l’invité de marque.

Parmi ces rituels, il en est un qui me touche particulièrement ; celui qui consiste, à la curée, à tourner la tête de l’animal vers le chenil, comme un dernier regard, un ultime pont, entre la meute des chiens d’ordre et l’animal sauvage vaincu.

Oh, bien sûr, on peut sans doute prendre des animaux sans ces rituels, comme manger sans couverts, s’unir sans se marier, vivre sans rire, jouir sans entrave et mourir sans obsèques.

Mais nos rituels confèrent à la vènerie, comme à la vie en général, une solennité et une signification qui constituent peut-être les meilleurs atouts de sa pérennité. Ils hissent la chasse à courre au rang d’une célébration, celle qui voit la rencontre du monde sauvage et du monde civilisé.

Soyons fiers de nos rituels !

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Les rituels
Par Céline Anaya Gautier . Extrait du livre Chasse à courre, à la croisée des mondes
« Qu’elle que soit leur ancienneté, c’est dans la répétition et la transmission des gestes, des mots, des règles, que les rituels puisent leurs fondements. Si on les retrouve au cœur d’une pratique comme la chasse à courre, chasse après chasse, ils sont également les marqueurs d’un chemin de vie. Et mon existence en a été et en est chaque jour encore jalonnée.»
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